Tir .
En décrochant 9 tickets pour les JO de Beijing 2008 à
l’issue des Championnats d’Afrique qui se sont achevés le 8
mars au Caire, l’Egypte confirme sa suprématie sur le
continent.
La
nouvelle coqueluche des palmarès
On
n’en attendait pas autant, ce 8 mars, au Club de tir d’Al-Haram,
au terme des Championnats d’Afrique qualificatifs pour les
Jeux Olympiques (JO) de Beijing 2008. La surprise fut grande
lorsque l’Egypte a décroché 9 des 15 tickets olympiques
durant cette compétition qui a regroupé 170 tireurs
représentant 12 pays.
Mohamad Ismaïl (10 m carabine air comprimé), Yasser Al-Assi
(10 m pistolet), Adham Medhat (trap), Islam Al-Dib (skitt),
Hazem Mohamad Ali (50 m carabine couché), Sami Abdel-Razeq
(pistolet rapide et pistolet 50 m libre), Mohamad Amer
(carabine 3 positions) et chez les dames, Mona Al-Hawari (skitt)
se sont qualifiés pour les JO, en remportant chacun une
médaille d’or de chaque discipline. L’Afrique du Sud, seul
pays concurrent avec l’Egypte, s’est également qualifié pour
les JO avec 4 places. Tandis que la Tunisie, qui s’est
particulièrement distinguée dans les disciplines féminines,
a décroché 2 tickets olympiques.
Avec cette performance, l’Egypte a réalisé le meilleur
résultat de la discipline, en se qualifiant pour les JO,
avec 9 tireurs. Lors de la dernière édition des JO, l’Egypte
avait été qualifiée avec 5 tireurs. « Cette année, nous
avons réalisé un exploit. Avant la compétition, nous avions
espéré remporter 5 tickets, comme la dernière fois, mais les
tireurs égyptiens nous ont surpris », déclare Abdel-Hamid
Ghaleb, directeur de la fédération égyptienne.
En effet, le tir dans le continent africain ne brille pas
par ses performances. L’Egypte, qui est le meilleur pays
africain en tir, ne parvient pourtant pas à percer sur le
plan international. Lors de la dernière édition des JO à
Athènes 2004, le meilleur résultat égyptien fut une
décevante 14e place obtenue par Mohamad Ismaïl en 10 m
carabine air comprimé. Cet athlète est d’ailleurs le
meilleur tireur égyptien et il a réalisé la meilleure
performance égyptienne de tous les temps, en remportant la
médaille d’or aux Jeux méditerranéens de Tunisie, en 2001. «
Ces Championnats ont prouvé que le niveau du tir africain a
connu un progrès notable ces dernières années. Mais il est
encore loin du niveau international, c’est pourquoi nous
avons décidé de ne pas envoyer tous les athlètes égyptiens
qui ont décroché une qualification pour les JO. Nous allons
choisir ceux qui sont les meilleurs et qui possèdent un
niveau compétitif avec les tireurs internationaux. De plus,
dans quelques épreuves, par exemple le skitt hommes, nous
n’enverrons pas Islam Al-Dib, qui a terminé premier aux
Championnats d’Afrique, nous pensons plutôt envoyer
Moustapha Hamdi, qui est d’un niveau meilleur. Car Islam n’a
pas décroché un ticket pour lui, mais pour l’Egypte qui
pourra choisir n’importe quel athlète pour disputer les JO
», souligne Abdel-Hamid Ghaleb.
Depuis la médaille d’or obtenue par Mohamad Ismaïl en
carabine air comprimé, lors des Jeux méditerranéens de
Tunisie en 2001, le tir égyptien a commencé sa progression,
la fédération égyptienne accordant plus d’importance à ses 3
sélections. Sous la houlette de la Serbe Tamara Pejic,
l’équipe de carabine s’entraîne en utilisant les systèmes
d’entraînement européens. La sélection de pistolet effectue,
elle, son entraînement sous la direction de Khaled Sabet,
ancien tireur olympique, qui, avec sa grande expérience,
aide beaucoup les athlètes. La sélection des épreuves sur
plateaux, conduite par Aymane Chabana, possède elle aussi un
système d’entraînement privilégié. La moyenne d’âge des
tireurs égyptiens a diminué durant ces dernières années pour
passer à 33 ans. « Aujourd’hui, la fédération égyptienne est
beaucoup plus organisée, le système d’entraînement devient
de plus en plus professionnel et les athlètes sont plus
ambitieux, ils réagissent positivement. Une situation qui me
rend optimiste pour les JO », confie Abdel-Hamid Ghaleb.
D’ici les JO de Beijing 2008, la fédération égyptienne
organise un programme de préparation riche en compétitions
et en stages de préparation à l’étranger. Ce programme
comporte des stages et des compétitions en Allemagne, en
Italie et à Chypre. « Le point faible des athlètes égyptiens
est le manque d’expérience, c’est pourquoi nous visons
durant les 2 prochaines années à offrir à nos tireurs
l’expérience nécessaire en fréquentant les meilleurs
athlètes du monde. D’ici les JO de Beijing, les athlètes
seront prêts, nous espérons réaliser un miracle là-bas »,
conclut Abdel-Hamid Ghaleb.
Doaa
Badr