Al-Ahram Hebdo, Opinion
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 14 au 20 mars 2007, numéro 653

 

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Opinion

Mohamed Salmawy

Salama A. Salama

Mohamed Al-Sayed Saïd
Politologue

 

Younes Berrada 
Politologue marocain

 


Edito

Marché noir

Les bergers iraqiens sont de plus en plus nombreux à risquer leur vie pour ramener à dos d’âne leur précieuse récolte : des mines, obus et autres armes encore éparpillées dans tout le nord-est du pays, à la frontière iranienne, près de vingt ans après la guerre Iraq-Iran de 1980-88. Les pasteurs désargentés s’aventurent dans les champs de mines pour récupérer les explosifs et les revendre à l’insurrection, qui se bat depuis maintenant quatre ans contre les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Signe de cette activité, en novembre dernier, les troupes américaines ont intercepté, errant sur un chemin, six ânes qui transportaient 53 mines antichars et une roquette, près de Khanaqin, à moins de 10 km de la frontière iranienne. Les mines de fabrication soviétique et italienne étaient les mêmes que celles qu’utilisaient les troupes de Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Iraq. La Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel estime que l’ancien président iraqien avait fait enfouir 12 à 16 millions de mines le long des 1 400 km de frontière avec l’Iran. Moins de 10 000 ont été éliminées lors du programme de déminage mené par les Nations-Unies de 1998 à 2002, et en 2001, la Croix-Rouge faisait état d’une trentaine d’Iraqiens blessés chaque mois par ces engins dans l’est du pays.

Actuellement, la plupart de l’arsenal des extrémistes sunnites et chiites iraqiens provient du pillage des stocks militaires après la chute de Saddam Hussein en avril 2003, mais environ 30 % de l’armement de l’insurrection saisi dans la province frontalière de Diyala date de la guerre de 1980-88, à en croire le major Suzanne MacDonald, officier américain des renseignements. Il s’agit de mines mais aussi d’armes cachées par l’armée iraqienne, confirme le général Nazim Sharif Muhamed, ancien rebelle kurde aujourd’hui à la tête du service iraqien de contrôle de la frontière à Khanaqin.

Et les paysans de la région, qui travaillent cette terre depuis des générations, sont les mieux placés pour trouver ces munitions. D’après l’Organisation humanitaire Human Rights Watch, près de 150 000 familles, soit environ 900 000 personnes, vivent près de champs de mines. « La plupart des gens ici ne croient pas à un succès du gouvernement iraqien. Moins ils sont optimistes pour l’avenir, plus ils pensent d’abord à eux, leur clan ou leur village », explique le major MacDonald. Et dans un pays où le chômage frappe par endroits plus de 60 % de la population active, même des Iraqiens sans rôle direct dans l’insurrection se rabattent sur le marché noir de l’armement pour survivre.

 

 




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