Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | Un président de consensus à l’étude
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 5 au 11 septembre 2007, numéro 678

 

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Liban . Afin de trouver une solution à la crise politique avant les élections présidentielles du 24 septembre, la coalition au pouvoir étudie une offre de compromis formulée par l’opposition.

Un président de consensus
à l’étude

Avec l’approche des élections présidentielles, une souplesse dans la position des différents camps au Liban commence à surgir. Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, chef du parti chiite modéré Amal, avait indiqué que l’opposition, dont il est l’un des chefs, était prête à renoncer à la formation d’un gouvernement élargi à la condition que l’ensemble des forces libanaises se mette d’accord sur le nom du prochain chef de l’Etat. « Mettons-nous d’accord sur un président consensuel, et l’opposition ne veut plus un gouvernement élargi avant l’élection, tant que vous (la majorité) ne le voulez pas », a déclaré M. Berri. « Nous ne renonçons pas (à cette demande) pour vous, mais pour le Liban. Cela ne veut pas dire qu’un camp a remporté une victoire sur l’autre », a souligné M. Berri.

En première réponse de cette demande, le ministre de la Communication, le Druze Marwan Hamadé, a déclaré : « Nous menons des consultations, et cela prendra quelques jours. Nous devons examiner et évaluer la question sous tous ses aspects. Nous sommes bien sûr ouverts à toutes les négociations ». Il a toutefois souligné qu’il était « trop tôt pour réagir à la proposition ». « Nous devons connaître le programme et le nom du président sur lequel elle se fonde », a-t-il dit.

En effet, c’est la première fois que l’opposition semble assouplir sa position, après avoir réclamé depuis près d’un an la formation d’un gouvernement d’union nationale dans lequel elle serait mieux représentée. D’autre part, la majorité anti-syrienne, soutenue par les Occidentaux, réclame en préalable à la formation de ce gouvernement que l’opposition accepte de siéger au Parlement pour permettre à l’automne la tenue de l’élection présidentielle. « L’élection d’un président sur la base d’un consensus libanais, dans les délais prévus par la Constitution, représente une chance pour faire sortir le Liban de l’impasse actuelle », a estimé le président du Parlement.  Nabih Berri s’est aussi engagé à relancer le dialogue entre les différentes parties, interrompu depuis près d’un an. « Nous (l’opposition) ne voulons pas que le pays plonge dans l’inconnu », a-t-il affirmé.

 

Lahoud brise le silence

Cette décision de l’opposition est considérée comme réaction aux dernières déclarations du président libanais pro-syrien, Emile Lahoud. Il a déclaré qu’il envisagerait de nommer le chef de l’armée à la tête d’un gouvernement provisoire si la majorité et l’opposition ne parvenaient pas à surmonter leurs différends pour élire un nouveau chef de l’Etat. Une telle décision aboutirait à la coexistence de deux gouvernements, l’actuel cabinet dirigé par Fouad Siniora étant considéré comme illégitime par le chef de l’Etat et par l’opposition. Mais cette annonce faite jeudi dernier, contraire aux termes de la Constitution, est de nature à aggraver les tensions entre le gouvernement dirigé par Fouad Siniora, soutenu par les Occidentaux, et l’opposition menée par le parti chiite du Hezbollah, allié de la Syrie et de l’Iran. En vertu du principe de répartition des pouvoirs entre communautés, le président du Liban est traditionnellement issu de la communauté chrétienne maronite, de même que le chef de l’armée. Le général Michel Sleimane est perçu comme un candidat potentiel à la présidence et de récentes déclarations de sa part ont été interprétées comme un message de compromis. « La Constitution est claire. Un président ne peut être élu que si les deux tiers des députés assistent à la séance » du Parlement convoquée le 25 septembre, a déclaré le président dans un communiqué. Cette séance doit marquer la première étape de l’élection par le Parlement du nouveau président, mais la présence des députés d’opposition pour assurer le quorum est incertaine. Le bloc anti-syrien, avec 69 députés sur 128, dispose d’une majorité suffisante pour désigner un président, mais pas du quorum. « Dans le cas contraire, j’ai proposé de nommer un gouvernement transitoire présidé par le chef de l’armée, le général Michel Sleimane, qui comprendrait six à sept ministres civils », a ajouté le président. Ce cabinet sera chargé de préparer une nouvelle loi électorale, d’organiser des élections législatives et de préparer la tenue de l’élection présidentielle. « Je ne rendrai pas le pouvoir au gouvernement Siniora, simplement parce que je le considère inconstitutionnel et inexistant », a-t-il souligné.

La crise actuelle, la plus grave depuis la guerre civile de 1975-1990, a débuté en novembre dernier avec la démission de six ministres de l’opposition. Elle est aujourd’hui focalisée sur l’élection du prochain président par le Parlement. Une élection menacée d’échec si la majorité et l’opposition ne parviennent pas à s’entendre sur un candidat de compromis. Dans ce cas, la crise ne fera que s’aggraver .

Maha Salem

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Place à la reconstruction

Le premier ministre libanais en appelle aux pays donateurs pour reconstruire le camp palestinien de Nahr Al-Bared, finalement tombé dans les mains de l’armée après plus de trois mois de combats avec le groupuscule du Fatah Al-Islam.

Fouad Siniora a salué la « plus grande victoire » du Liban contre le terrorisme, et s’est engagé à reconstruire le camp en ruines, appelant les pays donateurs à se réunir le 10 septembre pour discuter de leurs contributions à ce projet. Le premier ministre a assuré que, désormais, le camp passerait « sous l’autorité de l’Etat libanais » uniquement, alors que les 12 camps de réfugiés palestiniens du Liban échappent jusque-là à l’autorité de l’Etat. En effet, comme prévu, l’armée libanaise a pris dimanche dernier le contrôle du camp palestinien de Nahr Al-Bared, dans le nord du Liban, après plus de trois mois de combats meurtriers avec les islamistes du Fatah Al-Islam. Ces derniers sont tombés dans les mains de l’armée après une opération désespérée des derniers islamistes, qui ont tenté de s’enfuir en forçant le passage à travers les positions des soldats déployés autour de Nahr Al-Bared. Selon l’armée libanaise, trente-sept islamistes ont été tués et une quinzaine d’autres capturés. Parmi les morts se trouve le chef du Fatah Al-Islam, le Palestinien Chaker Al-Abssi, dont le corps a été identifié par sa femme à l’hôpital de Tripoli, la ville proche du camp.

Les camps palestiniens, créés après la fondation de l’Etat d’Israël en 1948, sont placés sous le contrôle des organisations militaires et politiques palestiniennes, en vertu d’accords tacites entre celles-ci et les autorités libanaises. L’armée libanaise n’y pénètre donc pas. A l’occasion de ces combats, l’armée libanaise est entrée pour la première fois dans un camp de réfugiés palestiniens.

L’armée a appelé les 31 000 habitants de Nahr Al-Bared, qui avaient fui au début des combats, à attendre que le camp soit nettoyé avant d’y revenir. Le porte-parole de l’armée a expliqué que les soldats devaient encore explorer les ruines du camp, parsemées d’explosifs.

Les combats avaient éclaté le 20 mai lorsque le Fatah Al-Islam, un groupuscule sunnite revendiquant des liens idéologiques avec Al-Qaëda, avait lancé des attaques meurtrières contre des soldats aux alentours de Nahr Al-Bared. Ce groupe s’était infiltré l’an dernier à Nahr Al-Bared et y avait établi des positions militaires, sans que l’armée, positionnée autour du camp, ne puisse s’y opposer. Selon un haut responsable militaire, une soixantaine de combattants se trouvaient encore dernièrement dans le camp, dont plus de 30 étaient blessés. Malgré les 3 000 hommes mobilisés, la progression des soldats a toutefois été extrêmement lente dans les ruines piégées. L’armée, mal équipée, manquant de munitions et de moyens aériens, a fait face pendant de longues semaines à des combattants très bien armés et entraînés. Les islamistes s’étaient retranchés dans la dernière phase de la bataille dans des abris souterrains, fortifications construites dans les camps palestiniens du Liban et capables de résister aux raids aériens israéliens.

Ces combats, sur fond de crise politique, ont aggravé le climat d’instabilité au Liban, et sont les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile en 1990.

M. S.

 




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