Al-Ahram Hebdo,Arts | Interférence du signe et de la référence
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 Semaine du 14 au 20 mars 2007, numéro 653

 

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Arts

Peinture . La galerie Ibdaa expose, sous l’intitulé de L’esprit du moment, l’esprit de l’image, des peintures d’Ahmad Fouad Sélim, d’Ahmad Morsi et de Helmi Al-Touni. Trois techniques différentes jouant de la notion du « relationnel ».

Interférence du signe et de la référence

Difficile de ne pas se laisser noyer dans des méditations philosophiques, ou dans des remises en question de la réalité, en passant d’une peinture à l’autre de l’exposition intitulée L’esprit du moment, l’esprit de l’image. Le relationnel, ou le signe et sa référence, s’avère être le thème majeur de cette exposition qui réunit trois peintres aux styles différents, Ahmad Fouad Sélim, Ahmad Morsi et Helmi Al-Touni, empruntant l’allure d’un travail collectif.

« Le relationnel est le langage de l’époque. Nous sommes obligés d’accepter certaines relations sur le plan du quotidien, ou parfois même sur le plan spirituel. Et, en d’autres cas, nous établissons nous-mêmes des relations avec une rue, avec l’autre ... Il ne faut pas non plus oublier que c’est la relation entre les lettres qui constitue la langue, et que la relation entre les mélodies forme la musique », explique Ahmad Fouad Sélim.

Ainsi, Sélim élabore-t-il un jeu entre ce qu’il peint et entre la référence à laquelle il renvoie dans l’esprit des spectateurs. Dans une de ses peintures, le Sphinx protège les cieux, à titre d’exemple. Sa partie postérieure et sa tête peinte sous la forme d’un lion, font croire qu’il configure la physionomie de plusieurs animaux, mais on l’identifie facilement. De même, dans une autre peinture, un jeu de ressemblance s’instaure entre des oiseaux à la recherche de leurs nids et trois profils de Ramsès II. L’esthétique est la préoccupation primordiale de Sélim. Or, n’est-ce pas là une préoccupation commune à tout artiste ? « J’ai travaillé sur l’esthétique dans une perspective philosophique ou spirituelle et non artistique. Une esthétique nichée entre le signe et sa référence. Une esthétique endogène qui crée un dialogue entre la peinture et le spectateur ». Sélim réitère alors une pratique qu’il avait délaissée depuis la fin des années 1960 : Affubler ses peintures d’un titre révélateur. Un moyen de nouer un dialogue entre le spectateur et l’œuvre, dans un contexte préfixé.

Ahmad Morsi, en revanche, évite de suivre cette démarche, préférant laisser libre cours à l’imagination des spectateurs. « J’exprime des émotions qui ne sont pas seulement les miennes mais aussi celles des autres », explique-t-il.

Surnommé le peintre-poète, Morsi rend la poésie inhérente à ses œuvres. Avec la pureté des lignes, la simplification des structures, l’infiltration du pigment bleu, il maintient un jeu entre l’explicite et l’implicite, le visible et l’invisible. Les visages de femme scindés en deux moitiés, ou la femme nue, assise, aux regards contemplatifs, évoquent les femmes de Modigliani, laissant glisser une maussaderie douce.

Le corps féminin est travaillé aussi par Helmi Al-Touni, mais dans une perspective différente. La femme, symbole de la vie, est tout le temps mise en opposition avec le fer, l’inanimé. « L’esprit prédominant, dans notre présent, est celui du paradoxe. Un paradoxe entre la richesse et la pauvreté, entre la progression et la régression, etc. Dans cette exposition, je cherche à exprimer une des formes de contraste entre le vivant et le fer statique, entre le chaud et le froid, le gris et le rouge ... », a-t-il écrit dans la brochure de l’exposition. Ainsi, la sensation ferrugineuse s’impose-t-elle dans l’arrière-plan des peintures d’Al-Touni. C’est le cas d’une peinture inspirée de l’œuvre Al-Madina de Mahmoud Saïd, où une Alexandrine vêtue de rouge figure en premier plan, face à un mur de fer dans le fond. De même, dans une peinture à connotation politique, une paysanne égyptienne, vêtue aussi de rouge, danse avec l’Oncle Sam au premier plan devant un mur de fer ...

L’esprit du moment, l’esprit de l’image trahit l’esprit de trois peintres préoccupés par la réception du spectateur, usant de techniques diverses pour communiquer une lecture commune d’une conjoncture livrée à des interprétations tantôt cohérentes, tantôt disjointes.

Lamiaa Al-Sadaty

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Galerie Ibdaa. 17, place Assouan, Mohandessine.

Jusqu’au 22 mars. Tous les jours, de 10h à 21h

(sauf les vendredis). Tél. : 345 22 63

 




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