Al-Ahram Hebdo, Afrique | Fin de crise
  Président Salah Al-Ghamry
 
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 Semaine du 31 janvier au 6 février 2007, numéro 647

 

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Afrique

Guinée . Les discussions entre le gouvernement et les responsables syndicaux ont abouti à un accord mettant fin à la grève générale qui a paralysé le pays pendant 18 jours. 

Fin de crise 

Après une semaine de négociations, syndicats et autorités ont signé un accord répondant à plusieurs revendications des grévistes, ouvrant la voie à un dénouement de la crise politique en Guinée. Le pays a, en effet, connu 18 jours de grève générale paralysant totalement le pays et provoquant la mort de 59 personnes.

Cette grève a pris fin à la suite de la conclusion d’un accord entre les principaux dirigeants syndicaux et des membres du bureau de l’Assemblée nationale, du Conseil économique et social et de la Cour suprême, plusieurs ministres ainsi que des responsables religieux y ont pris part. Cet accord prévoit des mesures sociales et la mise en place d’un gouvernement de large consensus, dirigé par un premier ministre chef du gouvernement, fonction jusqu’à présent dévolue au président. « Nous déclarons la suspension de la grève générale illimitée lancée le 10 janvier. Les travailleurs et travailleuses de Guinée des secteurs public, privé et informel sont priés de reprendre le travail à partir du samedi 27 janvier », a déclaré Ibrahima Fofana, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), une des deux centrales à l’origine du mouvement.

Cependant, le futur premier ministre, dont la nomination interviendra dans les prochains jours, doit être « un haut cadre civil, compétent, intègre, et qui n’a été impliqué ni de près ni de loin dans des malversations. Un patriote qui aime la Guinée et soit prêt à la servir », a précisé Fofana. Mais aucun détail n’a été déclaré sur le mode de désignation du chef du gouvernement, qui revient au chef de l’Etat selon la Constitution. Aucun nom ne semblait faire l’unanimité parmi les négociateurs.

 

Avec l’opposition et la société civile

La création d’un poste de premier ministre était l’une des principales revendications des grévistes qui voulaient la réduction des pouvoirs du chef de l’Etat Lansané Conté, au pouvoir depuis 23 ans et atteint par la maladie. « C’est la troisième grève générale dans ce pays en moins d’un an, mais cette fois la grève a réalisé ses buts parce qu’elle est organisée avec l’appui des partis d’opposition et de la société civile », explique Sayed Feleifal, analyste au Centre d’études africaines de l’Université du Caire.

Avec ce premier ministre aux pouvoirs élargis, les syndicats veulent mettre un terme à la mauvaise gouvernance et sortir enfin de la crise économique et sociale qui accable la population depuis plusieurs années.

Les syndicats ont aussi obtenu que la procédure visant Mamadou Sylla et Fodé Soumah, deux proches du président, inculpés de détournement de fonds publics et libérés sur ordre de Conté mi-décembre, soit « poursuivie sans aucune entrave ». En outre, les syndicats ont demandé la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations et la mise en place d’une commission d’enquête pour retrouver et sanctionner les auteurs d’exactions.

Sur le plan économique, l’accord stipule que les salaires de janvier des agents de tous les secteurs public, mixte et privé seront intégralement payés. De plus, il prévoit la réduction du prix du carburant à la pompe, l’arrêt immédiat des exportations des denrées alimentaires et des produits halieutiques et forestiers jusqu’en décembre 2007, le relèvement des pensions de retraite et la réduction du prix du riz.

Les syndicats avaient exigé dans leur préavis de grève des garanties en matière de séparation des pouvoirs, dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’amélioration des conditions de vie des travailleurs guinéens. Ils ont obtenu gain de cause, puisque l’accord signé par les parties contient un volet judiciaire prévoyant le « strict respect » de la séparation des pouvoirs.

Les grévistes ont également exigé la réparation pour les dégâts occasionnés par un raid des forces de l’ordre à la Bourse du travail, qui abrite le siège de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG). Les deux parties ont d’autres questions sociales, comme la baisse du pouvoir d’achat et la stabilisation de la monnaie. « Le mouvement syndical continuera à jouer son rôle de surveillance de la bonne gouvernance en Guinée », a expliqué Fofana.

Les deux centrales syndicales, la CNTG et l’USTG, avaient initialement lancé le mouvement pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat, la corruption et l’ingérence du chef de l’Etat dans les affaires judiciaires. Face à l’intransigeance du pouvoir, la grève s’était progressivement radicalisée mais la situation s’est apaisée sur le terrain depuis la répression des manifestations du 22 janvier et le début des pourparlers.

Maha Salem

 




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