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 Semaine du 18 à 24 avril 2007, numéro 658

 

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Afrique

Côte-d’Ivoire . Le coup d’envoi du démantèlement de la « zone de confiance » a été donné lundi. Un pas vers la réunification du pays coupé en deux depuis septembre 2002.

Mesures de confiance

La Côte-d’Ivoire a commencé lundi à démanteler la « Zone De Confiance » (ZDC) sous contrôle international qui la coupe en deux depuis la fin 2002, un pas vers la paix consécutif à la récente réconciliation entre le président Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro. La suppression de la ZDC, créée par l’Onu, soutenue par la France, pour séparer les belligérants ivoiriens après la tentative du coup d’Etat de la rébellion des Forces Nouvelles (FN) contre M. Gbagbo, a débuté officiellement avec la levée d’un premier barrage international à Tiébissou (centre). Le président Gbagbo et M. Soro, nommé premier ministre fin mars, ont assisté à la cérémonie consacrant la suppression de cette bande de terre d’environ 12 000 km2, d’est en ouest, programmée par l’accord de paix qu’ils ont signé le 4 mars à Ouagadougou.

Après plus de quatre ans de présence, Casques bleus onusiens et soldats français seront progressivement remplacés dans cette zone par des unités mixtes loyalistes-rebelles ivoiriennes. « Ce processus s’étalera sur plusieurs semaines », a prévenu le commandant des Casques bleus, le général Fernand Amoussou. La fin de la ZDC favorisera la circulation entre le nord et le sud, la relance des échanges commerciaux et le redéploiement de l’administration dans le nord, déserté par les fonctionnaires depuis 2002. Elle devrait favoriser l’organisation des élections, clé de la réunification du pays, sans cesse repoussées depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005 en raison de blocages politiques, mais que ce dernier semble vouloir organiser rapidement depuis sa réconciliation avec M. Soro. Elle pose enfin à terme la question du retrait de quelque 8 000 Casques bleus et 3 500 soldats français déployés en Côte-d’Ivoire, alors que l’accord de Ouagadougou a relégué la communauté internationale, jusqu’ici très impliquée, au rang d’observateur du processus de paix.

La France, dont les effectifs de Licorne passeront de 3 500 à moins de 3 000 hommes, et l’Onu n’ont pas caché leur volonté de se retirer dès que la situation le permettra. Paris voit la fin de la ZDC comme un événement « extrêmement important et positif ». Une partie des quelque 3 500 Casques bleus et 2 000 soldats français qui patrouillaient en ZDC resteront dans cette zone, cantonnés dans 17 postes d’observation d’où ils pourront intervenir « en cas de besoin », mais qui seront progressivement supprimés. Selon des sources militaires, les derniers pourraient disparaître en décembre.

A l’heure du bilan, le général Amoussou a estimé que les forces impartiales avaient « rempli leur mission » en ZDC en évitant les hostilités entre nord et sud, sauf en novembre 2004, lorsque l’armée loyaliste avait bombardé la zone rebelle, tuant plusieurs dizaines de civils et neuf soldats français. Il a jugé la situation « calme » dans le pays, à l’exception de l’ouest, territoire des milices, frontalier du Liberia, où la situation des droits de l’homme reste « très alarmante », selon l’Onu. La fin de la ZDC traduit l’apparent déblocage du processus de paix ivoirien observé depuis la signature de l’accord de Ouagadougou, suivi de la nomination de M. Soro au poste de premier ministre. Lors de son premier discours à la nation, vendredi, M. Soro a demandé « pardon » aux Ivoiriens « pour tous et au nom de tous », acteurs et victimes de la crise. La veille, M. Gbagbo avait également fait un geste de réconciliation en promulguant une amnistie pour les crimes de guerre commis depuis septembre 2000.

Cette mesure vise à accélérer la réconciliation nationale, également prônée par le premier ministre Guillaume Soro. Selon la nouvelle loi d’amnistie, « sont amnistiées de plein droit (...) les infractions contre la sûreté de l’Etat et la Défense nationale commises par les nationaux ivoiriens se trouvant sur le territoire ou en exil entre le 17 septembre 2000 et la date de signature de la présente ordonnance (12 avril) ». Cette amnistie, qui couvre toute la crise militaro-politique déclenchée par la tentative du coup d’Etat rebelle contre M. Gbagbo en septembre 2002 « ne s’applique pas aux infractions économiques et aux crimes et délits autres que l’atteinte à la sûreté de l’Etat ». Cette mesure, qui ne devrait guère être approuvée par les associations de défense des droits de l’homme, couvre ainsi les crimes, parfois massifs, commis ces dernières années et restés impunis, tels que les massacres d’opposants au camp présidentiel, de forces loyalistes par les rebelles ou de rebelles entre eux. Elle pourrait également permettre le retour au pays d’anciens dirigeants exilés, notamment des officiers comme l’ex-chef d’état-major Mathias Doué.

Cette amnistie était prévue par l’accord de paix inter-ivoirien signé le 4 mars à Ouagadougou par le président Gbagbo et le chef de la rébellion Guillaume Soro, qui a entraîné une apparente réconciliation entre les deux hommes, ponctuée par la nomination de M. Soro au poste de premier ministre fin mars.

Hicham Mourad

 




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