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Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 10 au 16 Octobre 2007, numéro 683

 

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Environnement

Nuage noir. Avec de nouveaux compresseurs de paille de riz et des usines d’incinération de déchets agricoles fournis cette année aux agriculteurs, la lutte contre ce phénomène automnale au-dessus du Caire fait de légers progrès. 

Du mieux à la campagne
mais l’air reste chargé

Depuis sa prise de fonction, en 2004, le ministre de l’Environnement, Magued Georges, se montre déterminé à éradiquer le phénomène du nuage noir, qui apparaît chaque automne au-dessus du Caire, à cause de l’incinération en plein air des déchets agricoles. L’affaire est sérieuse. N’est-ce pas ce même nuage noir qui a coûté à Mme Nadia Makram Ebeid son poste de première femme ministre de l’Environnement ?

Force est de constater que Magued Georges ne ménage pas ses efforts tout en se montrant réaliste puisqu’en 2005, il a déclaré que la disparition quasi totale du phénomène n’interviendrait pas avant 2010.

Ainsi, durant le mois de septembre, le ministre a-t-il fait plusieurs déplacements dans les gouvernorats cultivateurs de riz (Charqiya, Qalioubiya, Daqahliya et Gharbiya) pour y inaugurer des usines de recyclage de déchets agricoles et livrer des compresseurs de paille de riz à des jeunes porteurs de projets de recyclage de ces déchets.

Dans le gouvernorat de Charqiya, le ministre a visité les deux usines de recyclage créées par l’Organisme arabe de l’industrialisation afin de transformer les déchets agricoles en engrais biologiques. Ces deux unités ont une capacité de recyclage de 300 000 tonnes de paille par an et permettront la création de 300 emplois. « Avec l’installation des usines d’Al-Khattara et d’Al-Qorein, l’Organisme arabe de l’industrialisation vise à soutenir le plan du ministère de l’Environnement et à faire d’une pierre deux coups : résoudre le problème de l’incinération en plein air des déchets agricoles qui conduit à une dégradation sanitaire et environnementale, et profiter des 30 millions de tonnes de déchets agricoles (dont 3,5 millions de tonnes de paille de riz), produites chaque année en les recyclant et réalisant des bénéfices », explique Nabil Anouar, PDG de l’usine d’Al-Qorein.

Pour sa part, Magued Georges a indiqué que ces deux usines de recyclage répondent aux critères internationaux les plus modernes. Elles occupent une superficie de 60 feddans et le coût de leur installation a dépassé les 15 millions de L.E. « Ces usines peuvent produire 160 000 tonnes d’engrais organiques par an, et ce en transformant la paille qui alimente le phénomène du smog quand elle est incinérée en plein air, en une production utile à rendements économiques importants », affirme Georges.

Le gouvernorat de Qalioubiya a également témoigné d’une visite du ministre pour fournir aux jeunes du gouvernorat 50 nouveaux compresseurs. Enfin, dans le gouvernorat de Daqahliya, toujours au mois de septembre, le ministre a inauguré deux nouvelles usines de recyclage d’une capacité annuelle de 300 000 tonnes de paille et ce toujours pour produire des engrais organiques. Les usines de Daqahliya s’étendent sur 100 feddans et elles ont coûté 20 millions de L.E. Une étude est, par ailleurs, en cours de réalisation pour installer d’autres usines similaires au sud du gouvernorat, à Mit Ghamr et Sinbellawin. Dans le gouvernorat de Gharbiya, et en coopération avec le Conseil national des jeunes, ce sont 100 compresseurs qui ont été livrés.

Respect des législations

Malgré cette action importante de Magued Georges, les chiffres démontrent que beaucoup reste encore à faire. Selon une étude du ministère de l’Environnement lui-même, les 4 nouvelles usines ne peuvent traiter que 600 000 tonnes de paille par an. Ajoutées à une cinquième usine déjà existante d’une capacité de 150 000 tonnes de paille de riz par an, la quantité recyclée chaque année ne peut dépasser le million de tonnes sur un total de 3,5 de tonnes de paille produite par an. C’est-à-dire que moins d’un tiers de la production sera incinéré. Pour un coût très important. Selon le Dr Essam Al-Hennawi, expert au Centre national des recherches, « l’Etat dépense chaque année 5 milliards de L.E. à cause de la pollution de l’air ». Magued Georges avait, de son côté, annoncé en 2005 que sa politique d’amélioration de la qualité de l’air coûterait sur 5 ans la bagatelle de 30 milliards de L.E.

C’est pourquoi, malgré les efforts sur le terrain, un important travail reste à faire sur le respect des législations pour réduire davantage les nuisances. Car la responsabilité de la pollution de l’air se partage entre plusieurs ministères : Industrie, Pétrole, Intérieur. Et le Dr Hennawi estime qu’une application stricte et sévère des législations pourra aboutir à des résultats satisfaisants et immédiats. « Les législations existantes sont bafouées. Je me demande ce qui est le plus important : vérifier que les automobilistes portent bien leur ceinture de sécurité, ou se montrer très sévère en ce qui concerne les émissions de gaz d’échappement ? Je crois qu’on s’intéresse surtout à la première question », déplore le Dr Hennawi. Mais l’absence d’application stricte des législations concerne tous les domaines en Egypte. Et c’est à ce niveau-là qu’il faut agir pour obtenir d’amples et concrètes améliorations, au-delà de la pollution de l’air.

Dalia Abdel-Salam

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En bref

JME 2008
La Nouvelle-Zélande sera l’hôte principal de la Journée mondiale de l’environnement 2008, a annoncé la semaine dernière le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE). L’accent des festivités en 2008 portera sur les solutions et les opportunités pour les pays, les industries et les communautés de « chasser les habitudes » en vue de parvenir à des économies et styles de vie à faible carbone. Selon Achim Steiner, sous-secrétaire général de l’Onu et directeur exécutif du PNUE, les pays développés et en développement bénéficieront économiquement des technologies et des stratégies plus efficaces à faible teneur en carbone. Toujours durant les célébrations 2008, l’accent sera également mis sur le rôle des forêts pour contrer l’augmentation des gaz à effet de serre.

Prix Sasakawa
Mme Jeunesse Park, d’Afrique du Sud, et l’ONG Bangladeshi, Shidhulai Swanirvar Sangstha, sont les lauréats 2007 du Prix Sasakawa du PNUE pour des projets de lutte contre les changements climatiques. D’une valeur de 200 000 dollars, ce prix est attribué chaque année à des individus et des institutions qui ont apporté une contribution importante à la gestion de l’environnement. Le jury formé de quatre membres a choisi les lauréats, lors d’une réunion qui s’est tenue au siège du PNUE à Nairobi, et la cérémonie de remise de prix aura lieu le 27 octobre 2007 au Musée américain d’histoire naturelle, Rose Center for Earth and Space, à New York.

Climat
La question du réchauffement climatique a connu la semaine dernière des journées-clés à l’Onu et à Washington où dirigeants mondiaux et diplomates se sont attelés à faire face à la crise environnementale qui menace la planète, même si d’importantes divergences demeurent. A New York, les représentants de 150 pays ont tenu un sommet inédit sur le réchauffement climatique avant l’Assemblée générale des Nations-Unies, en l’absence du président américain George W. Bush. Ils ont envoyé un message d’espoir pour des progrès concrets en décembre, lors de la conférence internationale de Bali, pilotée par l’Onu, qui doit tracer la feuille de route vers le protocole succédant à celui de Kyoto. Le protocole de Kyoto expire en 2012 et la prochaine règle du jeu doit être prête en 2009. En effet, la France a proposé d’accueillir une nouvelle réunion ministérielle des pays avancés après la conférence de Bali autour de mars 2008.

 

 




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