Côte-d’Ivoire .
La présidence a annoncé la composition du nouveau
gouvernement et le départ imminent des forces onusiennes et
françaises déployées depuis quelques années sur le
territoire.
L’accord est respecté
Une
semaine après sa nomination au poste de premier ministre de
Côte-d’Ivoire, le chef de la rébellion ivoirienne des Forces
Nouvelles (FN), Guillaume Soro, a annoncé la composition de
son nouveau gouvernement de transition. Ce dernier, rendu
public samedi 7 avril, comprend 33 portefeuilles répartis
entre le camp présidentiel, la rébellion des FN et
l’opposition. Soro, qui avait été nommé le 29 mars dernier
et confirmé dans ses fonctions cinq jours plus tard, a
entamé en début de semaine au pas de course ses
consultations avec l’ensemble de la classe politique
ivoirienne, promettant de faire connaître « cette semaine »
son gouvernement, le quatrième en cinq ans de crise. Dans ce
nouveau gouvernement, le Front Populaire Ivoirien (FPI,
parti présidentiel) et ses alliés disposent de onze postes
contre sept aux FN, avec lesquelles ils ont conclu un accord
de paix à Ouagadougou. L’opposition, représentée par le
Parti Démocratique de Côte-d’Ivoire (PDCI, ancien parti
unique) et le Rassemblement Des Républicains (RDR, parti de
l’ex-premier ministre Alassane Ouattara), se répartissent
chacun cinq portefeuilles. Le reste va aux petits partis et
à la société civile. Le nouveau gouvernement compte quatre
femmes, contre cinq dans le précédent.
Par
ailleurs, un lourd fardeau est jeté sur les épaules de Soro.
Il doit reprendre la première phase de l’identification des
populations, baptisée « Audiences foraines », et le
recensement électoral, qui devrait débuter deux semaines
après la formation de son gouvernement. Dans le même délai,
il devra se frotter à l’épineuse question du démantèlement
des 12 000 miliciens pro-Gbagbo implantés majoritairement
dans l’ouest du pays et à l’unification des forces
loyalistes, avec de surcroît l’enrôlement des forces
paramilitaires des deux armées pour « le service civique
national ». Le nouveau chef du gouvernement pourra alors
lancer le processus d’inscription sur les listes électorales
qui devrait déboucher sur l’organisation du scrutin en fin
d’année. « Au premier rang de ces défis, la consolidation de
la confiance entre les Ivoiriens et le retour d’une paix
durable », a expliqué l’ancien premier ministre, Charles
Konan Banny.
« Forces
impartiales »
De plus,
les forces onusiennes et françaises déployées dans la « Zone
De Confiance (ZDC) », une bande de territoire qui sépare le
nord et le sud ivoirien, vont quitter leurs positions à
partir du 16 avril, a annoncé samedi dernier le général
Marcel Amoussou, commandant des Casques bleus de la mission
de l’Onu (Onuci). « Nous allons quitter conformément à
l’accord de paix tous nos points de contrôle sur la zone de
confiance et nous réinstaller sur les postes d’installations
», a exprimé le général Marcel Amoussou. L’accord
inter-ivoirien, signé le 4 mars à Ouagadougou, prévoit la
suppression progressive de la ZDC et son remplacement par
des postes d’observations installés sur les axes
d’infiltrations. Ces postes d’observations, « postes
d’installations » selon le général Amoussou, seront occupés
par les « forces impartiales » et réduits de moitié tous les
deux mois jusqu’à leur suppression totale, selon les termes
de l’accord. Par ailleurs, le président ivoirien, Laurent
Gbagbo, et son nouveau premier ministre, Guillaume Soro, ont
eu des pourparlers communs avec les chefs d’état-major des
forces loyalistes et rebelles sur le Centre de Commandement
Intégré (CCI), symbolisant la réunification des deux armées
prévues par l’accord de paix inter-ivoirien. « Nous allons
bientôt mettre sur pied le CCI qui va commencer à travailler
dans la zone de confiance et qui va ensuite voir disparaître
cette zone », a indiqué le général Philippe Mangou, chef des
Forces de Défense et de Sécurité ivoiriennes (FDS,
loyalistes). Quelque 7 800 Casques bleus et 3 500 Français
de l’opération Licorne forment les « forces impartiales »
chargées sous mandat onusien d’empêcher une reprise des
affrontements entre les deux camps. La Côte-d’Ivoire est
coupée en deux depuis 2002 à la suite d’un coup d’Etat raté
contre le président Gbagbo. Le sud du pays est resté sous
contrôle des forces loyalistes, les FN, contrôlant le nord.
Maha
Salem