Al-Ahram Hebdo, Opinion | La liberté d’expression dans l’impasse
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 Semaine du 7 au 13 mars 2007, numéro 652

 

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Opinion

 

La liberté d’expression dans l’impasse
Salama A. Salama


En Egypte et dans le monde arabe, nous avons un grave problème concernant la compréhension et la pratique d’un des plus importants droits de l’homme : la liberté d’opinion et d’expression.
Cette liberté se reflète sur la vie publique dans les domaines des activités politiques et intellectuelles. Cependant, la loi intervient à cet égard, décidant des dimensions dans lesquelles il est permis de pratiquer ce droit.

Le fondement de la liberté d’expression c’est le droit d’exprimer une pensée ou un avis différent de ceux dominant dans la société, quelle que soit leur force. Ce droit est quasi inexistant dans les pays encore novices en matière de démocratie et de façon plus générale, dans les sociétés fermées.

Mais dans les sociétés qui ont pour base une culture critique, la liberté d’expression est une dynamique qui implique de nombreux domaines : la liberté de presse, la liberté de croyance et la liberté de manifester pacifiquement. Et cette liberté ne s’applique pas seulement au dialogue politique mais s’étend également aux activités artistiques, aux pensées religieuses et à tout ce qui incarne l’esprit de l’homme. Ceci est davantage plus clair dans une ère comme la nôtre, dans laquelle la technologie de pointe (communication, Internet, etc.) s’est imposée comme une évidence et un défi.

Il semble que notre capacité d’assimiler la liberté d’expression selon cette conception mondialisée n’existe plus. En très peu de temps, une multitude de questions concernant la liberté d’expression s’est manifestée causant une crise grave. Un jeune étudiant azhari a été condamné à 4 ans de prison pour avoir nui à l’islam et insulté le chef de l’Etat dans des écrits publiés sur Internet. Ces blogs ne sont autres que des chroniques que n’importe qui peut écrire et publier sur son site électronique. Le verdict a suscité de nombreuses critiques, puisque jamais auparavant des publications sur Internet n’ont été jugées, sauf en Chine. Cet événement est intervenu alors que l’Egypte se prépare à accueillir, en 2009, une conférence internationale des Nations-Unies sur la rationalisation de l’emploi d’Internet. C’est peut-être pour cela que le ministre des Affaires étrangères a répondu avec véhémence contre ce qu’il a considéré comme une ingérence dans les affaires de la justice égyptienne.

Or, la véhémence est ici injustifiée et la colère inutile. Nous vivons dans un environnement mondial qui nous juge selon nos comportements, conformément à des normes internationales. Et c’est alors que peu après, nous avons entendu parler de la fuite à l’étranger de l’écrivaine Nawal Al-Saadaoui, à cause de ses idées qui ont suscité la colère d’Al-Azhar, qui aurait intenté un procès contre elle ; l’obligeant à comparaître devant le Parquet général. Puis, il y a eu le chaos suscité autour d’un programme présenté par la célèbre femme de médias Hala Sarhane sur les prostituées. Ce programme a été considéré comme nuisant à la « réputation du pays », parce qu’il a abordé un sujet tabou. Les échos de cette histoire ont atteint le Parlement et attiré l’attention sur la situation de chaos qui sévit dans le secteur des chaînes satellites arabes à cause de l’irrespect de la déontologie de la presse. Et enfin, nous avons entendu une nouvelle annonçant l’interdiction de diffusion de la chaîne iraqienne Al-Zawraa pour des raisons politiques, suite à une exigence américaine. Tous ces événements se sont succédé rapidement, prouvant que les problématiques relatives à la liberté d’expression demeurent obscures et confuses autant pour l’opinion publique, que pour les médias et pour ceux qui appliquent les textes de la loi.

S’il a été possible de parvenir à des règlements interdisant la détention pour des délits de publication, comme il s’est passé pour le journal Al-Dostour, les mêmes règlements doivent être appliqués à la publication sur Internet et les chaînes satellites. Et il est devenu urgent de s’accorder sur les règles garantissant la liberté d’expression sans que le gouvernement ni des institutions religieuses n’imposent leur autorité sur la pensée et l’opinion.

 

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