Al-Ahram Hebdo,Invité | Mohamad Mansour
  Président Salah Al-Ghamry
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
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 Semaine du 27 septembre au 3 octobre 2006, numéro 629

 

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Invité

Au cœur d’une polémique après les récents accidents de trains, Mohamad Mansour, le ministre des Transports, fait part de son plan de restructuration du secteur et réfute les accusations dont il est  l’objet.

 « Le plan de modernisation
 doit être achevé en 24 mois »

 

Al-Ahram Hebdo : Depuis votre nomination au poste de ministre des Transports, plusieurs catastrophes ont eu lieu : naufrage du ferry Al-Salam 98, accidents de trains, etc. Comment les expliquez-vous et quel est votre plan pour les éviter dans l’avenir ?

Mohamad Mansour : Il est vrai que depuis mon arrivée, les accidents se sont succédé. Mais je n’y suis pas pour grand-chose. Les transports en Egypte sont dans une situation délicate. Les locomotives, les systèmes de signalisation, les voies ferrées, les ports ... Il suffit de mentionner que sur 700 locomotives, seules 287 fonctionnent. Chaque jour, un accident arrive. Mais, croyez-moi, cela ne durera pas. J’ai présenté au cabinet ministériel un plan détaillé pour la modernisation des 6 secteurs du transport en Egypte. Il s’agit d’un plan global comportant main-d’œuvre, sécurité, performance, technologie, signalisation ... Car rien ne changera si l’on s’occupe d’un aspect des transports en particulier et en négligeant l’autre. Dans l’avenir, le ministère ne sera plus le seul opérateur. Par contre, il restera régulateur. Le port d’Alexandrie est un bon exemple de cette nouvelle vision des choses.

— Votre plan de modernisation des chemins de fer nécessite 8,5 milliards de L.E. Comment le gouvernement pourra-t-il le financer ?

— Cette question ne m’inquiète plus. Le premier ministre nous accorde la priorité. Quand nous avons présenté notre plan de restructuration sur 5 ans, il nous a demandé de l’achever dans un délai maximum de 24 mois et a promis que nous recevrions les sommes dont nous avions besoin. Il a décidé tout de suite de consacrer 5 milliards de L.E. de la valeur obtenue par l’octroi de la troisième licence de téléphonie mobile à cet objectif. Mais nous ne recevrons pas directement cette somme. Une fois que nous nous serons mis d’accord avec une société pour qu’elle entreprenne les travaux, le gouvernement s’occupera de la payer.

— Une période de 24 mois n’est-elle pas un peu courte pour une telle restructuration globale ?

— Pas du tout. Il y avait au début un problème de financement, mais le premier ministre a tranché l’affaire. De plus, nous venons de signer un protocole avec une entreprise émiratie pour créer un holding. Cette entreprise dont le capital s’élève à un milliard de dollars est prête à investir 30 milliards de dollars dans les 5 prochaines années afin de créer un nouveau réseau ferroviaire, soit une ligne Le Caire-Hurghada, une autre Borg Al Arab-Alexandrie, et une troisième 10 de Ramadan-Aïn-Chams. Vous observerez donc bientôt une amélioration du système du transport égyptien.

— La création de ce holding est-elle une étape vers la privatisation de l’Organisme des chemins de fer ?

— L’idée de la privatisation de l’Organisme des chemins de fer est définitivement écartée. Nous l’avons déjà discutée en juillet dernier à la commission du transport à l’Assemblée du peuple, lors de la modification de certains articles de la loi relative aux chemins de fer. Nous nous sommes mis d’accord pour ne pas privatiser l’Organisme des chemins de fer. De même, suite aux accidents de Qalioub, le chef de l’Etat, Hosni Moubarak, a insisté sur la non privatisation des chemins de fer, utilisés par une majorité de citoyens modestes.

— Mais, existe-t-il un projet pour faire participer le secteur privé à la modernisation des chemins de fer ?

— Effectivement, nous pensons encourager certaines entreprises privées spécialisées dans le domaine du transport à prendre part à la modernisation de quelques lignes de chemins de fer. Cela nous permettra, d’une part, de profiter de leur expérience, et d’autre part, d’exécuter, le plus vite possible, le plan de modernisation qui doit être achevé en 24 mois, selon les instructions du gouvernement.

— L’augmentation récente du prix des billets de train va-t-elle servir au financement du plan de restructuration ?

— Non, nous visons seulement à obtenir l’autofinancement. Le ministère des Transports enregistre chaque année des pertes de 1,6 milliard de L.E. Or, il reçoit 1,144 milliard de L.E. chaque année du gouvernement. Il n’arrive donc pas à couvrir ses dépenses. Les salaires n’augmentent pas et les équipements ne sont pas modernisés. Pour aller du Caire à Tanta, un étudiant paye de sa poche 6 piastres. Le ministère subventionne 98 % du prix de son billet. Toujours dans le but de l’autofinancement, nous tentons de consacrer une place plus importante au fret qui nous permet de réaliser de bonnes recettes.

Il nous a fallu aussi augmenter le prix des billets de 15 %, mais seulement pour la première classe, depuis juillet dernier. Ceux qui voyagent en première classe peuvent assumer une telle hausse. Cela servira à augmenter les salaires des fonctionnaires. Ceux qui sont en charge de surveiller la signalisation ne reçoivent que 250 L.E. par mois. Comment peut-on s’attendre à une performance dans de telles conditions ?

— Outre les chemin de fer, le ticket de métro ne cesse d’augmenter alors que le service se détériore. Comptez-vous scinder la gestion du métro de celle des chemins de fer ?

— Il est vrai que le ministère étudie actuellement un plan pour cette scission. Mais cela n’aura pas lieu prochainement. Il n’y a pas de raison pour conserver les deux gestions sous une seule tutelle. Cette séparation permettra d’améliorer le service du métro et du train car il y aura pour chacun un organisme responsable pour résoudre ses problèmes.

— Pour le transport maritime, la société Al-Salam monopolise le marché. Quand le gouvernement mettra-t-il fin à ce monopole ?

— Ce monopole ne durera pas. Nous venons de signer un accord avec 3 autres compagnies de ferry étrangères pour œuvrer en Egypte avec la société Al-Salam. Mais, après la catastrophe en mer Rouge, attirer des investisseurs étrangers en Egypte nécessite un peu de temps.

— Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas pris de mesures contre les propriétaires du ferry Al-Salam en fuite à Londres ? Une telle affaire porte atteinte à la réputation du ministère ...

— Le verdict doit être très prochainement rendu. Et c’est après que les mesures nécessaires seront entreprises.

— Les entreprises publiques de fret représentent, elles aussi, un dossier important en raison des difficultés de fonctionnement. Comment comptez-vous agir sur cette question ?

— Cette question n’est plus une priorité. La semaine n’est faite que de 7 jours de travail. Les dossiers de notre ministère sont nombreux. Nous devons décider nos priorités et commencer par le plus important. Et le fret n’est pas pour l’instant une priorité.

— Votre activité d’homme d’affaires a créé un vif débat lors de votre nomination en raison du conflit d’intérêts que cela créait. Qu’en dites-vous aujourd’hui ?

— Il me suffit de dire que je suis au ministère sept jours par semaine et 24 heures par jour. Je me dédie complètement à mon ministère.

— Mais, vous avez été récemment accusé d’abuser de votre fonction en important, via votre société, 25 millions de L.E. d’équipements pour la restructuration des chemins de fer …

— Cela est faux. Ayez un peu pitié de moi ! Les journaux ne cessent de m’accuser. Mon entreprise n’a aucune relation avec ces importations et les jours à venir viendront appuyer mon affirmation.

— Alors, comment garantir la transparence des procédures ?

— La transparence est garantie car le nom des entreprises qui y sont mêlées est signalé. Je suis aussi là pour la garantir.

Névine Kamel

 




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