Al-Ahram Hebdo,Monde | Le régime commence-t-il à chavirer ?
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 25 au 31 Juillet 2007, numéro 672

 

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Pakistan . En proie à toute une série de pressions à l’intérieur et à l’extérieur du pays, le président Musharraf se trouve en bien mauvaise posture.

Le régime commence-t-il à chavirer ?

Depuis l’assaut contre la Mosquée rouge, les ennuis tombent dur sur la tête du président pakistanais Pervez Musharraf : une vague sans précédent d’attentats faisant 200 morts en une semaine pour venger les islamistes péris à la Mosquée, spectre d’une guerre civile sans merci, graves pressions américaines l’incitant à déployer plus d’efforts pour éradiquer le terrorisme. Dernier coup adressé à Musharraf : la réinstallation, cette semaine, dans ses fonctions du juge Iftikhar Chaudhry, par la Cour suprême du Pakistan, en déclarant illégale sa suspension le 9 mars dernier par le chef de l’Etat, qui essuie là un revers majeur. Se pliant à la décision de la Cour pour en finir avec cette crise et se consacrer à sa guerre avec les islamistes, le président Musharraf a déclaré aussitôt : « Le jugement de la Cour suprême sera honoré, respecté et chacun devra s’y plier ».

Selon les analystes, Chaudhry est devenu, malgré lui, le héros et l’un des porte-drapeaux de l’opposition, qu’il s’agisse des partis séculiers ou confessionnels, dont les militants se massaient à chacune des manifestations de soutien au magistrat. Et même sur le plan du droit, le rétablissement de ce juge, fort d’un tel soutien populaire, semble compromettre une éventuelle réélection de M. Musharraf, selon les experts. A plusieurs reprises avant le 9 mars, le magistrat avait laissé entendre que la Constitution ne permettait pas au chef de l’Etat sortant de se représenter avant les législatives, la loi fondamentale imposant qu’il abandonne avant la fin 2007 sa casquette de chef des armées, que le général Musharraf cumule avec celle de président depuis son coup d’Etat sans effusion de sang du 12 octobre 1999.

M. Musharraf n’a jamais fait mystère de son intention de briguer un nouveau mandat devant le Parlement sortant, qui lui est acquis, avant les législatives prévues pour fin 2007-début 2008, tout en conservant la direction de l’armée, un élément-clé du pouvoir dans ce pays. « Les ennuis ont commencé pour Musharraf le 9 mars suite à l’affaire du juge. L’assaut contre la Mosquée rouge n’a fait donc que mettre de l’huile sur le feu et exacerber l’opposition qui persiste dans ses revendications, dont la permission à Benazir Bhutto, ancien premier ministre évincée, de regagner le pays et donner plus de liberté à son parti et la renonciation de Musharraf au commandement de l’armée », explique Mohamad Fayez Farahat, analyste politique. Dimanche, Mme Bhutto a déclaré depuis Londres qu’elle pourrait revenir dans son pays dès septembre, éventuellement dans le cadre d’un accord avec l’actuel président Pervez Musharraf, posant comme conditions nécessaires des élections justes et un équilibre des pouvoirs entre le président et le Parlement.

 

Washington critique

Outre les critiques intérieures, Musharraf était cette semaine en butte à de graves critiques de la part de ses alliés, les Américains. Dimanche, le ton est monté entre le Pakistan et les Etats-Unis qui affirment que le numéro un d’Al-Qaëda, Ossama bin Laden, se trouve au Pakistan et menacent ouvertement de mener une action militaire sur des cibles liées au terrorisme dans ce pays. Menaçant, le directeur des renseignements américain, Mike McConnell, a ouvertement reproché au gouvernement pakistanais d’avoir laissé Al-Qaëda se reformer dans les zones tribales frontalières. Un rapport des renseignements américains a indiqué qu’Al-Qaëda s’est reconstituée dans une « zone sanctuaire » au Pakistan et qu’elle est déterminée à infliger des pertes massives par de nouvelles attaques aux Etats-Unis.

Furieux, Islamabad a réagi à ces remarques et au refus récent de la Maison Blanche d’exclure des frappes au Pakistan, qualifiant d’irresponsables et de dangereuses les intentions américaines : « Ossama bin Laden n’est pas présent au Pakistan », a indiqué le ministre de l’Intérieur pakistanais, Aftab Sherpao. De sa part, l’armée pakistanaise a affirmé que les forces pakistanaises sont tout à fait capables de « conduire une opération contre des activistes sur son territoire et est seule autorisée à le faire », selon son porte-parole, le général Waheed Arshad. Analysant cette tension que traversent les relations actuelles entre Islamabad et Washington, M. Farahat estime : « Malgré cette tension, les deux pays ont en fin de compte le même objectif : combattre le terrorisme. Leurs intérêts se rejoignent. En anéantissant les militants d’Al-Qaëda, Islamabad cherche à protéger son régime et Washington cherche à empêcher de nouvelles attaques à son encontre. Mais, Washington s’impatiente et pousse toujours Musharraf à faire plus ». Cela n’empêche que Musharraf, en tentant de protéger son régime de la sorte, suscite en fait de plus en plus de mécontentement parmi son peuple, et risque gros.

M. Ch.

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