Musique.
Pour sa cinquième édition, le Festival international de la
chanson méditerranéenne d’Alexandrie (22- 27 juillet) revêt
une tendance plus généraliste.
La Méditerranée et le reste du monde
Cinq
ans après son lancement à Alexandrie en 2002, le Festival de
la chanson méditerranéenne continue à s’imposer comme un
événement artistique, culturel et caritatif. Présidé cette
année par Inès Gohar, présidente de la Radio égyptienne, ce
festival qui se définit comme méditerranéen dans son
essence, est ouvert depuis sa troisième édition aux chansons
du monde entier. « Nous avons au programme des chansons en
provenance des Etats-Unis et du Canada , en attendant la
participation de l’Inde et de la Chine dans la prochaine
édition », explique Amal Abdel-Salam, porte-parole du
festival et responsable de la presse.
« Notre but dès le début n’a pas beaucoup changé, puisqu’on
vise à créer un échange musical interculturel qui enrichit
tous les participants. Nous gardons le mot méditerranéen,
mais nous sommes ouverts à tous les pays du monde »,
ajoute-t-elle.
44 chansons sélectionnées par un comité professionnel,
œuvrant depuis janvier 2007, sont en compétition pour le
premier, le second et le grand prix. Celui-ci portera dès
cette édition le nom de l’interprète-compositeur, Mohamad
Abdel-Wahab, en hommage à ses apports à la musique
égyptienne.
« Notre seule exigence est de choisir des chansons qui
s’éloignent de la religion et de la politique », déclare
Amal Abdel-Salam, tout en expliquant que, par exemple, Sami
Youssef, qui a participé à la cérémonie d’ouverture, chante
des chansons spirituelles plutôt que purement religieuses.
Cette
édition est dédiée à Mohamad Abdel-Wahab. Or, comme l’a
décidé le délégué général du festival, l’artiste Samir Sabri,
désormais chaque édition sera dédiée au nom d’un artiste ou
créateur différent, lequel a contribué à enrichir la musique
en général.
Le festival rend comme d’habitude hommage aux disparus et
récompense le travail des vivants. « Nous avons
malheureusement connu beaucoup de décès dans les milieux
musicaux depuis la dernière édition, citons-en Ahmad Chafiq
Abou-Auf, Galal Harb, le prince Abdallah Al-Fayçal, Hassan
Aboul-Séoud et Riad Al-Hamchari », indique Amal Abdel-Salam.
Les noms de douze artistes et créateurs de partout dans le
monde figurent sur la liste des travaux à récompenser, dont
les plus connus sont Ahmad Adawiya (Egypte), Abdel-Rahmane
Al-Abnoudi (Egypte), Hussein Al-Gasmi (Emirats arabes unis),
Sami Youssef (Grande-Bretagne), Mario Frangoules (Grèce)
et Wadie Al-Safi (Liban).
Cette édition est marquée par un colloque sur « la création
des stars aujourd’hui » sans que cela n’altère l’aspect du
festival et la tenue des concerts en plein air. Tout au long
des 5 jours du déroulement du festival, les sites
alexandrins les plus connus tels le Théâtre Sayed Darwich,
la Citadelle de Qaïtbay, le Salamlik de Montazah ont
accueilli des soirées de chant très variées. Les hommages
n’ont pas eu lieu uniquement lors des cérémonies d’ouverture
et de clôture mais également des concerts ont été organisés
spécifiquement à l’honneur de certains interprètes tels le
chanteur populaire Ahmad Adawiya à la Citadelle ou Hussein
Al-Gasmi à Montazah. Ce, sans oublier d’autres artistes
venus de Tunisie et du Liban.
« Nous visons à enrichir la musique méditerranéenne et à
utiliser le revenu des concerts pour des projets caritatifs
auxquels nous participons chaque année », indique Amal
Abdel-Salam, ajoutant : « Il faut dire qu’avec le
financement du festival, il ne nous reste pas grand-chose,
mais nous arrivons heureusement à aider les enfants
alexandrins ». Le chemin est pavé de bonnes intentions, mais
avec une telle programmation, le festival s’éloigne de plus
en plus de son caractère méditerranéen et s’avère en perte
d’identité. Car après l’annulation du Festival de la
chanson, qui était en principe organisé au Caire durant le
mois d’août sous les auspices du ministère du Tourisme, les
responsables ont demandé à la direction du festival
d’élargir leur optique pour un événement d’ordre plus
général. Or, cela ne se fait pas toujours au profit de
l’idée d’origine et la musique méditerranéenne mérite bel et
bien un festival qui lui est propre.
Dina
Abdel-Hakim