Palestine.
Rien de palpable n’est sorti du dernier sommet Abbass-Olmert
censé redonner vie au processus de paix et préparer un cadre
de négociations pour une conférence internationale sur le
Proche-Orient souhaitée par le président Bush à l’automne.
Des poignées de main symboliques
Depuis
la nomination d’un nouveau gouvernement palestinien soutenu
par les Occidentaux, celui de Salam Fayyad, les discussions
entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne
semblent s’accélérer. Le premier ministre israélien, Ehud
Olmert, et le président palestinien, Mahmoud Abbass, se sont
rencontrés lundi dernier à Jéricho, en Cisjordanie.
Objectif : trouver une base
commune en ce qui concerne la question de l’Etat palestinien
avant la conférence internationale sur la paix au
Proche-Orient évoquée par le président américain George W.
Bush.
Bien avant la réunion, M. Olmert avait déclaré : « Je suis
venu ici pour discuter avec vous des questions fondamentales
entre Israël et l’Autorité palestinienne, en espérant que
cela nous mènera bientôt à des négociations sur la création
d’un Etat palestinien ». Or, la réalité était autre. Leurs
visions étant divergentes, les deux dirigeants n’ont pas, au
cours des trois heures environ de discussions, abordé les
éléments-clés concernant le statut final du futur Etat
palestinien. Il faut donc attendre jusqu’à novembre prochain
pour discuter ces questions toujours insolubles dans le
cadre de la conférence internationale sur la paix au
Proche-Orient proposée par George W. Bush et dont la
secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a fait la
promotion au cours de sa tournée dans la région arabe
achevée jeudi dernier.
En effet, lors de sa visite à Ramallah, Mme Rice avait
déclaré au président Abbass qu’Ehud Olmert était prêt à
aborder les « questions fondamentales », mais sans trop se
lancer dans les détails. De toute façon, le point de vue d’Olmert
avait toujours été de refuser d’aborder les sujets de fond
concernant le futur de l’Etat palestinien : les frontières,
les réfugiés de 1948 et le statut de Jérusalem. Or du côté
palestinien, ce qui importe le plus c’est de négocier « un
accord de principe » avec les Israéliens, menant à la
création d’un Etat indépendant, à la stabilité pour le
peuple, à une économie viable et à la fin du chaos
sécuritaire. Les bases sont connues : la Feuille de route,
la vision de Bush et l’Initiative arabe.
Si rien de spectaculaire ne semble se dégager de cette série
de rencontres, l’Administration américaine se contente pour
le moment de l’existence d’une volonté mutuelle d’aller plus
loin et de parvenir à une solution de deux Etats. Mais il ne
faut pas oublier que cette tentative de reprendre les
négociations se trouve fragilisée par le conflit entre le
Hamas et le Fatah et la division de la Palestine en deux
territoires. De plus, le fait de négliger le Hamas et de
l’exclure de toute négociation met les Américains, les
Israéliens et les Palestiniens dans le risque de se trouver
avec trois Etats : Israël, la Cisjordanie, contrôlée par
Mahmoud Abbass et son gouvernement soutenu par l’Occident,
et la bande de Gaza que le Hamas contrôle depuis le 15 juin
dernier sans intention d’y abandonner le pouvoir. Bien de
choses à résoudre que ces poignées de main somme toute
symboliques sont loin d’approcher .
Yasmine
Chérif