Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | Un pas en avant, deux en arrière
  Président Salah Al-Ghamry
 
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 Semaine du 20 au 26 Septembre 2006, numéro 628

 

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Palestine . La décision du président de geler les discussions sur le gouvernement d’union nationale porte un coup dur aux efforts déployés pour réduire la souffrance des Palestiniens.

Un pas en avant, deux en arrière

A peine a-t-on commencé à souhaiter un dénouement de la crise entre le Fatah, du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbass, et le Hamas, au pouvoir depuis janvier dernier, que les deux forces se sont engagées dans un nouveau bras de fer. Résultat : une confusion de déclarations et l’annonce par le Fatah du gel des discussions concernant la formation d’un gouvernement d’union nationale. « Tous les efforts du président ont été gelés en raison de plusieurs déclarations des dirigeants du Hamas indiquant qu’un gouvernement formé ne serait pas prêt à respecter les engagements pris et les accords conclus par l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) », a ainsi déclaré Nabil Amr, porte-parole de M. Abbass. Selon les responsables palestiniens, les négociations sont gelées jusqu’à ce que Mahmoud Abbass revienne d’un voyage à New York, où il va participer à l’Assemblée générale des Nations-Unies.

Essayant de réduire l’effet d’un tel gel, le premier ministre palestinien sortant Ismaïl Haniyeh, membre du Hamas, a nuancé les propos des conseillers de Abbass. « J’assure à tous qu’il n’y a pas de recul. Il y a un accord entre le président Abbass et moi pour reprendre le dialogue à son retour », a-t-il dit. Même son de cloche chez son porte-parole, Ghazi Hamad, qui a fait part de son optimisme quant à la perspective d’un gouvernement de coalition. « Il existe des points de divergence mais de manière générale, les choses avancent tranquillement et bien. Nous ne sommes pas dans une impasse », a-t-il dit. « Il nous faut encore un certain temps pour surmonter les divergences ».

Toutefois, d’aucuns ne peuvent nier que les divergences entre les deux forces sont flagrantes, le Hamas étant coincé entre l’enclume et le marteau, ou en d’autres termes, entre sa volonté de préserver son idéologie en tant que mouvement de résistance et son désir de sortir et de faire sortir le peuple palestinien de l’isolement international. « Le Hamas n’a jamais cherché à accéder au pouvoir et ne s’attendait pas à remporter les législatives de janvier dernier. C’était une surprise. Cela dit, il s’est trouvé dans une impasse », nous a souligné le chercheur Moustapha Al-Gammal, du Centre des études arabes et africaines.

Et c’est là que réside le problème principal. Samedi, Haniyeh a insisté sur le fait qu’un document rédigé par des Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, et qui sert de base au projet de gouvernement d’union, « ne reconnaît pas l’occupation » - terme désignant Israël - et n’accepte pas, non plus, les accords passés avec le gouvernement israélien depuis les années 1990. Or, relèvent les conseillers de Abbass, l’accord de gouvernement d’union stipule que la nouvelle coalition « honorera » les accords passés avec Israël. Non seulement le Hamas est sommé de reconnaître les accords passés avec l’Etat hébreu, et c’est ce qu’il refuse, mais aussi de reconnaître l’Etat juif et de renoncer à la violence. Ce sont du moins les conditions posées par le Quartette pour reprendre les aides financières destinées aux Palestiniens.

Selon un autre analyste, un gouvernement d’union nationale est la seule solution qui profite à Hamas. « En constituant un tel gouvernement, le Hamas pourrait pousser certains membres du cabinet, qui seront issus en l’occurrence du Fatah, de mener des négociations pour reprendre le dialogue avec Israël ». Mais pour le moment, le rêve de voir naître ce gouvernement s’est évaporé.

Querelles sur les portefeuilles

Outre la question idéologique, la répartition des portefeuilles suscite des remous, le Hamas ayant réclamé le double des portefeuilles qui seront attribués au parti Fatah. Pour le conseiller politique de M. Haniyeh, Ahmad Youssef, la répartition des portefeuilles au sein du nouveau gouvernement doit refléter l’équilibre des forces au Parlement, dominé par le Hamas. « Par exemple, huit à dix portefeuilles pour le Hamas contre quatre à cinq pour le Fatah », a-t-il écrit dans un article distribué à la presse par le bureau de M. Haniyeh. M. Youssef a également estimé que les postes-clés, Affaires étrangères, Finances, Intérieur, devaient être attribués à des indépendants.

M. Haniyeh a affirmé que les membres du futur cabinet doivent être « honnêtes, capables et exempts de tout soupçon de corruption ». Faisant allusion à plusieurs ministres dans les gouvernements successifs formés par le Fatah depuis 1994 qui ont été accusés de détournement de fonds et de mauvaise gestion.

Les exigences du Hamas ont suscité l’irritation du Fatah, dont un porte-parole, Maher Maqdad, les a qualifiées de « marchandages et de pressions ». M. Abbass a, quant à lui, lié l’entrée en fonction du prochain gouvernement au sort des responsables du Hamas détenus par Israël et du soldat israélien capturé lors d’une attaque à la frontière entre la bande de Gaza et Israël le 25 juin. En effet, les obstacles à la formation du gouvernement ne relèvent pas seulement des Palestiniens, mais aussi d’Israël qui profite des dissidences des deux factions rivales et qui pêche en eau trouble. Si la libération des députés et des ministres membres ou proches du Hamas pris comme otages en juin par l’armée israélienne avait été ordonnée mercredi dernier par un tribunal militaire israélien, les dix-huit personnalités sont toujours en prison, le Parquet militaire ayant fait appel. Ce qui confirme que l’actuel gouvernement israélien n’est en rien disposé à saisir l’occasion que lui offre Mahmoud Abbass de reprendre langue et de délaisser le terrain de la guerre.

Rania Adel

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