Al-Ahram Hebdo, Opinion | Morsi Attalla , Pas de paix sans Jérusalem
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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 19 au 25 décembre 2007, numéro 693

 

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Opinion

Pas de paix sans Jérusalem 

Morsi Attalla 

Il est certain aujourd’hui que l’avenir du processus de paix dépend désormais de la possibilité de trouver une solution acceptable concernant Jérusalem bien que de nombreuses embûches et complications entourent les autres dossiers comme celui des réfugiés, des implantations, des frontières et de l’eau.

Jérusalem est la pierre angulaire qui déterminera la voie du processus de paix dans toute la région. En effet, pour les Arabes, les musulmans et les chrétiens, ce sujet ne peut supporter davantage de compromis et de concessions tactiques portant atteinte à la réalité qui existait avant le 4 juin 1967.

Depuis son occupation en juin 1967, Israël a consacré un programme spécial à Jérusalem qui consiste à créer une réalité géographique et démographique complexe et insoluble. Dans ce cas, aucune solution politique ne peut être imposée dans le cadre d’un éventuel compromis.

L’objectif d’Israël a toujours été d’opérer un changement radical dans la composition démographique de la ville de Jérusalem de sorte que le nombre des habitants juifs soit le plus grand notamment à Jérusalem-Est. Pour ce, Israël a octroyé des facilités illimitées aux habitants juifs et a imposé des contraintes illimitées aux habitants arabes. De plus, il a tenté d’opérer un changement géographique global et rapide afin de changer radicalement les caractères de la ville sainte, en intensifiant la construction des implantations de sorte qu’il devienne impossible de repartager la ville. Israël cherche ainsi à imposer la réalité de la ville unifiée sous la domination israélienne.

Israël a un autre objectif, celui de terroriser les habitants arabes de Jérusalem, de faire pression sur eux de toutes les manières légitimes et non légitimes pour les pousser à partir, à vendre leurs terres, leurs commerces et leurs biens immobiliers. Lorsque les Palestiniens ont campé sur leurs positions et ont refusé d’abdiquer, Israël a eu recours à l’arme de la confiscation des biens et des terres. Il a entravé le mouvement du travail et du commerce dans le secteur Est de la ville de telle sorte que la différence ait été devenue énorme entre le niveau de vie, les taux de croissance et les facilités de mouvement entre les deux parties de la ville. Il est grand temps pour que le négociateur palestinien tranche ses positions et adresse un message franc et clair aux Israéliens. Il doit leur dire que malgré les changements démographiques qu’ils ont opérés à Jérusalem, il est impossible de parvenir à un règlement final sans trouver une formule déterminée reflétant la réalité de la domination palestinienne sur la ville arabe de Jérusalem. Il est vrai que les mesures de judaïsation ont imposé une majorité juive sur la ville arabe de Jérusalem. Cependant, le Grand Jérusalem, qui englobe Ramallah et Bethléem et qui représente le prolongement naturel de toute expansion à venir, peut réaliser l’équilibre requis entre les habitants arabes et les habitants juifs dans le cadre de tout éventuel règlement.

Certains disent que les implantations israéliennes à Jérusalem représentent une entrave face à une solution pratique permettant le retour de la souveraineté arabe sur le secteur Est de la ville. Nous pouvons répondre : Pourquoi ne pas considérer ces implantations comme une partie des indemnisations qu’Israël doit verser au peuple palestinien conformément aux résolutions de l’Onu promulguées en 1948 sur le droit du retour ou le droit aux indemnisations ?

Si nous parlons vraiment d’une paix réelle, pourquoi ce qui est valable pour Jérusalem ne deviendrait-il pas une introduction à la résolution du problème des implantations répandues dans tous les territoires palestiniens occupés ?

Si certains croient que seuls les Arabes et les Palestiniens vont payer le prix de l’impasse de la paix, ils ont tort. Israël n’est pas seulement la partie qui a le plus besoin de la paix dans la région, mais c’est aussi la seule partie qui prendra sans aucune contrepartie. La formule de la terre contre la paix selon laquelle les Arabes se sont rendus à la conférence de Madrid signifie qu’Israël doit rendre les territoires occupés en juin 1967 à leurs véritables propriétaires. Elle ne parle nullement des territoires palestiniens qu’Israël a violés avant cette date ! Il faut rappeler à ceux qui avalent facilement les couleuvres des médias sionistes que l’Onu quand elle a pris sa résolution injuste de 1947, l’Etat d’Israël n’existait pas, mais c’est l’Etat de la Palestine qui existait. La division injuste s’est opérée sur les territoires palestiniens et non israéliens. Partant, il n’est pas dans l’intérêt d’Israël de continuer à vivre dans l’impasse actuelle, ni de voir s’éteindre le rêve de la paix selon la formule de Madrid renforcée par l’initiative arabe. En effet, rouvrir les vieux dossiers n’est dans l’intérêt de personne et surtout d’Israël qui n’a jamais rêvé de la légitimité de l’acceptation arabe de son existence.

L’ambition des Arabes de réaliser une conciliation historique avec Israël n’émane pas d’une position de faiblesse. C’est une ambition légitime qui tient à une logique déterminée. Celle-ci suppose que si les Arabes ont été incapables d’infliger une défaite écrasante à l’Etat hébreu et bien cet Etat, soutenu par la plus grande superpuissance de notre monde contemporain, n’a pu briser la volonté arabe ni imposer l’abdication à aucune partie arabe malgré les victoires tactiques qu’il a réalisées dans des batailles ultérieures ! Aucune partie, quelle que soit sa force ou sa capacité, ne peut croire qu’il est possible de transformer le fait accompli en paix. L’histoire du conflit arabo-israélien le démontre parfaitement.

Les batailles de 1947 se sont terminées par une trêve qui ne s’est pas transformée en paix. Les batailles de 1956 aussi se sont terminées par une trêve qui ne s’est pas transformée en paix. Même la guerre de juin 1967, malgré les gains qu’elle a attribués à Israël, a abouti à de nouvelles lignes de cessez-le-feu. La guerre d’octobre 1973, malgré la grande victoire arabe, a abouti à de nouvelles lignes de cessez-le-feu. Lorsqu’Israël a occupé le Liban et est arrivé à Beyrouth en 1982, il a été obligé de se retirer de manière humiliante en 2000 sous l’emprise des coups de la résistance qui lui a aussi infligé une défaite écrasante en juin 2006.

Ce sont là les leçons tirées d’une série de guerres. Ce sont leurs conséquences sur le terrain de la réalité. Une réalité renforcée par la résistance héroïque du peuple palestinienne durant la première Intifada de 1987 et la seconde en 2000. Mais la paix est tout autre chose. Elle ne peut se matérialiser que par le respect réciproque et la reconnaissance mutuelle des droits légitimes des uns et des autres . 

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