Tests
Les Etats-Unis ont eu des accents triomphants pour
qualifier les résultats de la conférence internationale
d’Annapolis sur le conflit israélo-palestinien. La
réalité est que de nombreuses questions restent sans
réponse sur la concrétisation de la promesse faite à
Annapolis de parvenir à un accord de paix dès 2008.
Washington peut mettre en avant plusieurs progrès, à
commencer par la promesse des Israéliens et des
Palestiniens de reprendre des discussions dans
l’impasse. Le président de l’Autorité palestinienne
Mahmoud Abbass et le premier ministre israélien Ehud
Olmert se sont aussi mis d’accord pour se rencontrer
toutes les deux semaines et participer à un mécanisme
tripartite avec les Américains pour surveiller la mise
en œuvre de la première phase de la Feuille de route, le
plan de paix international resté lettre morte depuis son
lancement en 2003.
Mais la conférence d’Annapolis s’est achevée sans
communiqué final ni soutien explicite des pays arabes et
la conférence de presse finale s’est transformée en
brève allocution de la secrétaire d’Etat américaine,
Condoleezza Rice. Le document israélo-palestinien,
conclu juste avant la conférence, est trop vague et ne
parle même pas des questions-clés qui restent en suspens
et que les deux parties se sont engagées à résoudre dans
l’année à venir. Une absence qui se justifie par la
complexité des différends et le fossé qui sépare les
deux parties sur des questions aussi cruciales que le
partage de Jérusalem, le sort des colonies, le tracé des
frontières d’un Etat palestinien ou le retour des
réfugiés palestiniens.
Il n’y a pas eu non plus d’engagement clair à respecter
une date butoir, seulement un engagement à déployer des
efforts pour parvenir à accord de paix d’ici fin 2008.
Le premier ministre israélien a conforté cette
impression en faisant profil bas, après la conférence,
face à l’idée d’un accord en 2008.
Rien n’incite donc à l’optimisme. Les Palestiniens et
les pays arabes en général sont déçus par Annapolis.
Cependant, plusieurs dates-tests sont prévues. Elles
montreront à quel point les Israéliens et les Américains
sont déterminés à aller de l’avant. Il s’agit des deux
conférences internationales de suivi à Paris le 17
décembre et à Moscou début 2008, et de la première
réunion du comité de pilotage des négociations le 12
décembre.