Al-Ahram Hebdo,Invité | Gawad Kazem Al-Boulani , « L’Iraq fait face au terrorisme international »
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 14 à 20 février 2007, numéro 649

 

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Invité

Ministre iraqien de l’intérieur, Gawad Kazem Al-Boulani évoque la situation sécuritaire dans son pays et les conflits entre chiites et sunnites. 

« L’Iraq fait face au terrorisme international » 

Tunis,

De notre envoyée spéciale —

Al-Ahram Hebdo : Le gouvernement iraqien a annoncé récemment la mise en place d’un nouveau plan pour assurer la sécurité du pays, notamment à Bagdad. Pouvez-vous nous expliquer les grands traits de ce plan ?

Gawad Al-Boulani : C’est vrai. Nous avons engagé un nouveau plan pour faire respecter la loi. Ce plan comprend plusieurs principes importants, à savoir assurer la protection des civils, notamment dans les marchés et assurer la sécurité des régions. Il prévoit aussi de pourchasser les hors-la-loi et les groupes terroristes afin d’en débarrasser la société. Ces efforts se font parallèlement à un certain nombre de mesures visant à développer l’économie.

— Mais ne trouvez-vous pas que ce plan, avec ces différents points, est très loin de la réalité ?

— Au contraire, je trouve qu’il est réaliste.

— Il y a une semaine, 250 personnes ont été assassinées à Najaf par la police iraqienne. Comment expliquez-vous cela ?

— Il s’agit de personnes qui brandissaient des armes face aux policiers. Fallait-il les laisser ? C’étaient des gens hors-la-loi qui prenaient pour cible les civils et les innocents. Notre travail est de lutter contre ces groupes.

— Le conflit entre chiites et sunnites divise l’Iraq. Comment évaluez-vous la situation ?

— D’abord, laissez-moi vous dire que l’Iraq est une entité indivisible. Quant à ces bandes armées qui tuent les gens au nom des différentes confessions, nous les pourchassons. C’est notre travail. Nous avons réussi à arrêter un grand nombre d’entre elles. Les incidents confessionnels ont beaucoup diminué. Ce que l’Iraq affronte maintenant, c’est le terrorisme international. Nous faisons face à une vague terroriste déclenchée par Al-Qaëda, ce réseau connu pour sa violence et qui menace le monde entier. Ce qui s’est passé à l’Université d’Al-Mostanssériya en est la preuve. Des dizaines d’étudiants ont été assassinés. Ces martyrs étaient des chiites et des sunnites. Donc, il ne s’agit pas d’une violence confessionnelle, mais d’une violence dirigée contre les innocents afin de répandre la panique.

— Mais il n’y a pas qu’Al-Qaëda en Iraq, il y a aussi les anciens Baassistes …

— Le gouvernement ne pourchasse pas les anciens Baassistes. Au contraire, il a ouvert la voie à plusieurs d’entre eux pour s’exprimer. Vous voulez certainement parler des partisans de Saddam Hussein. Je pense que ces gens-là ont des liens avec Al-Qaëda et aussi avec des bandes criminelles dangereuses. Ces gens sont maintenant connus des appareils de sécurité. Nous possédons des plans pour lutter contre eux.

— Quelle est votre réponse aux accusations selon lesquelles le ministère de l’Intérieur est infiltré par certaines milices chiites comme l’armée du Mahdi ?

— Après la chute de la dictature en Iraq, le ministère de l’Intérieur, fondé en 1925, n’a pas été dissous et il a continué à travailler avec les mêmes structures et les mêmes personnes. Je rappelle que ce ministère a perdu 12 000 martyrs dont la moitié sont des chiites et l’autre moitié sont des sunnites.

Dans le contexte politique que vous connaissez, il est possible qu’il y ait eu des infiltrations. Pour faire face à ce problème, il faut restructurer les services de sécurité. Cela nécessite beaucoup de temps mais nous avons déjà pris des mesures. Nous avons renvoyé 8 000 personnes du ministère de l’Intérieur. Nous voulons que ce ministère soit celui de tous les Iraqiens. Nous travaillons selon un plan précis, mais nous avons besoin de temps. Nous voulons construire des organismes de sécurité qui agissent dans le cadre d’un système démocratique. C’est une expérience unique dans la région.

— Les Etats-Unis soutiennent que la police iraqienne est incapable d’assumer sa mission pour assurer la sécurité. Qu’en pensez-vous ?

— Il existe en Iraq 18 gouvernorats. La violence est concentrée dans 6 gouvernorats seulement. Nous avons donc 12 gouvernorats où la sécurité est rétablie et où la violence est très réduite. Les appareils de sécurité continuent à déployer des efforts intenses pour rétablir l’ordre et la sécurité. Je pense que les fruits de ces efforts fournis par les ministères de l’Intérieur et de la Défense sont perceptibles par les observateurs. Nous avons besoin d’équipements et aussi d’une bonne formation de nos policiers pour qu’ils puissent faire leur travail dans les meilleures conditions.

— Mais ne trouvez-vous pas que depuis 2003 et jusqu’à maintenant, les appareils de sécurité ont été incapables de rétablir la sécurité en Iraq ?

— Comme vous le savez, la sécurité est une responsabilité commune entre nous et les forces multinationales qui se trouvent en Iraq. Ces forces travaillent pour construire un appareil de sécurité qui œuvrerait dans le cadre d’un système politique démocratique. Nous voulons un système de sécurité basé sur la liberté et pas la tyrannie. Auparavant, lorsque des personnes tiraient des balles pour n’importe quelle raison, leurs villages étaient détruits. Nous ne voulons pas ce genre de sécurité.

— Le gouvernement iraqien accuse la Syrie et l’Iran de laisser infiltrer des terroristes et des armes à travers leurs frontières avec l’Iraq. Comment entendez-vous régler ce problème ?

— Nous avons signé des protocoles de coopération en matière de sécurité avec tous les pays voisins. Il y a des personnes qui s’infiltrent à travers les frontières. Des terroristes de différents pays entrent en Iraq, par exemple sous prétexte de travailler ou de faire du commerce. Il faut avouer que le terrorisme est très actif au niveau mondial. Il modifie sans cesse ses méthodes et ses plans. Le terrorisme a réussi à frapper des endroits très sûrs, comme Charm Al-Cheikh en Egypte, l’Arabie saoudite, le Maroc, etc. Donc, la région arabe affronte un danger réel qui nous oblige à coordonner nos efforts et à coopérer.

— Qu’est-ce que vous pensez de ce qui se dit sur l’influence grandissante de l’Iran en Iraq à travers les milices chiites à qui l’Iran fournirait des armes, des combattants et de l’argent ?

— Nous voulons des relations équilibrées avec les pays voisins. Les relations avec l’Iran sont équilibrées. Il y a un ambassadeur iranien en Iraq. En même temps, nous ne permettrons à aucun pays de s’ingérer dans nos affaires de la même façon que nous ne nous ingérons pas dans les affaires internes des autres pays. Nous n’accepterons jamais que l’Iraq soit un théâtre d’action pour n’importe qui. Notre politique est claire. L’Iraq est l’un des pays fondateurs de la Ligue arabe. Dans ce contexte, nous avons toujours demandé aux autres pays arabes d’être à nos côtés. Je considère ceci comme une obligation morale. L’Iraq a fait beaucoup de choses pour les pays arabes et ces derniers ne doivent pas l’oublier.

— L’exécution de Saddam a fait l’objet de nombreuses critiques concernant la date choisie (qui a coïncidé avec le premier jour du grand Baïram, et la manière dont ont été menées l’exécution et la diffusion d’images sur le déroulement de celle-ci. Le gouvernement iraqien est accusé de ne pas avoir respecté les droits de l’homme ...

— Le gouvernement a exprimé son mécontentement en ce qui concerne le déroulement de cette exécution. Mais il ne faut pas oublier aussi que durant 910 jours, la durée du procès de Saddam Hussein, il n’y a eu aucune violation. Une enquête est actuellement menée dans l’affaire de l’exécution afin de punir les responsables.

— Lors de la dernière réunion des ministres arabes de l’Intérieur à Tunis, vous avez lancé un appel pour une réunion extraordinaire des ministres à Bagdad. Pourquoi cet appel ?

— Cette invitation est un message au terrorisme afin qu’il sache que les premiers responsables de la sécurité dans la région sont prêts à l’affronter.

— Et est-ce que vous avez reçu des réponses ?

— Non, pas encore, mais j’ai eu le sentiment que mon appel a eu un écho favorable l

Chérine Abdel-Azim 

 




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