Al-Ahram Hebdo,Monde | L’entente impossible
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 Semaine du 14 au 20 mars 2007, numéro 653

 

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Kosovo . Les dirigeants serbes et kosovars n’ont pas réussi à s’entendre sur le plan de l’émissaire onusien, Martti Ahtisaari, concernant la province séparatiste, lors d’un ultime sommet à Vienne.

L’entente impossible

Une fois de plus, le dossier du Kosovo, cette province séparatiste qui constitue 15 % des territoires serbes, a pris le devant de la scène internationale, avec la tenue samedi, à Vienne, du dernier sommet sur l’avenir de la province entre les dirigeants serbes et kosovars, avant que le médiateur des Nations-Unies, Martti Ahtisaari, ne soumette son plan pour l’avenir du Kosovo au Conseil de sécurité, à la fin de ce mois-ci.

Sans surprise, ces ultimes discussions, qui mettent fin à 13 mois de négociations, sous l’égide de l’émissaire onusien, ont échoué, les deux parties campant fermement sur des positions complètement inconciliables. « J’ai le regret de dire qu’il n’y avait pas de volonté de la part des parties d’abandonner leurs positions antérieures. Il n’y avait aucun terrain d’entente commun aux positions des deux parties », a déploré, samedi soir, M. Ahtisaari, indiquant qu’il allait maintenant transmettre le dossier au Conseil de sécurité qui est maître de ses procédures.

Le plan Ahtisaari consiste à octroyer une large souveraineté au Kosovo sous surveillance internationale. Il préconise aussi que le Kosovo puisse adhérer aux organisations internationales, se doter d’une Constitution et d’un hymne national. Certaines des municipalités serbes auraient droit à un certain degré d’autonomie et les lieux d’héritage culturel et religieux serbes jouiraient d’une protection particulière. Le nouveau Kosovo, toujours selon le projet de M. Ahtisaari, devrait être pourvu d’un département de sécurité professionnel, multiethnique et démocratique, avec une police unifiée et une petite armée de 2500 hommes. Cependant, le maintien du droit et de l’ordre serait toujours confié à une force internationale et les 17 000 soldats de l’Otan, présents depuis l’établissement de l’administration de l’Onu en 1999, resteraient en place, au moins dans un premier temps.

Violation brutale

Voyant dans ce plan un pas sûr vers l’indépendance du Kosovo, Belgrade l’a catégoriquement rejeté et l’a dénoncé comme une « violation brutale de la charte des Nations-Unies ». « Ce document est fondamentalement inacceptable car il ne réaffirme pas la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Il offre à la province une large autonomie garantie internationalement », s’est insurgé le président serbe Boris Tadic, ajoutant que ce plan risque de conduire à une large période d’instabilité dans la province que Belgrade considère comme le berceau historique de la nation serbe.

Selon M. Tadic, si ce plan était accepté, ce serait la première fois dans l’histoire contemporaine que l’on amputerait le territoire d’un pays démocratique pour satisfaire les aspirations d’un groupe ethnique particulier.

En revanche, le plan Ahtisaari constitue une bouée de sauvetage pour les leaders albanais du Kosovo qui y voient un pas très important vers l’indépendance. Samedi, le premier ministre kosovar albanais, Agim Ceku, a réaffirmé, à l’issue du sommet, que le plan Ahtisaari apporterait sûrement l’indépendance au Kosovo. De son côté, le président kosovar, Fatmir Sejdiu, a insisté sur le désir de Pristina de voir le Kosovo respecté dans ses frontières actuelles. Jugeant ce plan insuffisant, plusieurs milliers d’albanophones ont manifesté, samedi, dans les rues de Pristina contre le plan, mécontents qu’il ne prévoie pas l’indépendance pure et rapide de la province.

Or dans une tentative de calmer les manifestants, le premier ministre de Pristina, Agim Ceku, avait exhorté les Kosovars à faire confiance à un processus qui débouchera sur l’indépendance, appelant les manifestants à éviter toute violence. En effet, de violents affrontements ont eu lieu le mois passé entre la police et les militants du mouvement Autodétermination, deux manifestants y trouvant la mort lorsque la police de l’Onu avait tiré des balles en direction de la foule. A Bruxelles, le commissaire européen à l’Elargissement, Olli Rehn, a déclaré qu’il continuait à soutenir le plan Ahtisaari malgré son rejet par Belgrade. « La proposition Ahtisaari de règlement constitue un compromis réaliste, étant donné les positions irréconciliables des parties », a déclaré M. Rehn. « Ce plan définit le cadre d’un Kosovo stable, démocratique et multiethnique », a-t-il estimé. Pour Belgrade, le sommet de samedi n’est pas le dernier épisode du processus. Les Serbes comptent encore sur un veto de la Russie, leur allié traditionnel, lors de l’examen du texte par le Conseil de sécurité de l’Onu, la dernière instance à décider de l’avenir du Kosovo.

Maha Al-Cherbini

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