Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | Enlisement croissant
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 Semaine du 9 au 15 août 2006, numéro 622

 

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Iraq . En proie à une détérioration sécuritaire grandissante, Bagdad peine à trouver le calme et se trouve confronté à des conflits interethniques.

Enlisement croissant

Une guerre civile en Iraq est-elle imminente ? S’agit-il d’une véritable crainte d’explosion de violences interconfessionnelles ou simplement d’une volonté américaine de donner une fausse image de la situation afin de justifier sa présence militaire ? Ces questions ont vraiment leur raison d’être ces jours-ci étant donné que les responsables militaires américains ne cessent de souligner que les risques de guerre civile en Iraq sont désormais fort probables. Raison pour laquelle des renforts américains sont arrivés à Bagdad afin d’y rétablir la stabilité et la sécurité. « Quelque 3 700 soldats de la 172e brigade d’infanterie Stryker sont en train d’être redéployés à Bagdad depuis le nord de l’Iraq », a déclaré le lieutenant-colonel Barry Johnson, porte-parole de l’armée américaine.

Bien avant lui, le général John Abizaid, chef du Commandement central américain (Centcom), qui supervise les opérations américaines en Iraq, avait prévenu que « les violences confessionnelles sont aujourd’hui plus importantes que jamais, en particulier à Bagdad, et si elles ne s’arrêtent pas, il est possible que l’Iraq sombre dans la guerre civile ».

Et si autrefois, l’armée américaine a toujours justifié sa présence militaire dans le pays de la Mésopotamie — une présence qui a dépassé les quarante mois, depuis le renversement du régime de Saddam Hussein — par le fait qu’elle combat Al-Qaëda, son ennemi numéro un, aujourd’hui, ce réseau ne représente désormais qu’une menace secondaire par rapport à la violence interethnique. « Al-Qaëda est significativement diminuée » depuis la mort du chef du réseau en Iraq, Abou-Moussab Al-Zarqaoui, tué dans un raid aérien américain le 7 juin dernier, a souligné le général Abizaid.

En effet, d’aucuns ne peuvent nier que la situation sécuritaire en Iraq laisse à désirer. L’opération En avant ensemble, lancée mi-juin par le premier ministre Nouri Al-Maliki afin de ramener la sécurité à Bagdad, a essuyé un échec : 70 attaques quotidiennes sont recensées dans la capitale, où les violences ont fait des milliers de morts depuis le début de l’année. Dimanche, une bombe placée dans un autobus par un passager a explosé, tuant une personne et blessant le chauffeur. Les corps de vingt personnes assassinées par balles, dont quatre soldats iraqiens, ont été découverts à Bagdad. Au sud de Kirkouk (250 km au nord de Bagdad), trois personnes sont mortes dans l’explosion de leur propre véhicule alors qu’elles transportaient des explosifs, de source policière. Sur ce, le secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, a recommandé au Conseil de sécurité la prorogation pour un an du mandat de la Mission d’assistance de l’Onu en Iraq (MANUI), qui vient à expiration le 11 août.

Fauteurs de troubles

Mais d’aucuns peuvent par ailleurs croire que les Etats-Unis cherchent l’intérêt du peuple iraqien. « Contrairement à ce que les Américains font croire aux gens, ils sont les fauteurs de troubles en Iraq. Ils tentent d’attiser le feu de la guerre civile parce qu’ils peuvent profiter de l’éclatement d’un tel conflit. Ils chercheront à écraser la résistance par la sédition confessionnelle. Ce but n’est pas nouveau, ils l’avaient déjà en tête lorsqu’ils ont conçu la répartition de l’Iraq sur le sectarisme », assure le journaliste et chercheur au Centre d’études arabes et africaines, Magdi Al-Gallad. Et pour preuve, après avoir réitéré en juin la possibilité de réduire le nombre de soldats d’ici la fin de l’année, l’Administration américaine vient d’annoncer des renforts. Pour certains experts, il y a trop d’enjeux en Iraq pour que les Etats-Unis abandonnent la partie, car un retrait américain signifierait une flambée des cours du pétrole, et une éventuelle confrontation avec la Syrie et l’Iran, deux pays qui seront impliqués dans le conflit. C’est donc en fomentant des dissensions susceptibles de déstabiliser le processus politique iraqien et de conduire à une guerre ethnique et religieuse totale que les Etats-Unis garantissent leur présence. D’autre part, l’éclatement d’une guerre civile ne fait partie que du plan américain, le nouveau Moyen-Orient, visant à émietter le monde arabe.

Mais, rien ne pourra-t-il arrêter ce cercle vicieux ? Pour bon nombre d’observateurs, c’est aux Iraqiens de ne pas s’enliser dans une lutte sur la distribution du pouvoir et des ressources, et de mettre l’intérêt du pays au-dessus de leurs confessions et ethnies. « Il faut de même mettre au point un calendrier accrédité auprès de l’Onu du retrait des forces américaines de l’Iraq, procéder à des élections sous la surveillance des Nations-Unies et supprimer les lois injustes promulguées lors de cette dernière période », poursuit M. Al-Gallad.

Il faut peut-être aussi miser sur l’opinion publique américaine exaspérée par cette guerre et par la perte de ses soldats. Lors d’une audition devant la commission sénatoriale, le sénateur républicain John Warner a reproché au Pentagone d’avoir suscité des attentes chez les militaires et leurs familles en affirmant pouvoir diminuer de manière significative le nombre de soldats en Iraq d’ici la fin de l’année, avant d’y renoncer récemment en raison de la persistance des violences.

Rania Adel

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