Musées.
Les musées de province sont pour la plupart en phase
de réaménagement. Ceux ouverts souffrent souvent d’exiguïté
ou de vétusté. Etat des lieux.
Un véritable fouillis
Entre
construction, développement, restauration et attente
d’inauguration, la plupart des musées se trouvant dans les
différents gouvernorats restent fermés. Des 27 musées
concernés, seuls 7 accueillent des visiteurs. D’ailleurs,
ces musées ouverts sont peu fréquentés par rapport aux
principaux musées du Caire et d’Alexandrie. Pis encore,
ceux-ci souffrent d’aménagement incomplet : électricité,
système de contrôle et de caméras et vitrines qui laissent à
désirer. Pour procéder au réaménagement au vrai sens du
terme, il fallait fermer ces musées.
« La plupart des musées en question ont été établis dans de
très mauvaises conditions », souligne Ahmad Charaf,
directeur général des musées de province. C’est pour cette
raison que leur état exige actuellement une réhabilitation,
sans oublier que ceux-ci ont été établis depuis bien
longtemps. Lors de plusieurs études approfondies sur ces
musées, les responsables du Conseil Suprême des Antiquités
(CSA) ont constaté que certains peuvent être rénovés sans
être totalement fermés. C’est l’exemple du musée de Mallawi,
situé dans le gouvernorat de Minya. D’après l’inspecteur
Ossama Talaat, ce musée est soumis à une sorte de rénovation
globale. « Tout le réseau d’électricité est modifié ; un
système de contrôle avec des caméras sera installé dans
toutes les salles d’exposition. De plus, le musée sera
enrichi de nouvelles vitrines climatisées et adéquates aux
pièces antiques », explique l’inspecteur. Pour lui, bien que
ces étapes d’évolution prises soient intéressantes, elles ne
seront jamais la cause de l’augmentation du nombre de
visites et de fréquentation des musées puisque la plupart
des visiteurs se composent d’étudiants et d’Egyptiens issus
des gouvernorats et une minorité de groupes touristiques
étrangers. « Toute la Moyenne-Egypte est hors de la carte
touristique à cause du terrorisme qui, en réalité, n’existe
presque plus. Mais c’est une idée qui a ses impacts néfastes
sur le nombre de visiteurs de toute la région, notamment du
musée de Mallawi », reprend-il. Il faut prendre en
considération le fait que l’unique revenu des musées est le
modeste prix des billets des visiteurs. Avis refusé par
Charaf, assurant que les choses ont changé, l’ambiance de
sécurité règne désormais en Moyenne-Egypte. Ceci est
constaté grâce au retour des activités des missions
archéologiques qui ont repris le travail sur les différents
chantiers ainsi que la poursuite de l’installation de
nouveaux musées riverains, à l’instar de l’atonien, dans le
gouvernorat de Minya, et celui de Sohag, dans le gouvernorat
du même nom après une longue période de suspension. « De
tels établissements, qui comprendront toutes les pièces
antiques découvertes au fur et à mesure, vont attirer
beaucoup de visiteurs. Lors de la fin de leur construction,
un site Internet sera installé pour chaque musée en détail
suivant la collection », renchérit le directeur. Pour lui,
ces sites Internet aideront à l’accroissement du nombre de
touristes dans toute la région de quoi augmenter les revenus
des musées et des sites archéologiques.
D’un autre côté, la petite superficie de quelques musées
représente parfois une difficulté. C’est le cas du musée d’Ismaïliya.
« Nous avons 3 050 pièces antiques, dont 1 000 seulement
sont exposées », affirme l’inspectrice Racha Dahab. Selon
elle, bien que le musée renferme un grand édifice, il n’y a
qu’une seule salle adéquate à l’exposition. « On a dit que
le musée fera l’objet d’un réaménagement global. Et nous
attendons », reprend-elle. D’ici là, les inspecteurs
modifient de temps en temps le scénario d’exposition afin de
rompre la monotonie, mais ce ne sont que des modifications
partielles.
Personnel mis en question
Cela dit, l’état de plusieurs musées exige une
réhabilitation globale. Les responsables ont dû alors les
fermer totalement pour quelques années. Celui de Tanta, qui
est fermé depuis presque trois ans, donne l’exemple. Dès
lors, habitants et étudiants du Delta « doivent aller plus
loin s’ils sont à la recherche de connaissances
archéologiques », explique Raafat Abdel-Razeq, professeur
d’architecture islamique à l’Université de Tanta. Par
ailleurs, Abdel-Razeq espère qu’une telle évolution ne
comprendra pas seulement la rénovation des salles, mais
qu’elle sera de même accompagnée de nouvelles activités, à
l’instar des expositions périodiques et des échanges des
pièces antiques entre les grands musées et les musées de
province. D’après lui, le perfectionnement du personnel doit
aller de pair avec le réaménagement du musée, à travers des
stages et des échanges d’expérience. « L’inspecteur doit
être un guide bien informé et bien instruit pour répondre
aux besoins des visiteurs, surtout, les jeunes »,
renchérit-il.
En outre ces musées doivent mettre en relief l’histoire des
régions à travers leurs pièces exposées. Beaucoup de travail
reste à faire. Pourrait-on bientôt entrevoir la lumière au
bout du tunnel ?.
Doaa
Elhami