Livres.
Deux grands titres viennent d’être publiés par la
Bibliotheca Alexandrina et par le Conseil suprême de la
culture évoquant des aspects importants de l’architecture
islamique.
Regard pluriel sur un patrimoine impressionnant
Al-Tagdid
wal taëssil fi omaret al-mogtamaat al-islamiya ...
Tagrobet gaëzet Al-Agha Khan lil omara (la nouveauté et
l’enracinement dans l’architecture des sociétés islamiques
... Expérience du prix de la fondation Agha Khan pour
l’architecture) est le premier titre qui vient d’être publié
par la Bibliotheca Alexandrina dans le cadre d’un programme
commun de publication en coopération avec Kitab Al-Yom
(publié par Akhbar Al-Yom). Edité par le Dr Ismaïl
Séragueddine, directeur de la Bibliotheca Alexandrina, ce
livre est en fait la deuxième édition d’un ouvrage qui a
déjà paru à Genève, en 1989. « J’ai estimé nécessaire de
rééditer cet ouvrage dix-huit ans après sa première édition,
dans le cadre de la célébration du vingt-cinquième
anniversaire du prix de l’Agha Khan en 2007 », explique
Ismaïl Séragueddine qui était parmi les premiers invités à
la participation au comité du jury du prix de l’Agha Khan
pour l’architecture.
Séragueddine a commencé son ouvrage par la définition du
prix Agha Khan pour l’architecture accordé à une œuvre
réalisée dans le style islamique qui daterait de deux à
vingt-cinq ans avant la date de la nouvelle session du prix.
Cette œuvre doit être réalisée dans un pays islamique ou par
un architecte musulman dans une société non musulmane. Le
prix Agha Khan pour l’architecture est accordé également aux
projets de restauration et de développement de l’un des
sites, des villes ou des édifices islamiques.
L’auteur cite ensuite les neuf sessions de ce prix, les
publications, les conférences et les célébrations organisées
et tenues pour annoncer les lauréats. Il a décrit les œuvres
et les projets sélectionnés par le comité du jury du prix et
a cité en détail leur location et une partie de leur
histoire ...
Parmi les œuvres égyptiennes qui ont gagné le prix figure
Beit Halawa dans la région de Agami à Alexandrie, qui a
remporté un prix lors de la première session tenue en Inde,
en 1980. Dans la deuxième session, en 1983, deux projets
égyptiens ont gagné : la restauration de Darb Kormoz, situé
au cœur du Caire fatimide et le centre de Wissa Wassef pour
les arts à Harraniya, à Guiza. Le projet de développement
urbanistique de la ville d’Ismaïliya a gagné en 1986 un prix
dans la troisième session. En 1992, pour la cinquième
session, le jardin culturel pour les enfants, à Sayeda
Zeinab, a remporté un prix. On doit attendre la huitième
session, en 2001, pour que l’Egypte soit une sixième fois
lauréate pour le Musée de la Nubie, à Assouan. Et à la
neuvième et dernière session, en 2004, la Bibliotheca
Alexandrina a gagné le prix pour sa conception originale au
bord de la mer.
Dar Al-Saltana
L’auteur
du second titre sur l’architecture, Dar Al-Saltana fi Masr
... Al-Emara wal tahawolat al-siyassiya (la maison du
sultanat en Egypte ... l’architecture et les tournants de la
politique), est un autre responsable à la Bibliotheca
Alexandrina : le Dr Khaled Azab, responsable du centre des
calligraphies de la Bibliotheca. Venant d’être publié par le
Conseil Suprême de la Culture (CSC) du Caire, cet ouvrage a
un titre ambitieux qui n’a pas été beaucoup traité par les
chercheurs. Il porte sur les maisons, voire les résidences
des sultans et des gouverneurs et les sièges du pouvoir de
l’Egypte, leur emplacement, leur développement et leur
architecture ; et cela à travers les différentes époques
islamiques depuis la pénétration de l’islam sous Amr Ibn
Al-Aas, passant par les Fatimides, les Ayyoubides, les
Mamelouks et jusqu’à l’accès des Ottomans au pouvoir ...
Le livre est divisé en six chapitres, dont le premier est
consacré aux résidences des gouverneurs depuis Amr Ibn
Al-Aas qui a fondé Al-Fostat comme capitale du pays et siège
pour les miliciens en passant par Al-Askar (capitale des
Abbassides), Al-Qataïe (capitale des Toulounides), Le Caire
(capitale des Fatimides) et jusqu’à l’avènement des
Ayyoubides. Dans les chapitres de deux à quatre, il a abordé
la construction de la Citadelle à l’époque des Ayyoubides
par Bahaeddine Qaraqouche, les éléments et les caractères
qui permettent à cet établissement fortifié d’être le siège
du pouvoir : citons entre autres sa position géographique,
ses murailles, ses tours, ses mosquées, ses palais et ses
diwans. Il a ensuite consacré un chapitre à la Citadelle à
l’époque de Mohamad Ali et ses descendants. Le cinquième
chapitre traite la transformation politique en Egypte et
l’utilisation des palais comme résidences. Dans le dernier
chapitre, l’auteur a présenté une sorte d’étude, voire une
analyse sur la relation entre l’architecture et la politique
ou ce que l’auteur appelle « l’architecture politique ».
Illustré de photos et de dessins explicatifs (en noir et
blanc), cet ouvrage peut être considéré comme référence ou
source de documentation pour étudiants, chercheurs et
spécialistes dans le domaine de l’architecture islamique
ainsi qu’en histoire de la politique. L’une des rares
objections à ce livre est qu’il est imprimé en petits
caractères souvent difficiles à lire .
Amira
Samir