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  Semaine du 16 au 22 janvier 2008, numéro 697

 

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Iran. Le président Bush ne semble pas avoir réussi à convaincre Riyad et les autres monarchies du Golfe de rallier le projet américain d’isoler la République islamique, celles-ci craignant une nouvelle escalade militaire dans la région.

Réticences arabes

Le président américain George W. Bush a achevé mardi sa première visite en Arabie saoudite, principal allié des Etats-Unis dans le Golfe, apparemment sans convaincre son hôte le roi Abdallah de rallier l’allié saoudien à ses efforts pour contenir l’Iran. Pour parvenir à ses fins, M. Bush est arrivé lundi porteur d’une bonne nouvelle : son gouvernement a informé le Congrès américain de son intention de vendre pour quelque 120 millions de dollars d’armement à Riyad. Cette vente s’inscrit dans une opération, annoncée en juillet, d’un montant total de 20 milliards de dollars en faveur de l’Arabie saoudite et de plusieurs Etats du Golfe. En l’occurrence, ce sont 900 bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition), des engins de haute technologie à guidage satellitaire, qui seraient livrées à l’Arabie saoudite. Un responsable américain n’a pas nié que l’annonce avait été prévue pour coïncider avec l’arrivée de M. Bush à Riyad.

Ce projet a alarmé le gouvernement israélien et de nombreux parlementaires américains, qui craignent que les armes ne soient utilisées contre Israël ou réduisent son avance technologique sur les autres Etats arabes de la région. Le gouvernement américain s’est employé à apaiser les uns et les autres avec l’annonce, l’an dernier, d’un pacte d’assistance militaire avec Israël à hauteur de 30 milliards de dollars sur 10 ans, une augmentation considérable de l’aide consentie jusqu’alors à l’Etat hébreu.

Il a surtout fait valoir que cette vente était nécessaire pour contrer ce que M. Bush appelle la « menace » iranienne. Le président américain aimerait que l’Arabie saoudite et les Etats du Golfe coopèrent à son entreprise d’isolement de la République islamique, sa bête noire. Mais rien ne permettait de dire que M. Bush a réussi à convaincre le roi Abdallah, ou les autres monarchies du Golfe qu’il a visitées, d’aider à isoler la République islamique. « L’Arabie saoudite est un voisin de l’Iran dans le Golfe, qui est un petit lac, et nous souhaitons que l’harmonie et la paix prévalent entre les pays de la région », avait déclaré le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal, après qu’un incident militaire entre les marines américaine et iranienne dans le détroit stratégique d’Ormuz eut rappelé les dangers d’une escalade dans les eaux pétrolifères du Golfe.

Faire face au « danger » iranien « avant qu’il ne soit trop tard ». Tel était le but affiché de la tournée du président Bush dans les pays du Golfe. En effet, si l’Arabie saoudite sunnite, comme les autres Etats arabes (Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis) que M. Bush a visités cette semaine, considère avec anxiété la montée en puissance de l’Iran chiite, elle s’inquiète peut-être plus encore d’une nouvelle guerre américaine, après celle en Iraq, qui a déjà servi les intérêts iraniens. Les pays arabes semblent concéder l’existence d’un péril iranien, mais répugnent à s’aliéner la République islamique et à paraître prendre le parti israélien.

Du côté iranien, l’heure est à la plus grande précaution. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a estimé dimanche que le président américain George W. Bush tentait « en vain de nuire aux relations » de Téhéran avec ses voisins, estimant que la tournée du président américain était « un échec ». Pour M. Mottaki, la République islamique et les monarchies pétrolières du Golfe, liées par des mécanismes de « coopération et de négociation politique », étaient « parvenues à une phase de coopération en matière de sécurité ». Sur le même ton, le porte-parole de la diplomatie iranienne a minimisé la portée des attaques du président américain sur une « menace iranienne », en les mettant sur le compte d’un « désespoir » face à l’échec de sa politique « au cours des derniers mois de sa présidence », a dit Mohammad Ali Hosseini. Selon ce dernier, les déclarations de M. Bush sont une manœuvre de « diversion » du président américain pour masquer le fait qu’il a échoué, selon lui, « à obtenir le consentement des pays musulmans et arabes sur sa politique unilatérale de soutien au régime sioniste».

 

Délai de quatre semaines

La tournée de Bush dans le Golfe intervient alors que le dossier nucléaire est loin d’être résolu, malgré la visite en Iran du directeur général de l’Agence Internationle de l’Energie Atomique (AIEA), Mohamed Al-Baradei. L’AIEA a annoncé dimanche qu’elle s’était mise d’accord avec l’Iran sur un délai de quatre semaines pour régler tous les problèmes en suspens sur son programme nucléaire. Or, il est difficile de croire que quatre semaines seront suffisantes pour régler un litige vieux de plusieurs années. Les Occidentaux se montrent sceptiques, et les positions restent pour l’heure inconciliables. En effet, les Etats-Unis ont réagi le jour même à cette annonce, estimant que l’accord ne constituait qu’« un pas » et que la République islamique devait toujours suspendre ses activités atomiques les plus sensibles. Des diplomates occidentaux, sceptiques eux aussi, ont insisté, comme Washington, sur la nécessité d’une suspension de l’enrichissement d’uranium par l’Iran, dont il n’est pas fait mention dans le communiqué de l’AIEA.

Au cours d’entretiens à Téhéran vendredi et samedi, le directeur général de l’AIEA, Mohamed Al-Baradei, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, et le président Mahmoud Ahmadinejad se sont mis d’accord sur le « document de travail » destiné à clarifier toutes les questions en suspens dans les semaines à venir.

En Iran, le vice-président de l’Organisation Iranienne de l’Energie Atomique (OIEA), Mohammad Saïdi, a confirmé l’accord avec l’AIEA, expliquant que son pays « répondra dans un délai de quatre semaines aux questions qui restent pour que l’AIEA puisse faire un rapport transparent à propos du programme nucléaire iranien ». « La République islamique d’Iran n’a rien à cacher, c’est pourquoi elle n’a aucune crainte pour répondre aux questions qui restent ».

Le « document de travail » est le fruit d’un accord passé entre M. Baradei et Téhéran l’an dernier pour clarifier toutes les questions en suspens concernant le programme nucléaire iranien.

L’AIEA y exige des explications, notamment sur les expériences passées avec le plutonium et le polonium 210, l’utilisation de centrifugeuses de type P1 et P2 pour produire de l’uranium enrichi, la gestion de la mine d’uranium de Ghachine, située dans le sud de l’Iran, des traces de contamination d’uranium hautement enrichi découvertes à l’Université technique de Téhéran, et surtout sur des études supposées liées à un programme nucléaire militaire. A l’origine, le document de travail envisageait que toutes les questions soient clarifiées d’ici à la fin 2007, mais ce délai n’a été respecté par aucune des parties. Reste à savoir si les quatre mois supplémentaires seront suffisants.

Abir Taleb

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