Palestine.
La bande de Gaza vit au rythme des accrochages
israélo-palestiniens et subit une nouvelle série de
sanctions économiques imposées par l’Etat hébreu. Un climat
qui réduit les chances de la prochaine réunion sur le
Proche-Orient.
Paroles de paix, actes de guerre
Trois Palestiniens tués et plus de 20 blessés ainsi qu’un
soldat israélien tué lundi lors d’accrochages entre l’armée
israélienne et des combattants palestiniens. La situation
dans la bande de Gaza risque de s’embraser encore plus dans
les jours à venir alors que s’approche la conférence
internationale censée relancer la paix entre Israéliens et
Palestiniens. Sur le terrain, le climat de confiance propice
à la paix est loin d’exister. Outre les violences de cette
semaine, Israël a commencé dimanche à imposer de nouvelles
sanctions économiques contre la bande de Gaza considérée
comme « une entité hostile » par l’Etat hébreu. Et ce, en
représailles selon Tel-Aviv, aux tirs de roquettes sur le
territoire israélien. Israël a ainsi commencé dimanche à
réduire ses livraisons de carburant à la bande de Gaza « de
5 à 11 % en fonction du type de carburant », a rapporté une
source au sein des services de sécurité israéliens. Une
mesure qui risque d’étouffer davantage la bande de Gaza, une
région qui croule sous le poids des difficultés économiques.
Impuissante face à cette nouvelle mesure israélienne,
l’Autorité palestinienne a appelé la communauté
internationale à intervenir pour protéger la population
civile dans la bande de Gaza. « Un million et demi de
Palestiniens ont assez souffert et Israël ne peut utiliser
leurs besoins humanitaires comme moyen de pression », a
fustigé le président Mahmoud Abbass.
Le Hamas, qui a pris le contrôle du territoire en juin, a
pour sa part dénoncé le « chantage » israélien. « La (...)
tentative d’étrangler le peuple palestinien va crier une
déflagration qui explosera non seulement à la figure du
Hamas mais affectera aussi la région toute entière », a
déclaré Faouzi
Barhoum, porte-parole du Hamas.
Les Nations-Unies ont aussi mis
Israël en garde contre toute punition collective comme
l’interruption de la fourniture de denrées ou de services
essentiels. D’autant plus que les Palestiniens font valoir
qu’Israël contrôle les frontières de la bande de Gaza et a
l’obligation, au regard du droit international, en tant que
puissance occupante, de répondre aux besoins fondamentaux de
la population.
Ces agissements israéliens, qui interviennent à quelques
semaines de la réunion internationale sur le Proche-Orient
prévue d’ici la fin de l’année à Annapolis, aux Etats-Unis,
n’augurent rien de bon. Avec l’absence d’un climat de
confiance, les mesures de punition collective imposées au
peuple palestinien et les accrochages israélo-palestiniens,
on se demande comment il sera possible de parler de paix.
A cela s’ajoute le manque de clarté qui entoure l’agenda de
la réunion. Lors de leur dernière rencontre vendredi
dernier, les dirigeants palestinien Mahmoud
Abbass et israélien Ehud
Olmert sont certes convenus de
parvenir rapidement à un document conjoint « significatif »
en vue d’un règlement du conflit, avant la tenue de la
réunion d’Annapolis. Cela dit, les divergences restent
profondes. Les deux hommes ont chargé des équipes de
négociateurs d’élaborer un document conjoint sur les
contours d’un règlement pour le présenter à la réunion. Ce
document, qui servira de base à des négociations sur un
traité de paix, censées être formellement lancées dans la
foulée de la réunion, doit aborder les questions-clés du
conflit : les frontières du futur Etat palestinien, le sort
des réfugiés palestiniens, des colonies juives et de
Jérusalem. Or, après plusieurs rencontres entre
négociateurs, un énorme fossé continue toutefois de séparer
les deux parties, qui se rejettent la
responsabilité de l’impasse. Pour le porte-parole de la
présidence palestinienne, Nabil
Abou-Roudeina, « les obstacles et les difficultés
s’expliquent par le refus d’Israël de parvenir à un document
définissant les bases du règlement permanent et à un
calendrier pour son application », alors que Mahmoud
Abbass a, lui, répété qu’il
était « nécessaire de parvenir à un document clair englobant
toutes les questions liées à un règlement final ». La
présidence palestinienne a aussi accusé Israël d’être à
l’origine « des obstacles et des difficultés » rencontrés
lors des discussions.
Pour aider les parties à progresser, la secrétaire d’Etat
américaine, Condoleezza
Rice, doit effectuer début
novembre une nouvelle mission dans la région, sa huitième
depuis le début de l’année, avec l’espoir minime que cette
fois-ci les efforts porteront leurs
fruits .
Abir
Taleb