Budget .
Suivant une nouvelle prérogative constitutionnelle, les
députés ont pour la première fois modifié le projet proposé
par le gouvernement.
Des retouches timides
Les députés ont un nouveau droit depuis la récente réforme
constitutionnelle, celui de pouvoir modifier le budget
proposé par le gouvernement. Et ils ne s’en sont pas privés
jeudi dernier. Mais pour beaucoup de députés et de
politiciens, les modifications proposées sont peu profondes
et ne touchent pas l’ensemble du budget. Le Parlement a
approuvé une augmentation de 4,4 milliards de L.E. de
dépenses pour atteindre 271,5 L.E. La majeure partie de la
somme supplémentaire sera consacrée à l’augmentation des
salaires ainsi qu’au secteur de la santé. La partie restante
sera divisée sur plusieurs secteurs dont l’éducation, l’eau
et les canalisations et quelque 450 millions de L.E.
constitueront une compensation aux entrepreneurs en raison
de la hausse imprévue des prix des matières de construction.
Des modifications que 102 députés sur 454 ont refusées. Il
s’agit surtout des députés des Frères musulmans (88), ceux
des partis de l’opposition et quelques indépendants. Pour
ces députés, le budget n’est pas équilibré et les
subventions ne sont pas consacrées aux plus démunis. Au
contraire, une partie importante de ces subventions
bénéficie aux hommes d’affaires et aux classes aisées et
moyennes. De plus, le budget ne contient pas les sommes
nécessaires au régime spécial des enseignants pour augmenter
leurs salaires, comme l’avait promis le gouvernement. Achraf
Badreddine, député des Frères musulmans, propose comme
beaucoup d’autres que les 2 milliards de L.E. consacrées au
soutien des exportations et dont bénéficient quelques
investisseurs, les 1,5 milliard de L.E. allouées à l’Union
de la radio et de la télévision égyptiennes, ou les énormes
subventions consacrées à l’énergie (essence, gasoil, etc.)
soient recoupées et dirigées vers d’autres secteurs. « Mais
les discussions sur le budget ont été trop courtes, chaque
député n’avait que 4 minutes pour faire son commentaire »,
s’indigne-t-il .
Marwa
Hussein