Privé
de ses plus grandes vedettes telles que Mohamad Abou-Treika,
Mohamad Barakat et Emad Al-Nahhas pour plusieurs semaines, Ahli
ne ressemblait qu’à l’ombre de lui-même. Le public et les
observateurs pensaient que l’équipe n’avait pas beaucoup de
chances de conserver son titre, d’autant plus que ses joueurs ne
reprendraient l’action qu’assez tardivement. Mais Ahmad Seddiq
était là pour faire le bonheur de cette équipe dépouillée de ses
meilleurs éléments et consoler le directeur technique portugais,
Manuel José Da Silva. Titularisé pour la première fois face à la
JS Kabylie en deuxième journée des quarts de finale de la Ligue
des champions, Seddiq est soumis à l’épreuve. « C’était un match
très difficile. Nous avions perdu le premier contre le Sfaxien
et il nous fallait une victoire si on voulait intégrer la course
», confie-t-il. Seddiq fait une entrée glorieuse en ouvrant le
score par un coup franc bien cadré avant de frapper en puissance
quelques minutes après, mais malheureusement son tir fut
repoussé par le poteau pour offrir une chance facile à Ossama
Hosni qui double le score et assure la victoire. En 90 minutes,
il a presque tout fait sur le terrain mais le plus important est
qu’il a réussi à séduire le public, les observateurs et les
coachs par ses débuts en fanfare. « C’est un match que je ne
pourrai pas oublier. C’est pas chaque jour que tu joues des
matchs pareils et en plus, lorsque tu le fais à ton début, il
faut être très chanceux », explique-t-il. José a fait de lui sa
nouvelle arme fatale. L’ancien latéral d’Esmant Assiout a été
déplacé au milieu de terrain et s’est attribué une grande
liberté de déplacement pour pouvoir bien user de sa vitesse, de
son dribble et de sa puissance de frappe. « Ce n’était pas tout
à fait nouveau pour moi vu que j’avais déjà évolué à ce poste
lorsque je jouais au sein des équipes juniors ». Il est clair
qu’il n’a pas encore maîtrisé toutes les clés de son nouveau
poste. En tout cas, il est sur la bonne voie, mais surtout il
bénéficie d’une grande confiance de la part du technicien
portugais. La nouvelle recrue d’Ahli nous révèle aussi que l’un
de ses éléments de succès avec l’équipe réside dans le fait
qu’il avait déjà joué avec une grande partie de ses joueurs
lorsqu’il évoluait dans l’équipe espoir du club il y a deux ans.
« A cette époque, j’évoluais avec des joueurs comme Emad Metaab,
Ossama Hosni parfois, Hossam Achour et d’autres encore. On se
connaissait assez bien, ce qui m’a facilité la tâche et fait
sentir que je ne suis pas nouveau au groupe », explique-t-il.
Originaire du club du Fayoum, Seddiq a été
prêté à Ahli en 2003 pour une saison où il a représenté l’équipe
espoir. A la fin de son séjour, il fut transféré à Esmant
Assiout où il a évolué pour deux saisons avant d’atterrir à Ahli.
Ce n’était pourtant pas un transfert sans problèmes. « J’avais
d’abord signé un contrat avec Moqaouloun qui comprenait une
clause libératoire. Et quand j’ai reçu l’offre d’Ahli, je n’ai
pas hésité à donner mon accord et changer de destination ».
Seddiq est conscient de la difficulté de sa
mission maintenant. C’est vrai qu’il est devenu une vedette
auprès du public mais ceci veut dire qu’il aura beaucoup de
pressions sur lui durant la prochaine période. « Ce ne sera pas
facile du tout cette saison, que ce soit en Ligue d’Afrique ou
en championnat. Tout le monde veut battre le champion et nous
aurons une grande pression sur nous, notamment en l’absence de
grandes vedettes telles qu’Abou-Treika, Nahhas et Barakat. Mais
je pense que c’est la chance des nouveaux venus et des
remplaçants de dire leur mot et de prouver leur mérite pour
porter le maillot rouge », explique-t-il.
Tout comme son idole Sayed Abdel-Hafiz,
ancienne vedette d’Ahli, Ahmad Seddiq porte le numéro 6. Il rêve
de pouvoir mener les Rouges à conserver leur titre d’Afrique. Il
se rappelle jusqu’à présent qu’Abdel-Hafiz avait marqué un but
contre l’Espérance de Tunis 1-0 à Tunis, qui a permis à l’équipe
de se qualifier et ensuite de remporter le titre en 2001, alors
que le groupe souffrait de beaucoup de problèmes et défaillances.
Qui sait peut-être l’histoire se répétera et le maillot numéro 6
fera de nouveau la gloire en 2006. Il aura à confirmer son
talent lors du match de l’Asante Kotoko, dimanche, lors de la
troisième journée de la Ligue des champions.
Karim Farouk