Al-Ahram Hebdo,Voyages | Toutankhamon au pays de ses découvreurs
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 21 au 27 novembre 2007, numéro 689

 

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Voyages

Exposition. C’est dans la capitale britannique que le jeune roi fait escale pendant neuf mois après avoir attiré 4,5 millions de personnes aux Etats-Unis.  

Toutankhamon au pays de ses découvreurs 

Le pharaon égyptien Toutankhamon présente à partir de jeudi ses trésors au Royaume-Uni, patrie de ses découvreurs, pour une vaste exposition de plus de neuf mois dont la quasi-totalité des recettes servira à la préservation des monuments de l’Egypte Ancienne. « Les gens du monde entier ont un rôle à jouer pour restaurer les monuments de l’Egypte Ancienne. Pour la première fois, vous participez à leur préservation », a déclaré Zahi Hawas, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, lors de la présentation à la presse de l’exposition « Toutankhamon et l’âge d’or des pharaons ».

Cette exposition, qui se déroule du 15 novembre au 30 août 2008 à l’O2 Arena, l’ancien dôme du Millénaire, à Londres, offre un aperçu de la vie quotidienne et des rites de l’Egypte au temps de la XVIIIe dynastie avec 130 objets provenant de tombes de la Vallée des Rois.

Une cinquantaine d’entre eux se trouvaient dans la tombe du jeune pharaon Toutankhamon, préservée des pillards pendant 3 200 ans avant sa découverte en 1922 par les Britanniques Howard Carter et Lord Carnarvon. Mais la plupart ne figurait pas dans l’exposition de 1972 qui a battu des records d’affluence aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. « Le roi Tout est venu se présenter, seul, il y a 35 ans avec une cinquantaine d’objets, aujourd’hui il est venu lui-même présenter sa famille », a indiqué Hawas.

Organisée par une société événementielle, l’exposition a suscité des critiques, certaines dénonçant un spectacle commercial. « Lorsque le Louvre ou le British Museum (partenaire de l’étape londonienne, Ndlr) engrangent 10 millions de dollars avec une exposition unique et que rien ne va à l’Egypte, personne ne considère que c’est commercial », a rétorqué Hawas. « Plus rien n’est gratuit » avec les antiquités égyptiennes, a-t-il prévenu, indiquant que les trésors de son pays ne seraient plus prêtés gratuitement.

75 % de la vente des billets et recettes du magasin de souvenirs sont reversés à l’Egypte pour financer la restauration et la préservation de monuments et éviter qu’ils ne disparaissent dans une centaine d’années. Plus de 4 millions de personnes ont déjà visité l’exposition depuis 2005 aux Etats-Unis et 1,4 million sont attendues à Londres, seule étape européenne prévue. Au total, cette exposition et une seconde prévue dans cinq ans consacrée à Toutankhamon et d’autres pharaons comme Ramsès devraient rapporter 140 millions de dollars aux services des antiquités égyptiennes.

Monté sur le trône à neuf ans, Toutankhamon n’a pas laissé une trace impérissable sur son pays pendant ses dix ans de règne, mais il a acquis une célébrité planétaire avec la mise au jour de sa tombe intacte et ses fabuleux trésors.

Au gré de onze galeries, le visiteur découvre la vie de ses aïeuls, les traditions religieuses et funéraires, puis le quotidien du « roi Tout » avant d’entrer dans sa tombe pour admirer les trésors, pour la plupart en or, qui l’ont accompagné dans l’au-delà. Sont notamment présentés plusieurs statuettes de divinités, une dague sculptée, des objets rituels, mais aussi le diadème royal et un pectoral d’or en forme de faucon qui se trouvaient sur la momie, ornée de plus de 150 bijoux. L’un des joyaux de l’exposition, présenté sur les affiches promotionnelles, est l’un des quatre canopes qui abritaient les viscères momifiés du pharaon et qui reproduit son célèbre masque funéraire. Ce dernier, comme la momie et le sarcophage jugés trop fragiles, n’est pas du voyage.

 

Visite limitée à Thèbes

Au Caire, on a annoncé que L’Egypte va limiter le nombre de visiteurs du tombeau de Toutankhamon à 400 par jour à compter du 1er décembre, avant de fermer cette tombe pour une durée indéterminée en mai 2008 afin de la restaurer. « Le tombeau reçoit de nombreux visiteurs et est considéré comme l’un des plus célèbres de la nécropole pharaonique de la Vallée des Rois », à Louqsor en Haute-Egypte, a rappelé dans un communiqué Zahi Hawas.

Le visage de Toutankhamon a été dévoilé au public dimanche dernier, pour la première fois depuis la mort du pharaon il y a plus de 3 000 ans. La momie de Toutankhamon a été maintenue dans le tombeau mais déplacée de son sarcophage en or massif et déposée dans une vitrine en verre climatisée pour favoriser sa conservation.

Jusqu’à ce jour — qui coïncidait avec le 85e anniversaire de la découverte (le 4 novembre 1922) du tombeau et du monumental trésor qui s’y trouvait —, seul un groupe restreint d’initiés avait pu voir le visage de « l’enfant-pharaon ».

« Le tombeau reçoit 350 visiteurs environ par jour et nous nous attendons à en recevoir le double à la suite de la révélation du visage du pharaon », avait souligné le directeur des antiquités de la Vallée des Rois, Moustapha Wazeri, ajoutant que ces visiteurs apportaient « humidité, chaleur et bactéries ». « La momie était menacée d’être réduite en poudre à cause du nombre de visiteurs », avait de son côté relevé Hawas .

Les travaux de restauration des deux complexes monumentaux ont été financés par la Fondation Aga Khan et réalisés par the Aga Khan Trust for Culture – Egypt, en collaboration avec le Conseil Suprême des Antiquités égyptiennes (CSA), avec des conseillers étrangers. « Dans le projet, ont participé un nombre estimable de restaurateurs, artisans, superviseurs et ouvriers égyptiens. Plus de 700 personnes font partie aujourd’hui de ce projet majeur de développement », souligne Abdel-Khaleq Mokhtar, directeur général de la zone archéologique du sud du Caire où se situe le quartier Al-Darb Al-Ahmar. Des stages de formations en les techniques de la restauration ont été tenus pour ces centaines de jeunes hommes et femmes. D’autres ont été tenus pour un nombre des habitants.

 

Associer les habitants

Les édifices qui viennent d’être restaurés ne seront pas fermés à clefs. Pour garantir la conservation et une bonne réutilisation des monuments, la Fondation Aga Khan en collaboration avec le CSA a décidé la réouverture des mosquées aux fidèles, et la réutilisation des autres édifices dans des activités culturelles et sociales. « La Fondation Aga Khan a fait intégrer les habitants de Darb al-ahmar dans ses travaux pour les sensibiliser et garantir plus tard la préservation des monuments et des maisons qui les entourent après restauration », souligne Emad Osman.

L’intérieur du palais Khayer bey sera transformé en musée, le sabil servira de centre pour les activités culturelles diverses. La maison d’Ibrahim Agha Mostahfezan sera réutilisée comme un centre de santé pour l’enfance et la maternité, ainsi qu’une petite clinique. « La madrassa et le kottab d’Oum Al-Sultan Chaaban ainsi que les chambres qui les suivent seront réutilisés dans des activités servant au développement du niveau social et économique des habitants du quartier Al-Darb Al-Ahmar. Une tendance de plus en plus admise en ce qui concerne Le Caire islamique puisqu’il est difficile de vider la ville de ses habitants. On étudie actuellement le genre d’activités qui peuvent être effectuées là bas : on pense à une bibliothèque, des classes présentant des cours d’enseignement aux analphabètes adultes et on pense aussi à des classes ou une sorte d’ateliers pour apprendre aux jeunes l’artisanat traditionnel », souligne Abdel-Khaleq Mokhtar. Une démarche à double intérêt : préserver d’une part les monuments et sensibiliser d’autre part les habitants du quartier à l’importance et la richesse du patrimoine.

Le quartier Al-Darb Al-Ahmar vit actuellement une ambitieuse opération pour la restauration du reste de ses édifices historiques et surtout la préservation du tissu social qui l’entoure.

D’autre part, la Fondation Aga Khan prend actuellement des mesures pour achever les travaux de restauration de la muraille est de Saladin ainsi que la création d’un musée racontant l’histoire de la capitale islamique, au sein du parc d’Al-Azhar, tout près d’Al-Darb Al-Ahmar. Elle pense ainsi à cet égard ouvrir une porte sud dans le parc Al-Azhar au service de ses visiteurs qui veulent aller voir les monuments du Caire islamique, surtout ceux d’Al-Darb Al-Ahmar. « Un million de personnes visitent le parc Al-Azhar par an. Il faut encourager ce grand nombre de visiteurs à visiter les sites islamiques à proximité et contempler ces lieux historiques remarquables », estime le prince Karim Aga Khan.

Amira Samir


 

Une rue, forêt de monuments islamiques

On vous propose un trajet à faire à pied pour visiter la partie sud du Caire islamique en suivant une rue généralement moins fréquentée par les touristes. 

Sans aucun doute, on ne connaît bien Le Caire qu’en le parcourant à pied. L’une des plus belles balades possibles peut être effectuée dans une vieille rue en arc de cercle qui se trouve au pied de la Citadelle de Saladin. Le quartier que vous allez suivre porte le nom de son artère principale et signifie « la route rouge ». Il fut créé à l’époque ayyoubide pour relier Le Caire, Al-Qahira (la Victorieuse) à la Citadelle nouvellement construite à l’époque.

Cette rue a plusieurs noms : Al-Tebbana, Bab Al-Wazir mais c’est Al-Darb Al-Ahmar qui est le plus usité. C’est tout un quartier bordé de mosquées, de sabils, de kottabs, de palais et d’immeubles de plusieurs étages ... La rue Al-Darb Al-Ahmar vous offre un éventail intéressant des richesses architecturales du temps de la splendeur de l’Egypte islamique. La plupart des monuments qui la bordent sont d’époques mamelouke et ottomane, édifiés entre la fin du XIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle.

Reliant la Citadelle à Bab Zoweila, la porte sud du Caire islamique, cette rue traverse une zone d’abord défrichée pour laisser la place à des jardins d’agrément pour Saladin, puis construite sous le règne d’Al-Nasser Mohamad dont les gendres y firent bâtir des demeures. La balade commence à Bab Al-Guédid, la porte nord de la Citadelle. Au fond d’une petite rue transversale, on trouve les ruines d’un hôpital médiéval, le maristan d’Al-Moäyed Cheikh (achevé en 1420), sur l’autre côté apparaissent la madrassa (école) et le tombeau de l’émir (prince) Aytomoch Al-Baghasi (1363). Vous trouverez aussi les restes de la tombe et du sabil-kottab de l’émir Tarabay Al-Charifi (1504) ainsi que le tombeau d’Azdomor édifié au début du XVIe siècle.

Quelques centaines de mètres plus bas, on tombe sur le palais mamelouk d’Alin Aqq (1293), occupé et remodelé par l’émir Khayer bey qui construisit sa mosquée-mausolée et un sabil-kottab en 1502 juste à côté, d’où la vue est l’une des plus pittoresques et des plus fréquemment photographiées du Caire.

De l’autre côté de la rue, on aperçoit un immeuble de 14 appartements, dotés de plusieurs entrées, qui fut construit en 1522, et qui s’étire sur plus de 65 mètres. Juste après la mosquée de Khayer bey, se dresse une demeure du XVIIe siècle qui jouxte la mosquée de l’émir Aqq Sonqor (1347), gendre d’Al-Nasser Mohamad. L’appellation de « mosquée bleue », que les guides touristiques attribuent à cette mosquée, lui vient de la décoration de faïences bleues et vertes à motifs floraux, en provenance de Damas dont l’a dotée, en 1651, Ibrahim Agha Mostahfezan, le premier propriétaire de la demeure attenante. En face d’Aqq Sonqor, on rencontre un sabil du XVIIe siècle, un tombeau, puis une autre maison d’Ibrahim Agha Mostahfezan (1652) avec un sabil adjacent (1639), à laquelle succède un petit bâtiment religieux ottoman avec, derrière, un petit minaret ayyoubide (1260). Juste en face se dressent la madrassa à beau portail et le tombeau que le sultan Chaabane fit construire pour sa mère en 1368. Beit Al-Razzaz, adjacent, est en fait un palais à deux cours, plus de 100 pièces et un dédale de souterrains. Il date de la fin du XVIIIe siècle. Il incorpore une maison construite par Qaïtbay en 1 494.

Après un croisement, apparaît un autre sabil-kottab du XVIIe siècle, puis sur la droite, un tombeau du XIVe siècle. On arrive ensuite à la mosquée Al-Maridani (1340), remarquable pour ses marbres et ses splendides moucharabiehs séparant la cour du sanctuaire. Plus loin dans la même rue se trouve la mosquée d’Ahmad Al-Mehmendar (1325) à laquelle s’adosse un sabil-kottab du XVIIe siècle.

Enfin, sur la droite, à un tournant en vue de Bab Zoweila, on parvient à la charmante mosquée de l’écuyer du sultan Qaïtbay, l’émir Qigmas Al-Ishaqi (1481) relié à son sabil-kottab par une passerelle enjambant une ruelle. A cet endroit, Al-Darb al-ahmar continue à Bab Zoweila et au bazar des khiyamiya (les fabricants des tentes) puis à une centaine de mètres au Musée d’art islamique .

A. S.

 

 

 

 




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