Al-Ahram Hebdo, Evénement | La carotte en attendant le bâton
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 1er au 7 août 2007, numéro 673

 

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Evénement

Conflit arabo-israélien. Après 5 ans d’inaction dans le processus de paix arabo-israélien, George Bush appelle à la tenue d’une nouvelle conférence internationale. Une implication qui suscite peu d’enthousiasme dans la région et surtout des questions sur ses objectifs.

La carotte en attendant le bâton

« Le monde peut faire plus pour réunir les conditions de la paix, aussi j’appelle à la tenue d’une conférence internationale cet automne pour relancer la paix au Proche-Orient », a déclaré le président américain au cours d’une allocution solennelle à la Maison Blanche.

Une conférence qui devrait se tenir cette année et sera présidée par Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat américaine, avec la participation des Israéliens, Palestiniens et leurs « voisins » de la région.

Une initiative qui trouve son mérite selon le chef de la Maison Blanche dans sa déclaration il y a 5 ans en faveur de la création d’un Etat palestinien. « Il y a plus de cinq ans, j’ai été le premier président américain à appeler à la création d’un Etat palestinien. Depuis, de nombreux changements sont intervenus. Certains porteurs d’espoir. Certains décourageants. L’heure du choix est maintenant venue pour les Palestiniens », a dit Bush. Et les événements décourageants font plutôt légion et pour ne citer qu’un seul, ce serait l’Iraq, ce bourbier où l’Administration américaine est enfoncée jusqu’à la tête. Mais sans avouer cette crise, Bush a précisé : « Ces derniers temps, le débat dans notre pays a porté, et à juste titre, sur l’Iraq. Cependant, l’Iraq n’est pas le seul sujet crucial dans la région ». Fuite en avant ? C’est ce même président américain qui avait déclaré que la guerre contre l’Iraq changerait la donne de la région et y amènerait la paix ?

Et avant cette guerre, Bush devait donner quelque chose aux Arabes, fut-ce la Feuille de route ? Ceci est devenu presque une habitude avant chaque action militaire dans la région, les Américains donnent aux Arabes cette carotte des conférences internationales. Madrid, n’était-elle pas en prélude à la première guerre du Golfe ? Partirait-il en nouvelle guerre, contre l’Iran par exemple ? Une première lecture des événements permet de dire que quelques mois avant la fin de son mandat, marqué par une déroute en Iraq, une tension au Liban et une friction avec l’Iran, Georges Bush se trouve dans une situation critique et un succès sur le dossier israélo-palestinien pourrait l’aider à améliorer sa cote.

Le réengagement américain ne serait pourtant pas gratuit. Bush a appelé avant tout les Arabes « à mettre fin au mythe selon lequel Israël n’existe pas et à envoyer des ministres en Israël ». N’est-ce pas la vision d’Israël ? « Normalisation d’abord ». Washington espère la présence de « pays arabes n’ayant pas signé de traité de paix avec Israël », a précisé David Welch, secrétaire d’Etat adjoint au Proche-Orient. Et la carotte ? Israël devrait cesser son « occupation », le mot est prononcé pour la première fois. Bush reconnaît le statut d’occupant d’Israël.

Cette « réunion » comme Bush préfère l’appeler « aidera Israël à tirer le maximum de gains de la fragmentation interpalestinienne, et de sauver Olmert après la défaite israélienne au Liban », précise Fahmi Howeidi dans le quotidien Al-Charq Al-Awsat. Bush ne demande-t-il pas aux Palestiniens de faire le choix entre « le chaos » nourri par le Hamas et « la démocratie moderne » offerte par Mahmoud Abbass ? La volonté américaine d’écarter le Hamas va de pair avec celle d’Israël. La fin de ce mouvement de résistance signifierait une attaque à la triplette contre le Hezbollah, la Syrie et l’Iran.

La conférence internationale ne serait donc qu’aux conditions purement et simplement américaines ? L’Europe et même le Quartette ne seront que marginalisés. Déjà l’initiative américaine a eu lieu bien avant une réunion à Lisbonne du Quartette qui devait fixer le mandant de leur nouveau représentant, l’ex-premier ministre britannique, Tony Blair, à la veille de sa première visite au Proche-Orient. Les Européens voulaient que Blair œuvre à faciliter l’ouverture de négociations sur le statut final et à créer une force internationale robuste dans les territoires palestiniens et d’intervenir pour obtenir la libération des milliers des détenus palestiniens. Mais Bush veut définir autrement son rôle : « coordonner les efforts internationaux et aider les Palestiniens à établir les institutions durables d’une société libre ». Bush veut préserver la prééminence de l’Amérique sur le dossier israélo-palestinien. Il serait « un canard boiteux » en fin de course, selon la presse israélienne. Le quotidien Al-Qods confirme : « Nous sommes habitués à entendre parler d’initiatives, de propositions et de conférences qui ne débouchent sur rien la plupart du temps ».

S. G.
Mavie Maher

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De Madrid 1991 et en attendant la réunion proposée par Bush, des conférences sans lendemains ont jalonné le cours du conflit arabo-israélien.

1991

30 octobre : Ouverture de la Conférence de Madrid par les présidents américain et soviétique George Bush et Mikhaïl Gorbatchev, suivie des premières négociations bilatérales entre Israël et ses voisins arabes, y compris palestiniens, dans le cadre d’une délégation commune jordano-palestinienne. 

1993

13 septembre : Conférence d’Oslo débouchant sur la signature de l’Accord de Jéricho-Gaza à Washington en présence de Ytzhak Rabin, premier ministre israélien, de Yasser Arafat, président du comité exécutif de l’OLP, et de Bill Clinton, président des Etats-Unis pour poser les premières pierres à une résolution du conflit israélo-arabe. Yasser Arafat et Ytzhak Rabin signent une Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie. 

1995

28 septembre : Israël et l’OLP signent à Washington, en présence des présidents américain et égyptien, Bill Clinton et Hosni Moubarak, ainsi que du roi Hussein de Jordanie, un second Accord intérimaire israélo-palestinien sur la Cisjordanie et la bande de Gaza (Accord de Taba ou Oslo II). Le texte prévoit l’extension de l’autonomie en Cisjordanie et le retrait israélien par étapes. La Cisjordanie est découpée en trois zones : les zones A sous contrôle palestinien, B sous autorité palestinienne, Israël conservant la responsabilité de la sécurité, et C sous contrôle exclusif israélien, l’Autorité palestinienne n’ayant dans le domaine civil que des pouvoirs qui ne seront pas liés au territoire. 

1998

23 octobre : Le Mémorandum de Wye River signé à Wye Plantation, aux Etats-Unis. Il prévoit la restitution de 13 % supplémentaires de la Cisjordanie en échange d’un engagement de l’Autorité palestinienne à réprimer les mouvements terroristes. 

2000

11-25 juillet : Le sommet israélo-palestinien de Camp David II organisé aux Etats-Unis par le président américain Bill Clinton s’achève sans qu’un accord ait pu être trouvé. Les discussions achoppent en particulier sur la question de Jérusalem. 

2006

1er septembre : Conférence internationale sur la situation humanitaire dans les Territoires palestiniens, qui s’est tenue à Stockholm. La France a rappelé son engagement face à cette crise humanitaire. 

2007Juillet : Georges Bush appelle à la tenue d’une réunion internationale sur la paix au Proche-Orient.

 

 




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