Al-Ahram Hebdo, Afrique | Le président  réussit son pari
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 26 Septembre au 2 octobre 2007, numéro 681

 

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Afrique

Madagascar. Le parti au pouvoir est largement favori des législatives anticipées tenues dimanche dernier. Elles devraient apporter le soutien nécessaire au programme économique du président Ravalomanana.  

Le président  réussit son pari 

Les électeurs malgaches ont voté dimanche dans le calme aux élections législatives anticipées provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président Marc Ravalomanana et dont le parti est le grand favori du scrutin. Aucun incident n’avait été signalé par les autorités dans la Grande Ile. Dans plusieurs bureaux de vote de la capitale, la participation semblait inférieure aux précédents scrutins.

637 candidats se disputent les 127 sièges à pourvoir. Cependant, de nombreux candidats n’ont pu déposer leurs bulletins de vote à temps. La Haute Cour Constitutionnelle (HCC) aura vingt jours après la réception du dernier pli électoral pour proclamer l’ensemble des résultats de ce scrutin majoritaire à un tour. C’est la troisième fois en moins d’un an que les Malgaches sont appelés aux urnes pour un scrutin national. Le 3 décembre 2006, M. Ravalomanana avait été réélu au premier tour à la présidentielle (54,79 % des suffrages). Le 4 avril, une révision constitutionnelle lancée à l’initiative du pouvoir a été approuvée par référendum par 75,38 % des électeurs.

Le TIM (j’aime Madagascar), parti fondé par M. Ravalomanana à la veille du scrutin législatif de 2002, est largement favori. En 2002, il avait emporté 108 sièges sur 160. Depuis, de nombreux députés ou leaders politiques ont toutefois pris leur distance avec le pouvoir, comme l’ancien président de l’Assemblée nationale Jean Lahiniriko, arrivé deuxième à l’élection présidentielle de décembre 2006, et candidat à sa réélection à Betioky (1 100 km au sud-ouest d’Antananarivo). En outre, la direction du parti subit les pressions ces dernières semaines d’une frange réformatrice, qui présente ses propres candidats sous une bannière indépendante malgré un soutien affiché au chef de l’Etat. « Nos visites sur le terrain montrent que la population est avec nous, ils (les dissidents du TIM) ne représentent pas un réel contrepoids », a jugé cependant Razoarimihaja Solofonantenaina, président du TIM et candidat à Antananarivo. « Nous n’avons qu’une vingtaine d’anciens députés TIM qui se représentent sous cette étiquette », a-t-il dit.

Le scrutin a été provoqué par la dissolution de l’Assemblée nationale le 24 juillet. M. Ravalomanana, qui disposait d’une large majorité dans l’assemblée sortante, avait justifié cette dissolution par « le besoin de cadrer avec les impératifs de développement du pays » et d’assurer la cohérence entre le Parlement et les objectifs de son « Madagascar Action Plan » (MAP). Le MAP est un ambitieux programme de développement quinquennal (2007-2012) du pays, l’un des plus pauvres du monde, dont la future assemblée devra voter le budget.

Face au parti présidentiel, l’opposition a formé une plate-forme électorale qui présente des candidatures communes dans certaines circonscriptions, et a reproché à l’administration de faire obstruction à ses candidats. « Nous rencontrons des difficultés pour défendre nos chances car l’administration a reçu des consignes pour faire obstacle à l’opposition », affirme Pierre Houlder, secrétaire national de l’Arema (Avant-garde pour la rénovation de Madagascar, qui présente des candidats sans l’agrément de son fondateur, l’ancien président Didier Ratsiraka). Ces griefs à l’encontre du pouvoir ont animé la campagne de l’opposition, qui dispose de peu de moyens financiers et qui ne propose pas d’idées très différentes de celles du pouvoir. « Dans les pays sous-développés, il ne peut pas y avoir de grandes différences entre les programmes, ce sont les pratiques et les méthodes qui font la différence », reconnaît M. Houlder. Sa volonté de mettre en place une politique de développement en relation avec les bailleurs de fonds et de favoriser un « certain libéralisme économique » se rapproche de l’action du président Ravalomanana.

L’opposition a également critiqué le président, ce « self-made-man », devenu l’un des hommes les plus riches du pays, pour avoir profité de sa position pour consolider son assise commerciale et industrielle. « Il a mis le pays et les marchés de l’agroalimentaire, de la publicité et des médias sous sa coupe économique », selon le père Sylvain Urfer, membre de l’Observatoire de vie publique malgache (SE-FA-FI). Issu d’une famille paysanne, l’ancien livreur de lait a créé à partir du yaourt un empire agroalimentaire sans concurrence à Madagascar. Ses détracteurs le qualifient d’ailleurs de « Berlusconi malgache »,

critiquant notamment MBS, sa télé privée est la seule à émettre le plus largement dans le pays et a été monopolisée pour relayer sa campagne électorale. S’il est toujours apprécié pour son « énergie », sa motivation et son esprit d’entreprise, M. Ravalomanana et son parti ont cependant déçu en ne tenant pas leur promesse de faire décoller économiquement Madagascar, où plus de 70 % de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté. Les observateurs soulignent cependant qu’il n’a connu aucun échec politique, qu’il a maintenu le pays dans la stabilité et qu’un certain nombre de réalisations — notamment en terme d’infrastructures et de construction de routes — est à son actif.

Hicham Mourad

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