Al-Ahram Hebdo,Invité | Sameh Fahmi, « L’Egypte garde le tiers de ses réserves de gaz aux générations futures »
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 25 avril au 1er mai 2007, numéro 659

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Francophonie

  Opinion

  Société

  Arts

  Livres

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Invité

Le ministre du Pétrole, Sameh Fahmi, parle de projets futurs de production pétrochimique et des ambitions de l’Egypte en matière de production de gaz naturel. 

« L’Egypte garde le tiers de ses réserves de gaz aux générations futures » 

Al-ahram hebdo : Comment expliquez-vous le récent incendie survenu dans un réservoir de pétrole au Fayoum ?

Sameh Fahmi : L’incendie a été maîtrisé en un temps record grâce aux efforts des ministères de l’Intérieur et de la Défense. Il ne s’est pas répandu aux 6 autres réservoirs voisins. Ce qui a fortement limité les pertes. Les compagnies de pétrole voisines ont mobilisé leurs équipements et leurs personnels qui sont munis d’une technologie de pointe dans le domaine de la lutte contre les incendies. C’est ainsi que l’incendie n’a nullement influencé les points de vente ni les stations d’essence répandus dans le gouvernorat du Fayoum. Nous avons œuvré à ce qu’il n’y ait aucun manque. J’ai d’ailleurs décidé de former trois commissions de la compagnie Al-Taaoune pour le pétrole, la propriétaire des réservoirs, de la compagnie Petrojet, chargée des réparations et du renouvellement de l’emplacement, ainsi que de l’Organisme du pétrole, pour déterminer les causes de l’accident et donner les recommandations pour les éviter dans l’avenir.

— Les bonbonnes de gaz provoquent aussi régulièrement des accidents, quelles mesures avez-vous pris pour y remédier ?

— Une commission ad hoc a été formée pour étudier les différentes étapes de fabrication des bonbonnes de gaz et déterminer les lacunes. Par ailleurs, nous étudions le transfert de l’usine de remplissage des bonbonnes de la région de Tamouh à Guiza, recherchons un autre emplacement et œuvrons à introduire les investissements nécessaires dans le budget de l’Organisme du pétrole. Nous tenons à ce que les usines achètent des composantes de bonne qualité, produites par les usines militaires. De plus, nous avons l’intention d’acheter au cours de cette année 2 millions de nouvelles bonbonnes pour remplacer graduellement les anciennes. Le citoyen pourra remettre les vieilles bonbonnes au dépôt de la compagnie Petrogas et en prendre de nouvelles sans assumer aucun frais supplémentaire. De plus, nous avons coordonné avec les ministères de l’Industrie, de la Production militaire et de la Solidarité sociale pour former des groupes de travail conjoints chargés de faire le tour des usines de remplissage pour s’assurer du respect des normes. Ceux-ci possèdent les prérogatives de fermer toute usine non conforme aux normes.

Par ailleurs, le président de l’Organisme du pétrole a été chargé de coordonner avec les compagnies Petrogas et Butagasco pour que la compagnie de transport des produits pétroliers, récemment fondée, livre les bonbonnes à domicile sur appel téléphonique du citoyen. C’est ainsi que les bonbonnes seront livrées dans un délai de 24 heures.

Il faut noter que le secteur privé possède actuellement 50 % de la capacité de remplissage, 83 % du nombre des usines de remplissage, dont le nombre s’élève à 45 usines répandues dans tout le pays, 94 % des centres de distribution des bonbonnes et 60 % de la capacité de production de bonbonnes. De plus, il représente près de 200 000 emplois directs ou indirects dans cette activité.

— Le plan ambitieux annoncé dans le domaine des produits pétrochimiques n’a pas encore vu le jour, pourquoi ?

— Un plan national a été élaboré pour la production des produits pétrochimiques en Egypte durant les 20 prochaines années. Il prévoit la fondation de 14 complexes pour les pétrochimiques (24 projets et 50 unités de production) avec des investissements de 10 milliards de dollars (valeur actuelle). Et ce, afin de produire 15 millions de tonnes de pétrochimiques par an, d’une valeur de 7 milliards de dollars : 4 milliards viendront compenser les importations et 3 milliards d’exportations. De plus, ces projets créeront 100 000 nouveaux emplois.

Afin d’exécuter ce plan, la société Holding égyptienne pour les produits pétrochimiques a été fondée. La première étape du plan est d’ailleurs terminée et les autres étapes sont actuellement en cours d’exécution. 8 projets sont actuellement en exécution avec des investissements de 5,4 milliards de dollars, dont 3 milliards d’investissements étrangers directs. L’usine de production des fibres acryliques a déjà commencé sa production début 2006 et les autres usines verront le jour d’ici 2009.

Ces projets ouvriront de nouveaux horizons pour l’exportation des produits pétrochimiques égyptiens, couvriront les besoins du marché local, réduiront nettement les importations de ces produits et créeront de nombreux emplois.

— Selon plusieurs experts, l’Egypte serait en train de surexploiter ses ressources en gaz naturel à travers l’exportation, ce qui met en danger les besoins des générations futures ...

— Ce n’est pas vrai. Nous avons commencé à exporter le gaz naturel seulement quand nos réserves ont augmenté d’une manière considérable et de façon à ne pas compromettre les droits des générations futures. Nous procédons ainsi : le tiers de nos réserves pour satisfaire la demande locale, le tiers pour l’exportation et le tiers comme réserves stratégiques pour l’avenir. 

— Un débat existe aujourd’hui sur la réalité des réserves de pétrole et de gaz naturel en Egypte. Pouvez-vous trancher le débat ?

— Au cours des 5 dernières années, 99 accords pétroliers d’un montant de 3 milliards de dollars ont été signés pour la recherche et la découverte de nouveaux puits. Les dernières découvertes ont contribué à augmenter les réserves qui remontent à 15,8 milliards de barils équivalents. C’est l’un des taux les plus élevés de réserves dans l’histoire du secteur du pétrole égyptien. De plus, un élan a été réalisé dans le domaine des réserves de gaz naturel qui ont atteint 69,5 trillions de pieds3. On prévoit un potentiel de réserves estimé de 100 à 125 trillions de pieds3.

— Que pensez-vous du travail des entreprises égyptiennes de pétrole à l’étranger à la lumière de la concurrence mondiale qui devient de plus en plus acharnée?

— Ces dernières années ont témoigné d’une expansion des activités des compagnies pétrolières égyptiennes à l’étranger, au Moyen-Orient et en Afrique notamment. Les compagnies égyptiennes possèdent désormais tous les outils pour entrer en concurrence avec les multinationales. Elles ont remporté de nombreuses adjudications internationales pour l’exécution de grands projets à l’étranger. Elles ont réussi à obtenir des projets pétroliers en Arabie saoudite, en Libye, au Yémen, en Jordanie, au Soudan, en Syrie, en Algérie, au Qatar et au Koweït. Le volume des travaux des trois compagnies Enppi, Petrojet et la Compagnie des services pétroliers maritimes a atteint au cours des 5 dernières années 2,5 milliards de dollars. Nos entreprises ont prouvé leur compétence et ont exécuté leurs projets selon les normes internationales. Ce qui a contribué à l’augmentation du revenu de l’Egypte en devises étrangères.

— Les richesses minérales sont longtemps restées inexploitées en Egypte. Depuis que les richesses minérales sont devenues du ressort de votre ministère en 2004, qu’avez-vous fait pour remédier à cette lacune ?

— Un plan national pour les ressources minérales a été élaboré pour réaliser la meilleure exploitation économique, attirer les investissements étrangers et bénéficier de l’infrastructure des projets de transport et de route. Le plan a également pour objectif de réaliser une autosuffisance au niveau des matériaux de construction nécessaires à la construction de nouveaux logements, d’exporter le surplus des matières minérales afin de collecter des devises étrangères et de créer des emplois directs et indirects. Afin d’établir une stratégie aux aspects bien définis pour la richesse minérale en Egypte durant les 25 années à venir, un conseil de scientifiques en richesses minérales a également été  fondé.

— Les pays africains jouent un rôle important dans l’industrie du pétrole, quelle est la place de l’Egypte dans le continent noir ?

— L’industrie du pétrole et du gaz constitue l’un des piliers les plus importants des économies africaines, car elle contribue au développement global. L’Egypte, de par ses liens historiques et géographiques avec l’Afrique, collabore avec tous les pays du continent pour réaliser une relance économique globale. Elle place toute son expertise au service de ces pays. L’Egypte est le membre fondateur de la Ligue des pays africains producteurs du pétrole fondée en 1987 et qui regroupe 12 pays africains.

Magda Barsoum

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah - Chourouq Chimy
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.