Circulation .
Un de nos lecteurs dénonce les barrages de sécurité des
rues, compliquant outre mesure le quotidien des citoyens.
A qui est la rue ?
Comme beaucoup d’habitants d’un des plus chic quartiers du
Caire, à savoir Zamalek, je suis plus qu’étonné, en colère
et je dirais même attristé de constater que de plus en plus,
nos rues se ferment. Comment expliquer qu’à chaque fois
qu’une « personnalité » vient habiter dans telle ou telle
rue, cette rue est déclarée close ? De quels genres de
responsables parlons-nous ? Est-il vraiment responsable de
fermer les rues aux citoyens, et ce juste pour leur «
protection » ?
Que doivent faire les simples citoyens dans ce genre de
situations ? Céder à des mesures insignifiantes, ou se
plaindre sans toutefois attendre de réponse ?
Trop de barricades dans les rues de Zamalek transforment le
quartier en forteresse, voire plusieurs forteresses en même
temps.
Les automobilistes doivent déployer leur ingéniosité pour
trouver de nouveaux itinéraires à cause de ces changements.
Même au niveau de l’esthétique du quartier, il n’est pas
très joli de voir de la ferraille partout bloquant l’entrée
des rues. Qui est donc propriétaire de ces rues ? Les
responsables ou le peuple ?
Ahmad Adel, Le Caire.
La décadence d’Alexandrie
Je vous transmets ma réaction suite à votre article paru
dans Al-Ahram Hebdo intitulé « Au grand désespoir
d’Alexandre », dans le numéro 672. Je ne peux que réagir
après avoir lu cet article sur la « décadence » de la ville
d’Alexandrie dans le numéro de cette semaine du 25 juillet
2007.
Oui, il est évident que cette ville a perdu de cette superbe
qui faisait son charme et je partage aussi le fait que le
cosmopolitisme est une richesse sociale et culturelle
incontestable. Car j’ai grandi en région parisienne, où l’on
ne compte pas moins de dix nationalités différentes dans une
seule classe. Mais je ne peux que vous exprimer mon désarroi
quant à la lecture de ces passages :
« Les femmes ne portent plus de maillot de bain, les plages
de la ville sont devenues populaires, celles qui veulent se
baigner se protègent de l’obscurité de la nuit et se
dissimulent derrière leurs galabiyas ... », explique le
rapport.
« Aujourd’hui, l’islamisme ne cesse de gagner du terrain
dans la ville. Dans le quartier populaire de Moharram Bey,
les graffitis ornant les murs révèlent la tendance
conservatrice de ses habitants. La prière est le fondement
de votre foi, Celui qui boit de l’alcool est un mécréant, Je
remercie Dieu parce qu’il m’a montré le chemin et m’a guidée
pour porter le voile. C’est ce même quartier qui a vécu en
octobre 2005 des affrontements interconfessionnels causant
la mort d’un copte et la destruction de dizaines de
boutiques ». La tonalité employée par Mme Amira Doss ne fait
qu’assombrir mon cœur.
Je suis française, mariée à un Egyptien et je vais
m’installer à Alexandrie que je connais bien. J’ai rejoint
la religion musulmane en 2000, en toute plénitude et
sérénité, mais dans mon pays, la France, patrie des droits
de l’homme, je n’ai pas le droit de me vêtir comme j’en ai
envie.
Alors, vous lire et ressentir une telle animosité envers les
musulmanes me choque.
Il faudrait porter le voile de la religieuse chrétienne pour
évoquer la pureté et la sagesse de la religion.
Mais pour le même bout de tissu, la musulmane qui dit : « Je
remercie Dieu parce qu’il m’a montré le chemin et m’a guidée
pour porter le voile », n’est, aux yeux de certains, qu’une
pauvre femme soumise au joug de « sa famille » et de la «
violence dominatrice » de sa religion musulmane.
Assez de ces remarques infondées ! N’a-t-on pas le droit de
se baigner toute habillée, est-ce un crime contre l’humanité
? Cela ne m’a jamais empêchée de profiter de l’été. Les
plages d’Alexandrie sont chaleureuses et familiales et ceci,
même si les femmes ne montrent ni leurs seins ni leurs
fesses. On s’y amuse tout autant. Et pour se couvrir la tête
d’un tissu, « un foulard », nous fera-t-on chaque jour ces
mêmes remontrances ? Nous offrira-t-on encore de ces regards
désabusés emplis de mépris, voire de haine ? Ne voit-on pas
d’autres personnes couvrir leur tête d’une casquette, d’un
béret ou d’un chapeau pointu sans pour autant leur attribuer
tous les maux d’une religion ? Car c’est cela qui choque :
ce n’est pas la femme qui se couvre ou non la tête, c’est
bien l’islam le problème.
Je suis professeur de français, et mon pays ne permet pas de
véhiculer tout l’amour que j’ai pour ma langue maternelle et
de l’enseigner dans toute sa richesse. Parce que je ne porte
pas le costume conventionnel ; et ni mes diplômes ni mon
expérience ne peuvent faire barrage à cela depuis que j’ai
décidé simplement de m’habiller autrement.
Je dis non à cette ignorance et cette peur de l’Autre qui
n’a simplement pas le même Style vestimentaire. Et je reste
sans voix car je connais les lois de mon pays et lire
l’article 18 de la convention universelle des droits de
l’homme me brise.
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience
et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de
religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester
sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en
public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le
culte et l’accomplissement des rites. Et je repense à toutes
les idées que l’on a voulu m’enseigner durant toute ma
scolarité et d’après l’éducation que l’on m’a donnée. Je
désespère de trouver dans ce monde un respect de la dignité
humaine et le droit à l’expression de ses valeurs de liberté
et d’expression. Je veux vivre dans la religion que j’ai
choisie en toute paix et en toute sérénité. Sans subir ni
faire subir la violence que l’ignorance engendre. Alors, je
vous remercie de vous arrêter un instant et de réfléchir sur
les propos que vous véhiculez, ces propos qui continuent
d’alimenter la haine et l’incompréhension envers les
musulmans. Qui laissent certains se rassasier de tels
articles et se rassurent dans leur « supériorité
civilisationnelle sur le monde arabe en général et sur le
monde musulman en particulier ».
Les droits accordés aux femmes par l’islam, vous y êtes-vous
déjà intéressés ? Je souhaite que nous trouvions tous la
paix dans cette vie. L’islam n’est pas le fléau « Islamiste
» que vous voulez bien décrire tel qu’il « Envahit » la
ville d’Alexandrie. L’islamisme : qu’est-ce donc qu’un mot
quand on parle de christianisme ou de catholicisme ou encore
de judaïsme ? Se laisse-t-on aussi bercer par de sombres
idées ? Puissiez-vous revenir sur vos propos et vos
considérations par la recherche d’informations. Ce qui est
le cœur de votre métier de journaliste.
Aude, Paris.
Au grand désespoir d’Alexandrie
Merci tout grand pour votre article sur Alexandrie paru dans
Al-Ahram Hebdo intitulé « Au grand désespoir d’Alexandre »,
dans le numéro 672 de votre hebdomadaire (25-31/07). J’ai
vécu cette période que vous décrivez si bien à Alexandrie.
Je vis aussi la même nostalgie, mais non le désespoir. Quand
je reviens à Alexandrie, je retrouve, à chaque détour,
la même qualité de l’air méditerranéen, la même brise marine
que respiraient mes parents et grands-parents et surtout,
surtout, la même gentillesse et le même sourire au fond des
yeux des passants, hommes, femmes, enfants tous âges
confondus. Merci.
Mireille Galanti, Le Caire.
Justice
La justice nous manque aujourd’hui dans notre vie, mais il
faut savoir que la justice existera si on lutte contre les
injustices au jour le jour.
Oh ! Justice
Toujours sur la piste
Une scène de justice
Qu’on joue
Et on l’annonce
Avec un grand cœur
Mais justice
Entre un directeur
Et son employé
Toujours c’est la bataille
Oh ! Justice
Fragmentée dans les rues
Comme les enfants perdus
Justice, entre mère et fille
Une mère stricte qui possède
Une fille folle
Qui vole, sans cesse
Alors l’annulation de la tendresse
JUSTICE,
Frères qui voulaient
L’argent sans paix
Avec la guerre des chevaliers
Le château va être cassé
JUSTICE,
Mendiant et un homme riche
Le mendiant est un monstre qui veut vivre
Et le riche est un homme ivre
Ne voit que ces dessins dans les livres
JUSTICE
Quand la haine sort de toi
Après un grand amour de ton choix
Et le noir remplit ton cœur
Comme un verre de whisky pour s’échapper de la terreur
Je rêve à un moment de justice
Avant que les rideaux descendent
sur la piste
Mais après des heures de penser
Je rêve à un moment de cette injustice
En disant le seul lien
C’est l’équilibre entre la terre et le ciel
Et chaque seconde est créée avec
une infinité d’injustice
Pour la propagation de la justice.
Nour Chorrab, Le Caire.
Tour de tricheurs
En ce qui concerne le dopage au Tour de France cycliste, je
suggère à l’avenir d’attendre la fin du tour pour
disqualifier les coureurs testés positifs.
Ne serait-ce pas une bonne façon de commencer à leur faire
payer leur tricherie que de les faire suer sang et eau
jusqu’à la toute fin ?
Sylvio Le Blanc, Montréal, Québec.