Anniversaire
Epuisés, appauvris et sans grand espoir de jours
meilleurs, les Palestiniens de la bande de Gaza ont vécu
une année des plus sombres depuis la victoire électorale
des islamistes du Hamas en janvier 2006.
Déjà en déliquescence, l’Autorité palestinienne est
aujourd’hui paralysée par une lutte au pouvoir entre le
Hamas, à la tête du gouvernement, et la présidence
contrôlée par le Fatah, alors que l’Occident a cessé ses
aides financières directes pour punir le Hamas qui
refuse de reconnaître Israël. L’Etat hébreu a suspendu
aussi le transfert de centaines de millions de dollars
collectés en taxes pour le compte de l’Autorité
palestinienne. Doublées d’un boycott diplomatique, ces
sanctions ont laissé le gouvernement dans un état de
cessation de paiements. Conséquence : L’armée de
fonctionnaires ne reçoivent que très irrégulièrement
leurs salaires depuis un an. Alors que l’Agence de l’Onu
pour les réfugiés (Unrwa)
distribue des aides alimentaires à quelque 830 000
Palestiniens de la bande de Gaza, qui compte environ 1,4
million d’habitants.
En septembre, la Banque mondiale avait prévenu que 2006
pourrait être la pire année pour l’économie
palestinienne. Selon ses projections, si cette situation
persiste, 47 % de la population active sera au chômage
en 2008 (contre 23 % en 2005, et 40 % en 2006) et le
taux de pauvreté atteindra 74 % (44 % en 2005, 67 % en
2006). Conséquence parmi tant d’autres de la situation
difficile, de nombreux Palestiniens ont dû renoncer même
à se marier faute d’argent.
La détérioration de la situation humanitaire et l’échec
des discussions sur un gouvernement d’union ont achevé
de plonger les territoires palestiniens dans l’anarchie
peu après l’élection surprise du Hamas aux législatives
du 25 janvier 2006. Des affrontements ont éclaté entre
les membres du Fatah et du Hamas, alors que l’armée
israélienne a intensifié ses opérations dans la bande de
Gaza après le rapt d’un de ses soldats fin juin. Selon
des statistiques de l’Onu, 856 Palestiniens au total
sont morts en 2006 dans ces violences, contre 242 en
2005.
Ces violences ont ouvert la porte aux ingérences
régionales, alors qu’Israël en a profité pour sévir à sa
guise dans les territoires palestiniens sans attirer
l’attention du monde. Il semble désormais que la
solution réside dans la tenue de nouvelles élections qui
permettraient l’émergence de nouveaux dirigeants.