Al-Ahram Hebdo, Afrique | L’introuvable compromis
  Président Salah Al-Ghamry
 
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 Semaine du 21 à 27 février 2007, numéro 650

 

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Afrique

Guinée . La poursuite des troubles et l’application de l’état de siège ne laissent pas espérer de réconciliation entre les syndicats et le pouvoir. De quoi susciter des inquiétudes régionales et internationales.  

L’introuvable compromis

Après plusieurs semaines de troubles, rien n’augure une fin prochaine de la crise socio-politique que traverse la Guinée. La situation demeure toujours explosive menaçant ce pays de sombrer dans le chaos, au point que le président guinéen Lansana Conté a décrété pour la période du 12 au 23 février l’état de siège, accordant de nombreux pouvoirs à l’armée. En effet, l’état de siège limite nombre de libertés individuelles et prévoit notamment un couvre-feu de 18 heures sur 24. Cette décision avait suivi l’annonce par les syndicats de la reprise d’une grève générale illimitée, qui avait été suspendue le 27 janvier, à la suite d’un accord fragile avec la présidence. Mais les syndicats à l’origine de la contestation contre le régime en Guinée ont réclamé la semaine dernière la levée de cet état de siège, comme préalable aux négociations avec les autorités pour trouver une solution à la crise qui paralyse le pays.

Pour l’heure donc, la situation semble bloquée. Syndicats, responsables de l’Etat et de l’armée étaient en effet censés se retrouver samedi, mais les syndicalistes ont rejeté cette rencontre. La Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), les deux grands syndicats, ont coupé court aux espoirs de réconciliation en annonçant leur refus de rencontrer les autorités comme initialement prévu. « Pour l’instant, la réunion avec les autorités est annulée. Les réunions sont interdites, tant en public qu’en privé, pendant l’état de siège. Nous demandons la levée de l’état de siège, la sécurité des syndicalistes, l’arrêt des perquisitions de nuit et des tueries », a affirmé Rabiatou Sérah Diallo, secrétaire général de la CNTG. Ce dernier avait participé ce week-end à une première réunion avec le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, des représentants du Conseil économique et social, du patronat, de l’armée et des chefs religieux. Cette rencontre, qui devait constituer un premier pas vers la reprise du dialogue, n’a fait que souligner l’ampleur des divergences entre le pouvoir et les syndicats. Pour toute réponse à la demande de lever l’état de siège, Aboubacar Somparé a répondu : « Sans état de siège, il y a des violences. L’état de siège sera levé quand il n’y aura plus de menaces ».

Calme avant la tempête

Sur le terrain cependant, la situation reste apparemment calme mais tendue, notamment du fait de la présence de l’armée dans les rues de Conakry. Cependant, pour Ibrahim Abdel-Razzaq, analyste au Centre des études africaines, ce n’est pas forcément là un signe d’amélioration de la situation. « C’est le calme qui précède la tempête. Les Guinéens ont longtemps supporté des conditions de vie très dures. Maintenant, ils sont au bord de l’explosion. Ce sont les autorités qui doivent trouver des compromis et une issue à cette crise », explique Ibrahim Abdel-Razzaq, ajoutant que l’issue ne risque pas d’être trouvée par la manière forte.

Par ailleurs, l’instauration de l’état de siège a provoqué la réprobation internationale et l’envoi samedi dernier à Conakry d’une mission exploratoire de la Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, 15 pays). Les émissaires envoyés à Conakry par la CEDEAO — l’ex-président nigérian Ibrahim Babangida et le président de la commission de la CEDEAO Mohammed Ibn Chambas — ont rencontré le président Conté et des diplomates occidentaux. Aucun détail n’a été révélé sur ces entretiens. De sa part, Babangida a estimé qu’une telle situation pourrait menacer la stabilité de la sous-région, relevant que la Guinée partage des frontières avec six Etats, dont des pays à l’équilibre fragile comme le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée-Bissau et la Côte-d’Ivoire.

En effet, la CEDEAO a décidé qu’elle devait être davantage impliquée pour déterminer les voies et les moyens qui pourraient aboutir à une solution à l’impasse dans laquelle se trouve le pays. Pour sa part, l’Onu a annoncé avoir accordé à la Guinée une aide humanitaire de près de 2,35 millions de dollars pour les « besoins les plus urgents » dans ce pays en proie à une crise sociale et dont l’activité économique est totalement paralysée.

Maha Salem

 




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