Durement marqués psychologiquement par les violences et
les attentats, souffrant de conditions sanitaires qui se
détériorent, les enfants iraqiens payent un lourd tribut
au conflit.
Comme des milliers d’autres, ces enfants sont les
victimes des violences qui ensanglantent quotidiennement
le pays depuis l’invasion de l’armée américaine en mars
2003. Touchés autant que les adultes par la
multiplication des attentats suicide, les enfants se
retrouvent également bien souvent pris au milieu de
combats entre l’armée américaine ou britannique et les
rebelles.
Selon le Croissant-Rouge, 33
% des enfants handicapés enregistrés dans le pays ont
été victimes d’attentats. Le Fonds des
Nations-Unies pour l’enfance
(Unicef) en Iraq estime, pour sa part, que les
conditions de vie de nombreux enfants iraqiens se
détériorent en raison de l’insuffisance du matériel pour
répondre à l’afflux de patients et de victimes, mais
aussi et surtout à cause de l’exode massif des médecins
iraqiens. Depuis 2003, près de 15 % des Iraqiens ont fui
leurs foyers, cherchant refuge dans d’autres régions du
pays ou hors des frontières, soit 4 millions de
personnes dont la moitié sont des enfants. Parmi les
personnes ayant fui, figurent des médecins, des
infirmières, des professeurs, aggravant les conditions
sanitaires et d’éducation dans le pays, au détriment des
enfants.
L’Unicef affirme avoir besoin de 42 millions de dollars
pour apporter une aide sanitaire basique, de l’eau et
l’éducation, pour les six prochains mois, aux enfants
iraqiens dans leur pays ou à ceux réfugiés en Jordanie
ou en Syrie. Selon l’organisation, seuls 30 % des
enfants ont accès à l’eau potable, ce qui lui fait
craindre que les premiers cas de choléra enregistrés ces
derniers jours dans le pays ne se transforment en
épidémie cet été. Les conditions sanitaires en Iraq se
sont dégradées depuis 2003. Le système
d’approvisionnement en eau et d’assainissement, déjà en
mauvais état, a été gravement endommagé.
Rendus orphelins par le conflit, des enfants iraqiens
rejoignent les rangs des groupes rebelles. Dans la
province de Diyala (nord de Bagdad), « certains enfants
et adolescents ont rejoint les rangs des insurgés
sunnites ou des milices chiites, pour de l’argent, pour
être protégés ou pour venger des membres de la famille
», estimait en 2006 un rapport de l’Onu, qui notait en
outre une augmentation de la consommation de drogue chez
les orphelins .