Fléau
Malgré
la montée en puissance des
forces iraqiennes et
américaines
sur le terrain
dans le cadre d’un plan de
sécurité,
lancé le 14
février dernier pour
sécuriSser
Bagdad
ravagé par les violences,
et en dépit de
l’extension de
ce plan «
Fardh Al-Qanoon
» (imposer la loi)
à
l’ensemble des provinces
touchées par la violence, le
nombre de victimes
ne
cesse de croître.
Qui
plus est,
les attentats suicide
visant les
civils se
sont
multipliés considérablement
depuis début 2007, et
sont plus
meurtriers
que
jamais. En février
et mars 2007,
l’Iraq a
connu 92
attentats suicide
contre des
cibles
civiles, contre 62
pour les deux
derniers
mois de 2006.
Depuis
janvier, le nombre
d’attentats suicide
est
le plus élevé
depuis 2005,
alors
que le taux de
victimes
est le plus haut
depuis le début de la
guerre. Les cibles
choisies, cafés
ou restaurants,
mariages
ou
funérailles, marchés
et sites
religieux chiites,
sont
bien moins protégées
que des
cibles moins
accessibles, bases
militaires
américaines
ou
locaux gouvernementaux
iraqiens.
En
mettant les
bouchées doubles, les
auteurs des
attentats
cherchent
à
discréditer les Etats-Unis,
qui ont
annoncé en janvier
dernier le déploiement de
milliers
d’hommes
supplémentaires en Iraq
et lancé
une
vaste opération de
rétablissement de la
sécurité
à
Bagdad.
Près
de 60 % des attentats
suicide sont
pratiqués au
moyen de
véhicules
remplis
d’explosifs.
Les bombes transportées
à même
le corps par un kamikaze peuvent
tuer à
30 mètres
à la
ronde, alors
que le rayon
d’action
d’une
voiture piégée
est de 400
mètres.
Autre innovation récente,
les explosions multiples :
une première explosion a
lieu, attirant des masses de
badauds, au milieu
desquels un second kamikaze
se fait alors
sauter, pour un maximum de
victimes.
Mais
on note aussi
une
tendance plus récente,
les attentats au
chlore, 8
entre le 28
janvier et la fin mars, avec
le même modus operandi : des
camions remplis de
chlore,
produit hautement
toxique, qui,
outre les
morts et
blessés,
provoque des
effets
secondaires liés
à
l’inhalation du
gaz, troubles
respiratoires,
nausées,
vomissements, irritation de
la peau, etc. Les
attaques au
chlore,
évoquant la guerre chimique,
ont
également un rôle
psychologique important,
déclenchant la
panique et
rappelant aux
Iraqiens un
épisode terrible de
leur histoire, le
gazage par Saddam Hussein de
la ville
kurde
d’Halabja, qui avait
fait plus de 5 000 morts.
Al-Ahram
Hebdo