Un musée ou un garage ?
Mohamed Salmawy
Trop tard
Salama A.
Salama
L’enfer iraqien
Morsi Attalla
Y a-t-il un pilote ?
Anas Fawzi
Homme d’affaires francophone
Edito
Partialité
L’Administration Bush, confrontée à l’impopularité croissante de la guerre
en Iraq, multiplie les effets d’annonce au Moyen-Orient, sans toutefois
signaler de changement de stratégie sur le dossier israélo-palestinien.
Confronté à la pression de plus en plus insistante des pays arabes et
européens pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, quitte à en
charger l’ex-premier ministre britannique Tony Blair, le nouveau représentant
du Quartette pour le Proche-Orient, le président George W. Bush a annoncé la
semaine dernière la tenue d’une conférence internationale sur le Proche-Orient
en septembre. Cette annonce a été aussitôt saluée aussi bien par les Européens
que par les Etats arabes impliqués dans la recherche d’une solution à la question
palestinienne.
Or, la Maison Blanche, qui y voit un moyen de pousser la normalisation
entre Israël et les pays arabes et d’affaiblir le Hamas, aujourd’hui maître de
la bande de Gaza, face au Fatah du président palestinien modéré Mahmoud Abbass, a prévenu qu’il ne fallait pas nourrir de grands
espoirs sur l’issue des pourparlers, en déclarant qu’il ne s’agirait pas d’une
« grande conférence pour la paix », mais d’une rencontre dont l’objectif est de
trouver les moyens de construire des institutions fondamentales et essentielles
pour les Palestiniens. Avant même cette mise au point, Dennis Ross, qui fut
l’émissaire au Proche-Orient de Bill Clinton, avait estimé que les effets de
cette conférence risquaient de n’être que « symboliques ».
Il n’y a donc pas grand-chose à attendre de cette conférence. Un constat
qui confirme une fois de plus la partialité de Washington et son alignement sur
la politique d’Israël. Ce constat est corroboré par la fin de non-recevoir
opposée par la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza
Rice, à la demande des pays arabes, de l’Autorité
palestinienne et de plusieurs gouvernements européens, d’élargir le mandat de
l’émissaire du Quartette sur le Proche-Orient pour lui permettre de ramener les
différentes parties à la table des négociations et de créer une nouvelle
dynamique de paix. Critiqué pour son immobilisme sur le processus de paix
israélo-palestinien, faisant ainsi le jeu de l’Etat hébreu, Washington entend
garder entier entre ses mains ce dossier, sans permettre à M. Blair d’œuvrer à
la reprise des négociations sur le statut final des territoires palestiniens
entre Israéliens et Palestiniens, pourtant la clé de la paix dans la région.