Enseignement.
Deux de nos lecteurs font part de leur mécontentement
à propos des méthodes pratiquées en Egypte. Le reproche
concerne aussi bien les parents que les professeurs.
Aux parents de mieux agir
Tout d’abord, je présente mes salutations à toute l’équipe
d’Al-Ahram Hebdo que je lis avec beaucoup d’intérêt.
Je voudrais évoquer avec vous l’état de l’enseignement en
Egypte. Je remarque que toutes les accusations concernent le
gouvernement et sa politique de l’enseignement. Mais
personne ne met au banc des accusés les parents, dont je
suis, qui n’ont pas appris à agir de manière appropriée avec
leurs enfants. Ce qu’ils savent faire, c’est prendre peur à
l’approche des examens. Ils demandent à leurs enfants
d’apprendre toutes les matières par cœur, au risque d’aller
droit à l’échec et de redoubler. Je suis certaine que la
plupart des enfants détestent l’école pour cette raison.
Alors, en attendant que le gouvernement trouve une solution
à la crise actuelle de l’enseignement, nous devons
nous-mêmes nous sensibiliser aux nouvelles méthodes
d’éducation et d’enseignement. Nous devons même lire des
livres de psychologie pour mieux traiter nos enfants et
retrouver une manière d’éducation acceptable.
Amira Hassan,
Le Caire.
Il faut une base pour se développer
C’est un fait curieux et largement observé : dès qu’il
rentre à l’école, l’enfant égyptien perd toutes ses
capacités d’apprentissage et je pense que la faute revient
aux méthodes pratiquées dans le pays. On demande par exemple
aux enfants d’écrire une leçon 5 fois de suite comme
punition, ou de recopier un livre 10 fois. C’est de la
stupidité et cela a de quoi dégoûter un enfant de l’école !
J’estime que l’école n’est pas faite pour tuer l’innocence
et la joie de vivre de nos enfants. Pour moi, l’ex-ministre
de l’Education Bahaeddine a réussi à détruire l’enseignement
dans le pays. Il n’a raté aucune occasion de malmener les
professeurs et les élèves. Quant aux jeunes diplômés
universitaires, ils ne connaissent presque rien de leurs
différentes spécialités. En fait, ils savent à peine lire et
écrire. Aujourd’hui, on entend parler du développement de
l’enseignement en Egypte. D’accord, mais il faut d’abord
avoir un enseignement pour le développer ...
Ashraf Sami,
Ismaïliya.
Le droit de manger
Des rumeurs courent sur les tentatives gouvernementales
d’annuler la subvention sur les produits de consommation et
la remplacer par une aide directe aux personnes. Mais est-ce
que l’Etat a pensé comment faire verser cette aide aux
simples ouvriers, maçons ou même aux enfants de rue qui
n’ont pas d’emploi stable ni de lieu domicile fixe ?
Actuellement, ces derniers profitent des subventions
facilement : par exemple, un enfant de la rue peut s’acheter
une galette de pain à 5 piastres. Mais si la subvention au
pain est supprimée, son prix va augmenter et les Egyptiens
ne vont que souffrir davantage. Donc, je pense que l’Etat
doit réfléchir avant de priver ses citoyens du plus
élémentaire des droits : celui de manger.
Mostafa Hussein,
Kafr Al-Cheikh.
Pèlerinage humiliant
J’ai lu avec intérêt l’article intitulé Voyage expiatoire,
publié dans le numéro 695 d’Al-Ahram Hebdo, qui parle de la
souffrance des pèlerins du pèlerinage « subventionné ».
J’étais bien déçu en lisant les plaintes de ces pauvres
pèlerins qui ont vécu un terrible voyage au lieu d’en
profiter. Pourquoi cette souffrance se répète-t-elle chaque
année et avec les mêmes causes ? Anarchie, mauvaise
organisation et conditions insupportables au départ et à
l’arrivée ... Est-ce que les responsables de cette affaire
n’entendent pas les plaintes et ne voient pas les
souffrances et l’humiliation sur les visages des pèlerins ?
Est-ce qu’ils estiment qu’ils font de leur mieux, et que
tout ce qui se dit n’est que rumeurs ? Je veux signaler ici
que le problème n’est pas essentiellement financier, car il
existe des pays plus pauvres que nous, mais dont les
pèlerins n’ont jamais vécu la même souffrance.
Sabri Ibrahim,
Le Caire.
Aznavour nous échappe
Charles Aznavour est une légende vivante et il lui aurait
fallu bien plus que 7 pages de supplément dans votre
journal. Mais ce que je regrette le plus, c’est de ne pas
avoir trouvé de place pour assister à son récent concert au
Caire, sauf à des prix pouvant atteindre jusqu’à 1 000
livres ! Dommage, car beaucoup d’autres francophones
auraient aimé être de la fête. Bonne année quand même et que
l’amour et la paix règnent sur le monde.
A. Helmy,
Le Caire.
La grippe aviaire encore !
Chaque année et à cette même période, l’inquiétude et la
colère règnent chez les citoyens à cause du retour du virus
H5N1. Les nombreux décès observés récemment rendent très
difficile la situation. Je crois alors que le gouvernement
doit améliorer la qualité de ses campagnes de
sensibilisation, et tout particulièrement dans les villages.
Car pour le moment, les habitants de ces régions n’ont pas
confiance dans les déclarations et affirmations officielles
et ne sont pas prêts à se débarrasser des volailles qui
représentent leur gagne-pain. Pour plus de crédibilité, le
gouvernement doit aussi penser à leur fournir d’autres
moyens de subsistance.
Maher Sayed,
Qalioubiya.
Que chacun fasse son devoir
Dans le numéro 695 d’Al-Ahram Hebdo, un article intitulé «
Des constructions qui s’effritent », sur l’effondrement de
l’immeuble d’Alexandrie, a provoqué ma colère. Pas à cause
de la manière dont l’article a été rédigé. Mais plutôt à
cause des citations et des affirmations des responsables
concernés. Si vous me permettez, je vais reprendre quelques
citations provocatrices : « Je n’ai commis aucune faute. Je
suis en poste depuis seulement ..., la politique de l’ancien
gouverneur d’Alexandrie a aggravé le phénomène », etc.
Ainsi, en lisant cela, je me suis demandé pourquoi nous
rejetons toujours la faute sur les autres, qu’ils soient
ex-responsables ou simples employés. Et pourquoi les
responsables actuels n’ont-ils pas essayé d’éviter la
catastrophe ? Pourquoi on n’agit qu’à la suite d’une
catastrophe ? Si chaque responsable faisait vraiment son
devoir, les choses iraient beaucoup mieux en Egypte !
Gamila Mahmoud,
Le Caire.
L’homme des missions difficiles
Le directeur technique de l’équipe nationale de football,
Hassan Chéhata, est un des meilleurs que ce poste ait
connus. Face aux nombreux problèmes chroniques qui
l’entourent, il a sa façon à lui de raisonner et d’affronter
les critiques infondées. De plus, il fait preuve de prudence
dans ses déclarations, ce qui prouve son intelligence. Il
considère la Coupe d’Afrique des nations 2008 comme un grand
objectif pas seulement pour son pays, l’Egypte, mais aussi
pour répondre à ceux qui veulent sa démission. De plus, il
fait de bons choix de joueurs pour la Coupe d’Afrique 2008,
surtout en ayant retenu Hossam Ghali.
C’est pourquoi je pense que tous les acteurs du domaine
sportif et de la presse doivent encourager M. Hassan Chéhata
parce que c’est un homme de mission. Je lui souhaite ainsi
qu’à l’équipe nationale la victoire à la CAN 2008.
Fatma
Al-Zahraa Al-Damaty,
Alexandrie.