Dauphins.
Le site de Sheab Samaday, au sud de Marsa Alam, abrite de
nouveau une importante population. Le ministère de
l’Environnement veut protéger ces mammifères en déclarant le
lieu réserve naturelle.
Bientot aux petits soins
Selon
le recensement de mai 2007, le site de Sheab Samaday abrite
plus de 1 000 dauphins. Un chiffre important pour un espace
de seulement quelques centaines de mètres carrés. Et grâce
au tourisme, il permet un revenu de 4 millions de L.E. par
an. C’est en raison de cette nouvelle situation que le
ministère de l’Environnement envisage que le lieu devienne
réserve naturelle, une sorte de « maison des dauphins »,
intégrée à la réserve de Wadi Al-Guimal, à Marsa Alam. « Le
ministère cherche à apporter une protection à tous les
endroits importants du territoire égyptien », affirme le
ministre de l’Environnement, Magued Georges. Pour lui, la
protection et la conservation de la biodiversité revêtent
une importance majeure. « Comme nous déployons des efforts
pour améliorer la qualité de l’eau et celle de l’air, nous
essayons parallèlement de conserver les ressources et la
diversité biologique », assure Georges.
Samaday est un lieu connu des touristes du monde entier. La
région est constituée d’une barrière corallienne submergée,,
ayant la forme d’un fer à cheval. Elle est habitée par le
dauphin à long bec (voir sous-encadré). Selon le Dr Mahmoud
Hanafi, surveillant général des réserves de la mer Rouge,
dépendant du Secteur de la Protection de la Nature (SPN), un
organe de l’Agence Egyptienne des Affaires de
l’Environnement (AEAE), les dauphins recherchent la
nourriture la nuit, et consacrent la journée à leurs
activités sociales. Grâce à la forte présence des dauphins,
ce site est devenu depuis l’année 2000 l’un des plus visités
de la mer Rouge. « Au début, il n’y avait pas de problème,
car les centres de plongée organisaient des visites assez
chères, entre 60 et 80 dollars par personne », raconte le Dr
Hanafi. Mais ensuite, des centres de plongée moins qualifiés
ont commencé à organiser des visites à Samaday à 50 L.E.
seulement. Et c’est là que les problèmes ont commencé. «
Samaday a ainsi perdu en touristes cultivés et sensibilisés.
Et à la place, ce sont des centaines, voire des milliers de
visiteurs qui affluaient tous les jours », raconte le Dr
Hanafi. Selon lui, cette présence intensive de touristes a
eu une influence négative sur les dauphins qui commencent à
quitter le site. Alors qu’ils étaient des centaines en 2003,
on n’en compte plus aujourd’hui que des dizaines. Or les
dauphins, qui figurent parmi les espèces menacées dans la
région, nécessitent une certaine protection et une
intervention de la part du SPN. Et vu les menaces auxquelles
les dauphins sont exposés, ce dernier a décidé de fermer, de
septembre 2003 à janvier 2004, le site aux visiteurs pour
mettre en place un plan de gestion. Faisant par là d’une
pierre deux coups : protéger la région et réaliser une
exploitation touristique durable.
Selon le plan de gestion, le site a été divisé en 3 zones :
la première est consacrée aux dauphins. Son accès est
interdit. Vient ensuite la zone 2, réservée aux plongeurs.
Puis la dernière qui accueille les visiteurs. Le plan a
également limité les visites de 10h à 14h. De plus, le
nombre de visiteurs n’est qu’une centaine par jour.
Et il semble que ce plan a porté ses fruits, étant donné le
dernier recensement.
Mais à ce résultat, il faut aussi joindre les efforts
déployés par les ONG de la région, surtout Abou-Salama, très
active dans la sensibilisation.
Enfin, grâce au retour des dauphins, le lieu attire
également les scientifiques : une mission d’étude des
dauphins se rendra en effet à Samaday du 20 au 27 août 2007,
pour étudier in situ les dauphins à long bec. Pour la
mission, il ne s’agit pas simplement de côtoyer des dauphins
en liberté, mais de mieux comprendre leur comportement et
leur mode de vie, et au final, aider les autorités
égyptiennes à gérer un tourisme subaquatique respectueux et
durable autour de « la maison des dauphins ».
Dalia
Abdel-Salam