Rd
congo.
Malgré la tenue d’une conférence sur la paix réunissant les
différents protagonistes en conflit, la tension et la
violence constituent toujours une menace.
Compromis introuvable
Afin de trouver une issue au conflit dans l’est de la
République Démocratique du Congo (RDC), une conférence sur
la paix s’y tient actuellement, réunissant des responsables
de Kinshasa, des dirigeants de l’est de la RDC et des
représentants des divers groupes en lutte dans la région.
Mais les négociations s’annoncent difficiles et longues.
D’ores et déjà, les rebelles prévoient que cette conférence
n’aura pas de résultats concrets. Un début qui n’augure rien
de bon. Les rebelles tutsis ont appelé non seulement à des
négociations directes avec le gouvernement de la RDC mais
aussi au retour d’exil de Jean-Pierre Bemba,
ex-vice-président et candidat malheureux à la présidentielle
face à Joseph Kabila. Bemba vit
en exil au Portugal après avoir quitté la RDC en avril
dernier à la suite de violents affrontements, à Kinshasa,
entre ses partisans et les forces de
Kabila. Une exigence qui risque de bloquer toute
négociation. Kambasu
Ngeve, chef de la délégation du
Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), le
mouvement politico-militaire de Laurent
Nkunda a déclaré dimanche dernier : « Nous demandons
solennellement à toutes les personnes présentes d’assumer
leurs responsabilités en recommandant au gouvernement des
négociations directes entre les belligérants, sous l’égide
d’une médiation neutre acceptable pour tous ». Partageant le
même avis, l’ex-chef rebelle et ancien vice-président de la
République Démocratique du Congo (RDC),
Azarias Ruberwa, a appelé
à tenir compte des « revendications » des groupes armés. «
On ne peut pas faire la paix sans discuter de vrais
problèmes. Il faut examiner les revendications des groupes
armés », a déclaré M. Ruberwa. «
Je préfère l’amnistie pour que la guerre s’arrête dans les
deux provinces (du Nord et Sud-Kivu)
», a-t-il encore indiqué à l’AFP, sans
préciser qui et à quelles conditions devrait selon lui
bénéficier de mesures d’amnistie.
Azarias Ruberwa est
président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD),
une ancienne rébellion hostile au régime de Kinshasa et
soutenue par le Rwanda au cours de la dernière guerre sur le
sol congolais (1998-2003). Tutsi congolais du
Sud-Kivu, M.
Ruberwa a plaidé à la conférence
de Goma pour la « réconciliation
nationale » et appelé les participants au « pardon ».
De son côté, le rapporteur de la conférence et président de
l’Assemblée nationale congolaise, Vital
Kamerhe, a appelé à écouter les belligérants, qui
doivent expliquer les raisons qui les poussent à recourir
aux armes. Il a aussi appelé les groupes armés à s’impliquer
dans le programme national de désarmement. En revanche, pour
le porte-parole du chef de l’Etat,
Kudura Kasongo, la
conférence n’a « pas pour mission d’amnistier » qui que ce
soit. Or, cette conférence semble être le dernier espoir de
paix. Le président Kabila l’a
convoquée à Goma après l’échec
d’une vaste offensive gouvernementale contre les combattants
de Nkunda. Mais après avoir été
perturbée par des retards répétés, des tensions et des
boycottages, aucune issue satisfaisante n’est en vue pour
les parties en conflit.
Maha
Salem