Galeries.
Quatre des plus réputées du Caire exposent les œuvres de
plusieurs artistes. Une manière de diversifier le plaisir,
et de continuer à vendre, dans la torpeur de l’été.
L’espace se partage
C’est devenu un rituel. Dès l’approche des vacances d’été,
quand la chaleur de la ville se fait sentir, les galeries
d’art gardant portes ouvertes se préparent à ressortir de
leurs caves les œuvres invendues des expositions passées.
Pendant les mois de juillet et d’août, ces galeries offrent
donc à leur clientèle un récapitulatif des expositions
organisées au cours de l’année. Toutefois, certaines en
profitent pour ressortir des œuvres plus anciennes et des
pièces uniques provenant d’acquisitions privées ainsi que
des pièces de musée.
Les
responsables de la galerie Zamalek ne considèrent pas cette
période comme une « liquidation totale » d’œuvres, mais
plutôt comme une exposition « éducative ». Pour la cinquième
année consécutive, elle présente son exposition Masterpieces
V, comprenant des œuvres provenant de musées, comme les
peintures de Abdel-Rahmane Al-Nachar, issues de sa période
expressionniste datant de 1967. Celles-ci, contrairement aux
autres pièces exposées, ne sont pas destinées à la vente. On
y retrouve aussi trois peintures à l’huile et à l’acrylique
de Farghali Abdel-Hafiz, datées de 1974 (50x50), faisant
preuve d’un style assez sophistiqué et deux sculptures en
bronze, Goat et Rest, signées Adam Hénein (1955).
En
outre, on retrouve dans une même salle les acryliques
abstraites de Farouk Hosni, les peintures à l’huile de
Gazbia Sirry, Zeinab Al-Séguini, Hamed Oweiss, Mohamad Abla,
Moustapha Abdel-Moeti et les encres de chine de Rabab Nemr.
Des artistes qui ne cessent de revenir à la galerie Zamalek
depuis sa création.
La galerie Safar Khan en est, elle, à sa 8e Collection
privée. « Malgré cette période calme de l’année, cette
exposition a toujours eu du succès », précise un responsable
de la galerie. Chaque jour, des peintures sont vendues et
immédiatement remplacées par d’autres. Les prix varient
entre 2 000 L.E. pour les petits formats et 12 000 L.E. pour
les peintures de taille moyenne, telles les œuvres d’Ihab
Chaker sur la danse du bâton ou le tahtib. D’autres tableaux
peuvent atteindre les 20 000 L.E. Rana Chalabi, Katerin
Bakhoum, Anna Boghiguian, Omar Al-Nagdi, Nazli Madkour, font
partie de ces artistes qui exposent dans cette petite
galerie de Zamalek, jusqu’à fin août.
Les galeries Picasso et Salama organisent aussi ce genre
d’expositions pour faire découvrir aux moins épris d’art ce
que le marché peut leur offrir. Il est souvent très
intéressant pour le public « de découvrir en une seule fois
plusieurs artistes, dont les styles et les palettes se
distinguent », affirme-t-on. Dans nombre de situations, ces
expositions collectives permettent aux gens d’explorer les
techniques de divers artistes. Par exemple, dans la galerie
Salama, à Mohandessine, les peintures à l’huile de Farouq
Wagdi juxtaposent les aquarelles de Samir Fouad et les
sculptures d’Aymane Al-Saadawi, permettant d’avoir un regard
différent sur l’art contemporain égyptien.
Bien que de nombreuses personnes quittent la ville durant
l’été pour se rendre sur les plages de la Méditerranée, ces
expositions sont pour la plupart du temps très lucratives
pour les galeristes.
A bon
entendeur ... .
Natayla Teymour