Attaques du Liban.
Lamine, un de nos lecteurs
algériens, crie sa douleur. Il déplore la désunion des Arabes et
explique les objectifs d'Israël sous-jacents à la guerre contre
le Hezbollah.
Avons-nous oublié Sabra et Chatila ?
Dommage que le gouvernement libanais n'ait
pas sollicité les Etats arabes pour une aide militaire défensive
(l'arsenal défensif arabe ne servant à rien, il aurait été
beaucoup plus utile pour défendre l'espace aérien libanais),
conformément au Pacte de défense arabe datant de 1952 (bien que
le Liban avec l'Arabie saoudite, l'Egypte, la Syrie et le Yémen
aient signé un traité de défense commune et de coopération
économique le 17 juin 1950 rejoints en 1951 par l'Iraq et en
1952 par la Jordanie). De cette manière, les pays arabes
signataires auraient eu le choix d'accepter (en faisant
référence à ce pacte, la colère des parrains aurait été
peut-être moindre) ou de refuser au risque de mécontenter leurs
populations. Une telle action aurait dévoilé bien des choses.
Par ailleurs, et aux yeux du monde, le Hezbollah aurait dû
mettre au placard ses couleurs pour ne hisser que le drapeau
libanais et les couleurs de l'armée libanaise (absente hélas sur
le terrain).
N'est-ce pas de l'histoire qui se répète
quand on se remémore juin 1982 ? Israël déclenche une guerre au
Liban, pour anéantir l’OLP, qui a duré jusqu’en 2000 (sous une
autre forme, dans le Sud-Liban occupé par Israël avec l'aide de
la milice chrétienne Armée du Sud-Liban). Les bombardements des
villes et la destruction des camps de réfugiés au Sud-Liban en
1982, le terrible siège de Beyrouth, le massacre de Sabra et
Chatila que facilita l’armée israélienne. Aujourd'hui, elle veut
anéantir le Hezbollah et pourtant, c'est le Liban qui est visé :
sa dynamique économique, ses spécificités religieuses, sa
position géographique, sa démocratie naissante. Même démarche,
même logique destructrice depuis 60 ans.
Lors de la tenue du 43e sommet de l’Union des
Parlementaires Arabes (UPA) qui s’était ouvert à Beyrouth le
mardi 3 juin 2003 (La défense du monde arabe au programme de se
sommet). Voici ce qui avait été dit le 5 juin 2003 (Israël n'a
pas pardonné):
Le speaker du Parlement libanais, Nabih Berri,
a évoqué la résistance libanaise et la manière dont elle a
permis de contenir Israël en dehors du pays. Il a également dit
soutenir la déclaration du Conseil de coopération du Golfe,
appelant à préserver l’unité de l’Iraq et au retrait des troupes
étrangères de son territoire.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr
Moussa, a souligné dans son discours que « le monde arabe est
soumis à un violent assaut qui vise à le détruire ». Il a ajouté
que la Ligue arabe devrait être préservée en modernisant ses
institutions.
Le président du Conseil saoudien de la Shura,
Dr Saleh bin Abdullah bin Humeid, a indiqué que son pays
coopérait avec la communauté internationale pour combattre le
terrorisme. Il a également mis en avant la nécessité de
dissocier le terrorisme de toute religion ou race et de ne pas
l’utiliser pour opprimer une religion.
Israël ne laissera jamais tranquille le Liban
ni les autres Etats arabes. Ce pays se nourrit de cette violence
pour survivre en entretenant dans l'esprit de l'homme occidental
le complexe de la shoah. Il ne peut permettre l'émergence de
démocratie dans le monde arabe car le temps aidant, l'homme
arabe retrouverait sa légitimité dans les urnes et exprimerait
sans aucun doute son vœu le plus cher, celui d'une union des
Etats arabes (fédérale, confédérale ...). Un tel bloc
constituerait une menace financière et énergétique à l'Europe et
à l'Oncle Sam. Et si le Hezbollah tombe, je crains de voir de
mon vivant une bantoustanisation ou une cantonnisation des pays
arabes (en micro-Etat plus facile à soumettre).
Que Dieu protège le Liban et son peuple
valeureux.
Sincères salutations et bonne continuation.
Lamine Abdi, Algérie.
Merci l'Egypte !
Je voudrais à travers la rubrique des
lecteurs de votre honorable journal Al-Ahram Hebdo vous faire
part de mes sentiments et de mes remerciements les plus sincères
et profonds à l'égard de l'Egypte et de son président, Hosni
Moubarak, qui a tenu à apporter tout le soutien au Liban et à
son peuple, dont je fais humblement partie.
Donc, je tiens encore une fois à remercier le
président lui-même pour tous les efforts diplomatiques et
politiques qu'il déploie en vue de mettre fin à cette guerre qui
nous ravage de nouveau alors qu'on croyait qu'elle était
enterrée à tout jamais. Je pense que sa contribution sera
bénéfique sur tous les plans.
Par ailleurs, je tiens à remercier également
l'ambassadeur d'Egypte au Liban, S.E. M. Hussein Darrar, et son
dynamique consul général, M. Talal Fadli — qui, toute la journée
et jusqu'au dernier de la dizaine d'autobus qui quittait le soir
l'ambassade, circulait parmi la foule dense de personnes
désireuses de partir pour leur donner tous les conseils
nécessaires et régler leurs interminables demandes —, le
ministère égyptien des Affaires étrangères et la Ligue arabe qui
ont non seulement contribué au rapatriement des 25 000 Egyptiens
installés au pays du Cèdre, mais aussi à l'octroi immédiat aux
Libanais de visas leur permettant de quitter le pays.
Avant mon départ de Beyrouth, et comme je
réitérais mes remerciements à M. Talal Fadli, il s'est contenté
d'une brève réponse bien diplomatique, mais qui vient tout droit
du cœur : « Je ne fais que mon devoir ».
Haïfaa et Ghassan Abou-Ghader, Liban.
Je suis écœuré
La politique de destruction (en Iraq, au
Liban) menée par l’Amérique et ses alliés m’écœure chaque jour
un peu plus. La couardise des Etats lors de la conférence de
Rome me fait vomir. Personne n’est capable de prendre des
actions (non violentes) contre ces manœuvres assassines.
Les pays fournisseurs de pétrole devraient
fermer les robinets jusqu'à ce que la paix soit revenue. Les
relations commerciales devraient être réduites au minimum, les
relations diplomatiques stoppées en attendant des jours
meilleurs. Boycotter des pays agresseurs. Laisser les intérêts
financiers de côté et montrer un peu plus de responsabilité et
de respect envers tous ces morts, blessés, traumatisés, enfants
fragilisés et familles détruites.
L’état hébreu n’a pas une seule fois respecté
les résolutions de l’Onu depuis sa formation, à commencer par le
non respect des frontières.
Le vol des terres, maisons et bâtiments
palestiniens s'est déroulé dans l’indifférence générale. A quoi
sert donc l’Onu, les accords internationaux, bilatéraux et
consorts qui ne sont appliqués que quand ils profitent aux plus
forts ? On n’impose pas la démocratie à coups de canons, on doit
se respecter et s’aider entre voisins. C’est en faisant du bien
autour de soi que l’on peut prétendre recevoir en retour
quelques douceurs. Pourquoi apprend-on à nos enfants à être
polis, corrects, propres, religieux, non racistes si cela ne
devrait pas servir à être en harmonie avec le reste de
l’humanité ?
Jean-Claude Brana, Le Caire.
Le roi du silence
Depuis plus de deux semaines, les troupes
israéliennes attaquent les citoyens libanais (dont des enfants,
personnes âgées) toute l'infrastructure libanaise et les régions
contrôlées par le Hezbollah. On ne trouve aucun équilibre entre
les deux forces qui se font la guerre, tout cela parce que le
Hezbollah a enlevé soi-disant deux soldats israéliens. Et les
Arabes restent les bras croisés face à ces massacres qui
devraient les réveiller de leur coma.
Le monde entier se fait le roi du silence.
Mais il faut qu'il bouge, réagisse. Jamais
l'argent ou les médicaments ne consoleront une mère qui a perdu
son enfant ou une épouse qui a perdu son mari. Le peuple
libanais est victime non seulement des agressions israéliennes,
mais aussi de la politique de deux poids, deux mesures, de
l'injustice et du silence.
Ménatallah Ahmed, Alexandrie. |