Al-Ahram Hebdo,Monde | Lutte d’influence
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 Semaine du 14 au 20 mars 2007, numéro 653

 

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Eats-Unis - Amérique Latine . Les étapes de la tournée sud-américaine du président Bush ont été marquées par d’importantes critiques du président vénézuélien et protestations de la population.

Lutte d’influence

Les manifestations ont généralement commencé avant même l’arrivée du président américain George Bush dans chacun des cinq Etats sud-américains visités, et se sont poursuivies pendant son séjour. On a pu voir pendant ces manifestations des pancartes telles que « Mercosur oui, impérialisme non », entendre des cris tels que « Bush fasciste, c’est toi le terroriste », et des marionnettes à son effigie incendiées par des populations hostiles à sa visite.

Mais c’est le discours tenu dimanche devant plusieurs milliers de personnes à Buenos Aires, par le président vénézuélien Chavez, qui aura été la manifestation la plus virulente contre le Président Bush. « Le président des Etats-Unis est aujourd’hui un cadavre politique qui ne sent même plus le soufre. Ce qu’il exhale, c’est l’odeur des morts politiques. D’ici peu, il ne sera plus que poussière et disparaîtra », s’est exclamé le président vénézuélien, leader du mouvement anti-américain en Amérique du Sud.

Ces différentes manifestations sont le résultat de mouvements anti-américains et anti-libéraux encouragés par Chavez qui se sont renforcés au cours des derniers mois dans la région, et que la tournée actuelle du président américain tente de contrer. Même si l’un des conseillers de M. Bush a assuré que ce voyage n’était « vraiment pas » une tournée anti-Chavez, tout laisse à penser que le projet de M. Bush était bel et bien de contrer l’influence grandissante de celui-ci en Amérique du Sud. En effet, toute la semaine, le président nord-américain a tenté d’améliorer les relations bilatérales avec les pays qu’il visitait. Mais pendant ce temps, le président vénézuélien tenait son rôle de leader anti-américain, multipliant lui aussi les rencontres avec ses homologues et voisins. Ainsi, pendant que Bush était au Brésil (8-9 mars), puis en Uruguay (10), en Colombie (12), et enfin au Guatemala (12) et au Mexique (12-14), Chavez était en Argentine (9), en Bolivie (10 et 11), et à Haïti (11).

Pendant cette semaine, chacun des deux présidents a signé de nombreux accords. Chavez a ainsi signé avec le président argentin, M. Kirchner, plusieurs accords bilatéraux dans les domaines agricole et énergétique. Le Venezuela qui a rejoint le Mercosur en 2006, milite en faveur de coopérations régionales, telle la Banque du Sud, un organisme financier de développement auquel participent le Venezuela et l’Argentine et à propos duquel Chavez et Morales, le président bolivien, ont signé un accord dimanche. C’est pourquoi Chavez critique les accords bilatéraux que les Etats-Unis proposent dans la région. Chavez a dénoncé cette volonté de diviser le continent : « Bush est un loup déguisé en mouton. Il vient pour diviser, tromper et freiner les mouvements populaires ». En effet, pendant ce temps, Bush organisait une coopération sur l’éthanol avec le Brésil, s’efforçait de rassurer la Colombie, son principal allié en Amérique latine, qui redoutait une diminution des subventions américaines pour lutter contre le trafic de drogue et la guerre civile, et négociait avec l’Uruguay un abaissement réciproque des droits de douane ce qui pourrait mener à un traité de libre-échange.

Dans cette bataille dont l’Amérique du Sud est l’échiquier, Washington et Caracas jouent au nom de leur intérêt propre. Ainsi, les Etats-Unis, qui concentrent 70 % de la production mondiale d’éthanol avec le Brésil, ont-ils signé, vendredi avec ce dernier, un mémorandum de coopération pour favoriser la production de ce biocarburant, et en faire un produit commercialisable sur le marché mondial. Cet accord, qui limiterait la dépendance américaine au pétrole vénézuélien, a été aussitôt critiqué par Chavez qui a dénoncé l’utilisation d’aliments, comme le maïs, pour produire du combustible, alors qu’« un enfant meurt de faim toutes les trois minutes, selon les Nations-Unies ».

Julie Durand

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