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Liban .
Conflits internes et manipulations extérieures à tous les
niveaux ... le pays du Cèdre aurait bien besoin, pour notre
lectrice, d’un miracle pour assurer son sauvetage.
Un cœur en peine
Le 14 février de chaque année coïncide avec la fête de
l’amour, la Saint-Valentin. Pour le Liban, il s’agit d’un
mauvais jour mémorable puisqu’il rappelle l’assassinat d’un
Libanais qui a tant aimé son pays jusqu’à en mourir pour
lui. Il s’agit bien entendu de l’ex-premier ministre défunt,
Rafiq Hariri.
Le Créateur a doté le pays du Cèdre de tous les atouts : une
beauté naturelle à nulle autre pareille, un climat adapté
aux quatre saisons de l’année, une ouverture économique et
culturelle à tous les niveaux, un peuple cultivé, épanoui et
ouvert au monde entier et au développement universel. Où
sont donc passées toutes ces qualités aujourd’hui ? Pourquoi
le Liban est-il devenu une proie facile, manipulé à tous les
niveaux, accaparant toutes les communautés sans exception,
chacune travaillant pour un camp déterminé ?
Les Libanais n’ont-ils pas assimilé suffisamment les
tragiques leçons des quinze années de guerre civile ?
Ont-ils oublié que la reconstruction du pays faite par
l’ancien premier ministre Rafiq Hariri, lâchement tué le 14
février 2005, a exigé d’énormes efforts pour redonner au
pays toute sa gloire perdue ? C’était donc au prix de gros
sacrifices que le Liban a repris son souffle, reconnus et
appréciés par toutes les instances internationales.
A mon avis, l’assasinat de Hariri a entraîné avec lui
l’assassinat du pays et de l’amour. L’économie ploie sous le
lourd fardeau des dettes. Plus encore, le tourisme,
notamment arabe, s’en est gravement ressenti. Les belles
perspectives de l’été 2006 ont été raflées par l’agression
israélienne et le pays endure toujours des graves séquelles
de cette lâche guerre. La fin de l’année n’a pas été
brillante non plus, et début 2007 est toujours marqué par
une mésentente entre les différentes parties libanaises. A
quand le Happy End ? Illusion, me direz-vous. Car, comme le
dit si bien un proverbe russe, « il n’y a pas de fouet pour
ceux qui se leurrent eux-mêmes ». Libanais, réveillez-vous
et unissez-vous avant qu’il ne soit trop tard !
Sara Mamdouh Sayed, Le Caire.
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Pourquoi
détruire le village d’Al-Gourna ?
Je
vais plusieurs fois par an à Gourna, j’y étais encore il y a à
peine 2 mois ... comment accepter que ce village disparaisse ?
Certaines maisons ont près de 200 ans, elles sont le témoignage
d’un habitat vernaculaire, elles sont le lieu de vie de
familles, elles donnent des couleurs à la montagne thébaine tout
en s’y intégrant merveilleusement, elles abritent des destins,
des hommes et des histoires fabuleuses. Il y a à Gourna plus de
400 tombes déjà répertoriées (on n’en visite qu’une quinzaine) :
pourquoi ne pas déjà étudier ce patrimoine ? Pourquoi détruire ?
Aujourd’hui sera, demain, le passé ... Certains égyptologues
regrettent de n’avoir aucune trace des maisons de l’époque
pharaonique (à part le village de Deir Al-Madina — qui était un
lieu même privilégié — et les maquettes de maison de la tombe de
Mekhetré). Pourquoi détruire cet habitat si particulier ? Comme
le dit si bien un égyptologue né dans une tombe à Gourna : au
Caire, les habitants ont envahi la Cité des morts ; à Gourna, on
va redonner aux morts il y a 3000 ou 4000 ans l’espace des
vivants d’aujourd’hui ...
J’aime les tombes, j’aime les temples, j’aime la statuaire
égyptienne mais j’aime aussi le sourire et les habits fluo des
petites filles de Gourna, les poupées de chiffon qu’elles
essaient de vous vendre. J’aime les peintures naïves qui
retracent le hadj, j’aime ces couleurs de bleu, de vert d’eau,
de terracota, que revêtent ces maisons, j’aime ces hommes dont
le vent gonfle les galabiya, qui ne demandent qu’à vous aider,
qu’à vous faire aimer leur village. J’aime ces femmes vêtues de
noir.
J’aime ces enfants qui mènent leurs ânes chercher de l’eau.
J’aime la famille Adel Rassoul qui habite ici dans sa grande
maison blanche et bleue, dans la ligne droite de la colonnade du
Ramsseum, et sans laquelle les momies de 50 pharaons, dont celle
de Ramsès II, n’auraient jamais été trouvées ... Pour moi Gourna
est un patrimoine, culturel, humain, un site unique, que
l’Unesco se doit de protéger. J’ai visionné le reportage avec
les officiels qui étaient présents samedi dernier pour voir les
bulldozers écraser les trois premières maisons, je suis si
triste ...
L’Egypte
a noyé la Nubie, aujourd’hui elle terrasse Gourna. Je suis allée
voir le nouveau village derrière Castel Carter, à Al-Tarif.
C’est clean, c’est rectiligne, des maisons identiques, à perte
de vue, plantées dans le désert en lotissement. Il semblerait
que maison, mobilier, appareils ménagers soient fournis par le
gouvernement ...
J’aime l’esprit de ce village qui se rassemble lorsqu’un malheur
touche une famille, ces tentes de tissu coloré qui sont montées
lors d’un deuil. Aujourd’hui, ils perdent leur village, nous
nous devons d’être près d’eux … nous, les Européens qui avons
choisi Gourna pour seconde patrie.
Ce
choix, il s’est fait tout seul, par amour de l’authenticité, de
l’histoire d’hier si étroitement mêlée au présent. Nous
abandonnons quelques semaines, quelques mois un monde aseptisé
pour retrouver le vrai et le beau de la West Bank.
Comment expliquer cela ? Qu’en voulant faire « moderne », on
perd tout le charme du dépaysement ? Faire comprendre que le
touriste n’est pas seulement cet être vêtu d’un short, d’une
casquette, armé d’un appareil photo et porteur de devises qui
fait « l’Egypte » en une semaine (et Gourna en quelques heures).
Faire comprendre que des touristes « durables » sur le long
terme, des habitués, n’aiment pas, pas du tout, ce qui se passe
actuellement à Gourna …
Titou, France. |
Les Africains font-ils mieux que les Arabes ?
En
fin de ce mois de février, le Marocain Mokhtar Lamani,
représentant de la Ligue des Etats arabes en Iraq, quittera ce
pays. La cause ? Absence d’une quelconque vision arabe pour
résoudre la crise iraqienne. Il était le seul représentant
diplomatique arabe encore en poste à Bagdad. On se souvient de
l’assassinat sauvage le 8 juillet 2005 de M. Ihab Al-Chérif,
ambassadeur égyptien en Iraq. M. Lamani ne quitte pas l’Iraq
pour des raisons de sécurité, mais pour sa conviction que sa
mission (contribuer à la résolution de la crise en Iraq) est
piétinée. Par qui ? C’est là où réside l’énigme. Il est encore
vrai que des pays arabes qualifient de résistance les massacres
quotidiens de civils iraqiens, tandis que d’autres dénoncent un
pur terrorisme.
Jusqu’à aujourd’hui, les pays arabes ont toujours manifesté une
réticence à s’impliquer dans les différentes crises du
Moyen-Orient Les rares solutions de ces crises (Camp
David, Oslo, Feuille de route, etc.) ont été trouvées hors du
cadre de la Ligue arabe ! Mais ce qui paraît étonnant, reste le
fait que parmi les pays arabo-africains, leur volonté voire leur
fermeté se manifeste quand il s’agit de l’Afrique. La dernière
démonstration en date est la mise à l’écart du président
soudanais Omar Al-Bachir de la présidence de l’Union africaine (UA),
en faveur du Ghanéen John Kufuor. En effet, comment les
dirigeants arabes peuvent-ils tenir leur sommet en 2006 (le 17e)
à Khartoum, à quelques kilomètres des massacres du Darfour, sans
qu’aucun responsable arabe n’évoque ces tueries ? Comment les
dirigeants arabo-africains acceptent-ils de déployer une force
africaine de maintien de la paix au Darfour (Accords d’Abuja) et
bientôt en Somalie, sans appuyer la même demande pour l’Iraq, la
Palestine ou le Liban au sein de la Ligue arabe ? Les conflits
africains sont loin d’être réglés, mais l’UA démontre
(réconciliation du Sud-Soudan avec Khartoum), au moins, une
volonté de s’investir dans toutes ces crises. La lassitude et le
départ d’Iraq de M. Lamani traduisent un vrai malaise au sein du
monde arabe.
Ainsi et en dehors du Moyen-Orient, les Arabes sont capables de
se dépasser avec les autres, mais à la maison, ils sont les
pires ennemis. Est-ce une suite de l’Orient compliqué ? Aux
Arabes de démontrer le contraire. C’est-à-dire, dans le bon
sens.
Assoumani Ibrahim,
Aix-en-Provence, France. |
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