Al-Ahram Hebdo, Voyages | Les Nippons au pays des pharaons
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 15 au 21 août 2007, numéro 675

 

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Voyages

Guides Touristiques . La concurrence étrangère constitue un danger pour ce métier en Egypte. Le cas des Japonais se pose aujourd’hui avec acuité.

Les Nippons au pays des pharaons

Le Syndicat des guides touristiques mène actuellement une campagne acharnée contre les agences de voyages qui engagent des guides étrangers plutôt qu’égyptiens. « Ce n’est pas l’intérêt public qui les pousse à avoir recours à ces guides mais c’est leur propre intérêt avec leurs agents étrangers qui les incite à porter atteinte à ce métier. Nous avons en Egypte des guides compétents qui maîtrisent presque toutes les langues vivantes et qui sont les plus qualifiés pour expliquer l’histoire de leur pays », affirme Walid Al-Battouti, vice-président du Syndicat des guides touristiques.

Et ce n’est pas la première fois que les guides touristiques égyptiens se trouvent menacés par des guides étrangers. Il y a quelque temps, c’étaient les Turcs qui causaient le problème et voilà aujourd’hui que les Japonais viennent leur faire concurrence.

Un comité a donc été formé au sein du Syndicat des guides, avec pour mission de collecter toutes les informations concernant les guides touristiques étrangers qui exercent le métier en Egypte en contravention à la loi n°121 de l’année 1983. Cette dernière interdit, en fait, à n’importe quelle personne de travailler comme guide touristique sauf si elle a la nationalité égyptienne et une autorisation du ministère du Tourisme. « Le comité aura aussi pour charge de s’assurer des compétences scientifiques de ces guides ainsi que de leur lieu de résidence dans le pays, d’autant plus que la plupart d’entre eux vivent d’une manière illégale en Egypte depuis des années », reprend Walid Al-Battouti.

Au fond, le problème réside dans le permis de traduction qu’octroie le ministère du Tourisme à des étrangers qui sont supposés accompagner les groupes touristiques pour leur faire la traduction, surtout quand il s’agit d’une langue rare. Les agences de voyage détournent cette autorisation et transforment les interprètes en guides. Une délégation du syndicat et des guides connaissant le japonais a tenu une réunion avec les responsables du ministère du Tourisme pour mettre fin à cette situation qui s’est répétée à plusieurs reprises et qui menace l’avenir des guides égyptiens qui n’ont aucune autre source de revenus pour gagner leur vie.

« Le guide égyptien est soumis à de nombreux examens et à plusieurs investigations de la part des services de sécurité, qui peuvent durer plus de six mois, avant que ne lui soit accordé le permis de travail. Par contre, les guides étrangers n’ont qu’à payer 110 L.E. au ministère du Tourisme pour obtenir l’autorisation. D’un autre côté, il y a dix ans, la langue japonaise était vraiment rare en Egypte. Maintenant, la situation a complètement changé puisqu’on compte actuellement 226 guides qui la connaissent, ce qui est largement suffisant à comparer au nombre de Japonais qui visitent l’Egypte », explique un guide touristique qui a requis l’anonymat. « Une crise pareille s’est déclenchée dernièrement avec le turc, mais les autorités se sont hâtées de promulguer une loi qui protège l’intérêt des guides de langue turque. On attend de notre ministère une réaction pareille pour protéger les droits des guides égyptiens », ajoute le guide.

Il est à noter qu’une langue est dite rare dans le domaine des guides si une minorité de guides égyptiens la possède. « Il y a encore en Egypte 18 langues considérées comme rares, telles que le finlandais, le coréen, le néerlandais ainsi que toutes les langues scandinaves », souligne Walid Al-Battouti.

« Pour résoudre le problème, le ministère s’est entendu avec la délégation du Syndicat des guides d’accorder des permis de traduction aux guides japonais, qui sont seulement au nombre de 19, pour une période de trois mois seulement, tout en étudiant le marché japonais et ses besoins durant ce délai », indique Talaat Amer, directeur du département des guides touristiques au ministère du Tourisme. Il ajoute que ce permis sera renouvelé s’il s’avère qu’il y a un manque constaté.

Dalia Farouk  

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3 question à
Mohamad Gharib, président du Syndicat des guides touristiques.


« Le plus grand problème dont souffre
le guide égyptien est celui de son salaire »

Al-Ahram Hebdo : Le guide touristique égyptien est-il réellement devenu premier au monde du point de vue compétence comme vous l’avez dit ?

Mohamad Gharib : Bien sûr. Le guide égyptien est devenu premier selon la classification de l’Union internationale des guides touristiques des points de vue compétence, culture et amabilité. Le siège de cette union est à Londres, mais ce classement a été annoncé au Caire lors de la conférence annuelle de l’union qui s’est tenue en février dernier. Le guide égyptien est en tête de liste non seulement grâce à sa culture riche, mais aussi à sa façon de traiter les touristes et de les laisser curieux de connaître tout le reste de l’histoire de l’Egypte malgré les circonstances difficiles dans lesquelles il travaille.

— Mais quelles sont ces difficultés dont souffre un guide touristique égyptien ?

— Le plus grand problème dont souffre le guide égyptien à l’heure actuelle est celui de son salaire. En fait, ce dernier est limité par la loi n°121 de l’année 1983 qui règle tout ce qui a rapport aux guides touristiques et à leur syndicat. Cette loi limite le salaire du guide touristique à 130 L.E. par jour, ce qui n’est pas du tout équitable puisque le métier de guide est un métier libre, ce qui signifie que le guide ne travaille pas tous les jours, pourtant, il est responsable et prend en charge sa famille. Les guides doivent donc épargner de l’argent pour le reste de l’année, ce qui est impossible avec le plafond fixé jusqu’à présent. Le comité des études et du développement au Syndicat des guides a fait un recensement de la moyenne des jours de travail des guides parlant différentes langues. On a trouvé, par exemple, que le guide parlant l’anglais ne travaille que 29 jours seulement par an, celui qui parle le français, l’italien et l’espagnol travaille 70 jours environ. Les guides travaillant avec des groupes allemands ont plus de chance, puisqu’ils travaillent plus de 80 jours sur 365. Un autre problème dont souffrent les guides, c’est le test que leur fait passer le ministère du Tourisme lors du renouvellement de leur permis de travail à la suite d’un stage d’entraînement que le ministère organise à leur intention. C’est d’autant plus humiliant qu’illogique qu’un professionnel qui a terminé ses études à la faculté de tourisme et d’hôtellerie et qui a travaillé pendant 5 ans de subir de nouveau un examen. Pire, s’il échoue, l’autorisation ne sera pas renouvelée, ce qui signifie la perte définitive de son avenir.

— Mais la formation en continu est utile pour améliorer leur performance professionnelle ...

— Nous ne sommes pas du tout contre la formation. La preuve en est qu’on organise au syndicat beaucoup de programmes d’entraînement dans toutes les langues pour assurer davantage la culture du guide et renforcer son niveau de langue. Tous ces programmes sont gratuits et subventionnés par le syndicat. Mais ce qui se passe lors du renouvellement de l’autorisation des guides tous les cinq ans est aussi bien illégal qu’inconstitutionnel. Ce genre d’examen n’a lieu que pour les guides seulement. Avez-vous entendu qu’un médecin a subi un examen pour renouveler son permis de travail ? En fait, l’évaluation des guides a déjà été faite tout à fait au départ, lors de l’obtention du premier permis .

Propos recueillis par D. F.

 




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