Diplomatie. Le président
Moubarak a achevé une visite de trois jours à Paris durant laquelle il s’est
entretenu avec son homologue français, Nicolas Sarkozy. Le projet d’Union
méditerranéenne et les problèmes de la région ont été au menu des entretiens.
Sur la même longueur d’onde
Maintenir
la convergence de vues, qui existait à l’époque de l’ex-président français
Jacques Chirac, entre Le Caire et Paris. Tel était le but essentiel de la
visite du président Moubarak, le 1er août, à Paris. L’Egypte voulait connaître
le point de vue des nouveaux dirigeants français sur les dossiers régionaux,
avec en tête le conflit israélo-palestinien. C’est dans ce contexte que le
président Moubarak s’est entretenu avec Nicolas Sarkozy, nouvellement installé
à l’Elysée, le premier ministre François Fillon et le ministre des Affaires
étrangères Bernard Kouchner. Il fut donc question du processus de paix au
Proche-Orient, de la situation au Liban et de l’Union méditerranéenne. Nicolas
Sarkozy a déclaré, en effet, qu’il souhaitait réunir une conférence
intergouvernementale de la Méditerranée au premier semestre 2008 pour que ce
projet prenne forme avant la présidence française de l’Union européenne au
second semestre de la même année. Quatre sujets ont été discutés entre les deux
dirigeants, à savoir l’environnement, pour faire de la Méditerranée la mer la
plus propre du monde, une zone de développement avec une éventuelle Banque
méditerranéenne de développement, une zone de sécurité et une zone de dialogue
des cultures. Moubarak a jugé « excellente » l’idée de cette Union
méditerranéenne, mais qu’il fallait en étudier les modalités. «
Personnellement, je pense que c’est une proposition excellente, qui a besoin
d’être étudiée », a-t-il déclaré. « Nous n’allons pas parler des détails
maintenant parce que nous sommes encore en train de réfléchir à cette
initiative, nous espérons qu’elle réussira et nous pensons qu’elle sera
également dans l’intérêt des pays de l’Afrique du Nord et de l’Europe », a-t-il
ajouté.
De son
côté, Sarkozy a déclaré que l’appréciation favorable de principe sur cette
union par le président Moubarak était un élément déterminant pour ce projet
visant à rapprocher tous les pays du bassin méditerranéen. Selon une source
diplomatique ayant requis l’anonymat, « Bien que l’Egypte attendra pour étudier
ce projet lancé par le président français, il y a une grande confiance au Caire
que l’Union méditerranéenne va aider à rapprocher le nord et le sud dans tous
les domaines politique, économique et social ». Et d’ajouter que les
discussions sur ce projet entre les deux dirigeants ont confirmé la convergence
de vues entre les deux pays.
Rôle moteur
Le
dossier libanais a occupé une autre bonne place des discussions. Le Caire, qui
est conscient que le problème libanais préoccupe la France, a voulu le lier au
problème palestinien. L’Egypte a voulu pousser les Français à agir plus
efficacement sur le problème palestinien. « Je pense que le problème
palestinien et le problème libanais sont proches l’un de l’autre, je pense que
les causes en sont communes », a déclaré le président Moubarak. « Nous essayons
de réfléchir ensemble sur la façon d’aider à résoudre ce problème, et en
particulier le problème palestinien. (...) Il est absolument indispensable
d’agir. Il ne faut pas désespérer, quelles que soient les difficultés », a
ajouté le président Moubarak. De son côté, le président français a déclaré dans
un premier temps que la France a joué un rôle moteur pour convaincre ses
partenaires européens qu’il fallait reprendre l’aide budgétaire directe à
l’Autorité palestinienne.
Sarkozy
a déclaré avoir confirmé au président de l’Autorité palestinienne, le 29 juin
dernier, son soutien politique et financier afin de renforcer les institutions
palestiniennes.
Ont
également été évoqués les relations économiques, le dossier iranien et le
problème du Darfour. Et le président français a rendu hommage « à un pays à
l’influence considérable, à l’importance essentielle et au président égyptien,
qui a une expérience et une sagesse très importantes à mes yeux ». M. Sarkozy a
également remercié l’Egypte pour son soutien à la candidature du Français
Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fonds Monétaire International (FMI),
estimant que c’était un élément très important.
Chérif Ahmed