Exposition.
Un beau souvenir de Prague marque la galerie Ofoq où est
présenté, non sans humour et avec une collection unique de
peintures et d’illustrations, l’artiste tchèque Jiri Votruba.
Votruba fait son pop art
L’illustration
des cartes de vœux de l’Unicef, les images publicitaires de
l’ONG Amnistie International, ou encore les invitations du
Hall de Concert de Sapporo au Japon, ont toutes un point en
commun : le peintre et illustrateur Jiri Votruba.
Pour ceux qui ont eu la chance de passer par la charmante
ville de Prague, le nom de Jiri Votruba leur est sûrement
familier. Ses illustrations se retrouvent dans toutes les
petites boutiques-souvenirs de la ville ; tasses, t-shirts,
cartes postales … rien n’échappe à ses images légendaires,
qui s’impriment sur nombre d’objets et qui se vendent comme
des petits pains.
Pour
les moins chanceux n’ayant pas encore visité Prague, le
voyage immédiat n’est plus de rigueur, un petit tour par la
galerie Horizon One ou Ofoq au musée Mahmoud Khalil suffira.
En effet, l’exposition 3 en 1, regroupe la plus grande
partie du travail réalisé au fil des années, par cet
incontournable artiste tchèque.
Né
à Prague le 8 décembre 1946, Votruba est architecte de
formation, diplômé de la faculté d’architecture de
l’Université technique tchèque, à Prague. C’est par amour
pour ce qui n’était autrefois qu’un simple hobby, qu’il est
devenu peintre et illustrateur. Il remercie son père, qui
lui-même peignait pendant les pires heures du régime, de lui
avoir fait découvrir l’acrylique et la peinture à l’huile
dès l’âge de dix-huit ans.
Parmi les œuvres exposées à la galerie Ofoq, l’une de ses
plus récentes séries de toiles peintes à l’acrylique : Too
Much Love, dont le nom fut inspiré par une chanson du groupe
de rock Queen, Too Much Love Kill You. Cette série d’œuvres
est un contraste entre des images quotidiennes
provenant
de manuels d’instructions et des thèmes floraux, inspirés
par un de ses voyages à Madagascar. Un contraste certes peu
commun, vu que l’on se retrouve à admirer des toiles
divisées en deux, la partie supérieure admirablement peinte
par des motifs floraux, tandis que la partie inférieure
illustre par étapes, la façon d’éplucher et de manger une
banane, ou même encore comment ouvrir une brique de lait !
Des thèmes qui sortent quelque peu de l’ordinaire, comme sa
série de chaussures de sport, son portrait d’hôtesse de
l’air portant un gilet de sauvetage, ses profils de
personnes buvant des boissons gazeuses, en mangeant des
frites, ou tout simplement sa succession de piscines !
Connotation très jeune
Tout cela donne une connotation très jeune à l’exposition,
qui nous fait rappeler nos bandes dessinées préférées. Son
style se rapproche énormément de la culture pop art, rendue
célèbre par Andy Warhol.
Une succession de trois grandes toiles nous intrigue. A
première vue, ce sont des simples coups de pinceau.
Cependant, dès que l’on s’en approche, on constate le nombre
incroyable de petits détails tamponnés ou dessinés en
arrière-plan : bateaux, bouches, personnes, bouteilles, une
centaine de petites représentations dont on ne peut
s’empêcher de s’amuser à compter …
On retrouve également ses célèbres cartes postales, qu’il a
commencé à créer et à vendre en 1990. Trois d’entre elles
rendent hommage à l’Egypte. Une représente la ville et deux
autres illustrent la diva de l’Orient, Oum Kalsoum, ainsi
que l’inoubliable écrivain Naguib Mahfouz. Toujours sur un
ton très humoristique on ne peut manquer le reste de ses
affiches illustrant les plus grands musiciens de la musique
classique, tels Mozart, Verdi et Rossini.
Bref, une exposition que l’on visite avec le sourire aux
lèvres.
Natayla Teymour