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 Semaine du 9 au 15 août 2006, numéro 622

 

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Iran . La République islamique continue de refuser toute concession sur ses droits nucléaires. Certains observateurs tablent toutefois sur un fléchissement de dernière minute.

Dur comme fer

La communauté internationale aurait-elle affaire à une force intraitable que nul ne fait ébranler, ni les menaces, ni les sanctions, ni même les offres alléchantes ? C'est en tout cas le message que semble vouloir transmettre Téhéran en réaffirmant une fois de plus sa détermination à ne pas céder d'un iota quant à ses droits nucléaires. Pour l'heure donc, la résolution du Conseil de sécurité qui a donné à l'Iran jusqu'au 31 août pour suspendre toutes ses activités d'enrichissement d'uranium, faute de quoi il envisagera des sanctions, n'a pas porté ses fruits. Bien au contraire, elle a rendu Téhéran plus têtu et plus réticent : « Cette résolution est illégale et sans valeur. L'Iran n'accepte pas la suspension de son enrichissement car nos activités sont en accord avec le Traité de Non-Prolifération (TNP) », a affirmé, samedi, Ali Larijani, le principal négociateur du dossier nucléaire iranien, ajoutant que son pays « étendra son programme nucléaire selon ses besoins », et que les installations d'enrichissement, constituées de cascades de centrifugeuses, « seront étendues ».

En même temps, M. Larijani a laissé la porte entrouverte à une suspension, en affirmant que Téhéran considérait toujours une offre des grandes puissances visant à ce qu'il suspende son enrichissement, et à laquelle il doit répondre le 22 août. Analysant l'attitude iranienne parfois ambiguë, le Dr Mohamad Abdel-Salam, expert à l'unité militaire au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d'Al-Ahram, explique : « Les responsables iraniens ne sont pas bêtes, ils ne peuvent pas fermer complètement la porte au nez de la communauté internationale. Ils se donnent toujours l'occasion de changer de position, à la dernière minute. Telle est l'essence de la politique iranienne : faire pression jusqu'au dernier moment pour collecter le plus de gains possibles ». L'analyse du Dr Abdel-Salam a sa part de crédibilité. Que de fois Téhéran a changé de position à la dernière minute pour éviter le pire. Le guide de la République islamique, l'ayatollah Khomeini, disait toujours : « Parfois, je suis obligé à m'empoisonner moi-même mais toujours à la dernière minute ».

Tactique bien calculée. L'attitude dilatoire de la République islamique vise à gagner du temps pour avancer dans l'enrichissement, mais jamais l'Iran ne donnera à la communauté internationale l'occasion de lui imposer des sanctions car les Iraniens réalisent bien que le mot sanctions est synonyme de lourdes pertes économiques. N'oublions pas l'opinion publique iranienne qui a commencé à s'élever, ces derniers jours, contre la politique des conservateurs ainsi que l'influence du courant réformateur, toujours présent en Iran, et qui interviendra le moment opportun pour éloigner le spectre des sanctions. N'oublions pas non plus le soutien de la Russie et de la Chine, qui n'ont jamais donné carte blanche à des sanctions contre l'Iran, même si elles étaient obligées à voter la semaine dernière la résolution du Conseil de sécurité : « Le vote de la Chine et de la Russie était motivé par l'attitude dilatoire de Téhéran qui atermoyait toujours la réponse à l'offre européenne. Mais en même temps, elles n'accepteront pas l'idée de sanctions pour ne pas nuire à leurs intérêts économiques en Iran », explique le Dr Mohamad Al-Saïd Idriss, expert politique, ajoutant que l'adoption des sanctions exige une autre résolution du Conseil de sécurité que Pékin et Moscou pourraient bien entraver.

En attendant l'expiration du délai accordé par le Conseil de sécurité, les Etats-Unis ont déjà pris les choses en main en imposant, vendredi dernier, des sanctions contre sept sociétés étrangères, dont la compagnie aéronautique russe Soukhoï, ce qui leur a valu une vive dénonciation de la part de la Russie. Le prétexte avancé par Washington est que ces compagnies fournissent à l'Iran du matériel qui pourrait être utilisé dans le développement d'armes de destruction massive et que cela permettrait de faire progresser la politique de non-prolifération américaine. Ces sanctions constituent une sirène d'alerte à Téhéran. « Les Etats-Unis veulent dire à Téhéran : nous sommes sérieux. Cette fois-ci n'est pas comme les autres », conclut le Dr Abdel-Salam.

Maha Al-Cherbini

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