Edito Barrages
La question récurrente de la levée
de tous ou d’une partie de quelque 500 barrages de l’armée israélienne en
Cisjordanie, qui empoisonnent la vie quotidienne des Palestiniens et empêchent
l’essor de leur économie, est au cœur de toutes les rencontres israélo-palestiniennes.
Mais rien n’y fait, Israël refuse toujours de les alléger.
Sous le motif d’assurer la
sécurité, l’armée israélienne a mis en place 43 barrages fixes et 455 autres
obstructions de route en Cisjordanie, où 312 kilomètres de route sont
partiellement ou totalement interdits aux Palestiniens. En outre, l’armée
israélienne avait commencé, dès octobre 2005, à tester un plan visant à
interdire de façon permanente aux voitures palestiniennes d’emprunter certains
axes routiers en Cisjordanie pour renforcer la sécurité d’un quart de million
de colons vivant en Cisjordanie, sans compter les 200 000 résidents israéliens
de Jérusalem-Est.
Pour épauler le président
palestinien Mahmoud Abbass, après le coup de force des islamistes du Hamas, qui
ont pris le contrôle de la bande de Gaza mi-juin, le premier ministre israélien
Ehud Olmert a libéré 250 détenus palestiniens, renoncé à poursuivre des
activistes du Fatah, le parti de M. Abbass, qui déposeraient les armes, et
débloqué une partie des fonds dus à l’Autorité palestinienne. Toutefois, la
levée des barrages en Cisjordanie, plusieurs fois promise, n’a pas été
jusqu’ici concrétisée. M. Olmert avait évoqué une possible levée des barrages
militaires en Cisjordanie, notamment lors du sommet israélo-arabe de Charm
Al-Cheikh, en Egypte, du 25 juin dernier qui avait réuni outre MM. Abbass et
Olmert, le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie.
L’organisation israélienne de
défense des droits de l’homme, B’Tselem, a accusé début août dans un rapport
les autorités israéliennes de se servir des barrages routiers en Cisjordanie
comme d’une « punition collective » à l’encontre des Palestiniens. C’est ainsi
que les autorités israéliennes ont transformé le droit élémentaire des
Palestiniens à circuler librement sur leurs terres en un privilège que l’Etat
hébreu accorde quand bon lui semble. Si les restrictions de mouvement ont été
imposées à l’origine pour des motifs sécuritaires, assure l’organisation, elles
ont d’autres objectifs à présent, notamment la création d’un réseau routier «
stérile », c’est-à-dire sans Palestiniens, pour l’usage des colons et d’autres
Israéliens.
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