Développement.
Afin de promouvoir les sources d’énergie renouvelable dans
les régions arides, des experts internationaux se sont
réunis à Abou-Dhabi lors d’une conférence co-organisée par
l’Onu.
Quelles énergies pour demain ?
Abou-Dhabi,
De notre envoyée spéciale —
C’est sur le thème de « L’énergie durable intégrée dans les
régions arides » que la quatrième conférence et exposition
internationale, Environment 2007, s’est tenue du 28 au 31
janvier à Abou-Dhabi, sous le haut parrainage de cheikh
Khalifa
bin
Zayed Al-Nahyane, émir des Emirats arabes unis. La
conférence organisée par Reed Exhibitions Moyen-Orient et
par l’Organisme de l’environnement d’Abou-Dhabi (EAD) en
coopération avec les Nations-Unies et plus précisément la
Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (ESCWA),
ainsi que le Congrès mondial de l’énergie renouvelable, a
choisi 112 orateurs parmi les plus expérimentés dans le
domaine des énergies renouvelables dans le but d’aborder
toutes les questions sous-jacentes à cette cause. « Le thème
de la conférence est très intéressant, surtout que l’énergie
au niveau régional dans les pays arabes joue un rôle
primordial dans la réalisation du développement économique
et social, ce qui a sans doute des influences sur le niveau
de vie du citoyen arabe », commente Mervat Al-Télawy,
sous-secrétaire générale des Nations-Unies et secrétaire
exécutive de l’ESCWA. Elle a également ajouté que malgré le
rôle vital et les efforts déployés par les pays membres de
l’ESCWA, le secteur de l’énergie demeure souffrant de
certains maux, surtout en ce qui concerne l’utilisation
finale. « Il est à noter que plus de 20 % des habitants de
la région sont dépourvus de services d’énergie moderne et un
taux similaire souffre de la faiblesse de ces services,
outre les impacts environnementaux négatifs sur l’air, l’eau
et le sol », indique Mme Télawy.
La conférence a abordé plusieurs questions importantes liées
au secteur de l’énergie et son rôle dans la réalisation du
développement durable qui doit être considéré au niveau
national selon les ressources. A titre d’exemple : la
consolidation des services de l’énergie de façon à ce qu’ils
couvrent toute la population, l’amélioration de la
compétence de l’utilisation de l’énergie tout en réduisant
la consommation et en évitant le gaspillage. « En organisant
cette conférence, l’Organisme de l’environnement d’Abou-Dhabi
avait comme objectif de se concentrer sur les ressources
importantes d’énergie renouvelable, solaire et éolienne,
dont jouissent les pays d’Asie et d’Afrique, ainsi que sur
les techniques de dessalement et de traitement de l’eau,
tout en utilisant des énergies concurrentes pour faire face
aux défis liés au développement des énergies intégrées et
durables dans les régions arides », a indique Majid El-
Mansouri, secrétaire général de l’EAD.
En effet, la conférence a voulu attirer l’attention des pays
arabes. « Le développement dans les pays arabes est basé sur
des ressources naturelles comme le pétrole et le gaz
naturel, et ces ressources jouent un rôle non seulement de
principales exportations de la région arabe, mais aussi de
support pour les industries ayant un besoin intensif
d’énergie. Cela représente un défi majeur pour le
développement durable, car dans le cas des exportations, on
remarque des impacts sur l’air, l’eau, la qualité du sol, le
milieu marin et la diversité biologique qui sont occasionnés
par les exploitations », signale Habib Al-Habr, représentant
régional du Programme des Nations-Unies, Bureau de l’Asie
occidentale (UNEP-ROWA).
Industries rentables
Mais quand on parle d’énergie, on ne pense pas seulement à
l’environnement. Il y a aussi l’économie, comme l’a assuré
le docteur Ali Al-Sayegh, président du Congrès mondial de
l’énergie renouvelable, dont le siège est à Londres
(Royaume-Uni). « Les industries des énergies renouvelables
figurent parmi les plus rentables dans le monde
d’aujourd’hui. Vu les changements climatiques, le
réchauffement de la planète, l’augmentation de la production
et de la demande d’énergie et surtout d’électricité, les
énergies renouvelables apparaissent comme la solution la
plus pratique à tous les changements qui sont survenus dans
l’environnement », affirme le Dr Sayegh. Selon lui, le monde
améliore davantage les modes d’utilisation des énergies
renouvelables. « L’Allemagne, le Japon et les Etats-Unis
œuvrent à augmenter de 30 % l’utilisation des énergies
renouvelables. Les pays en développement essayent
d’exploiter l’énergie de l’hydrogène et l’énergie solaire
d’un taux de 25 % », assure le Dr Sayegh.
Durant les 4 jours de la conférence, 5 aspects principaux
ont été discutés. A savoir : les ressources en énergie
renouvelable, le dessalement de l’eau et les technologies de
traitement, les applications énergétiques, les politiques,
et l’établissement de priorités et de programmes globaux et
régionaux. En plus de 15 autres sous-thèmes. Parmi les
participants a figuré le Dr Allan Hoffman, analyste au
Bureau de l’efficacité de l’énergie et de l’énergie
renouvelable aux Etats-Unis, qui a abordé le rôle de
l’énergie renouvelable pour couvrir les besoins du futur. «
Les estimations de plusieurs organisations internationales
en terme d’énergies renouvelables sont similaires et
affirment que dans les deux décennies à venir, il y aura une
augmentation considérable de la consommation de toutes les
ressources premières d’énergie. Il y aura une augmentation
plus rapide de la demande de gaz naturel, mais le pétrole
demeurera la première source de carburant. Les estimations
révèlent également que l’énergie nucléaire se développera,
mais lentement », lance Hoffman.
Quant au Dr Andhra Hegazi, directrice de la division du
développement durable et de productivité à l’Onu (CESCWA),
elle a parlé de la situation actuelle et des visions futures
des technologies et des systèmes solaires. D’autres experts
venus d’Inde, du Royaume-Uni, d’Egypte, de Grèce, du Koweït,
d’Ecosse, du Japon, du Canada et d’autres pays ont discuté
des différents thèmes et sous-thèmes.
Parallèlement à la conférence, une exposition spécialisée en
matière d’environnement et d’industrie propre, groupant 338
exposants venant de 28 pays en plus de 8 pavillons nationaux
sur une surface de 5 578 m2, a attiré quelque 10 000
visiteurs.
Le thème de l’énergie renouvelable de la conférence et
exposition Environment 2007 était certes bon et judicieux.
Reste à savoir si les pays arabes seront capables d’en faire
une utilisation efficace rapidement.
Dalia
Abdel-Salam