Hockey
. La sélection égyptienne dispute les éliminatoires de
la Coupe du monde qui auront lieu du 11 au 19 avril en
Chine. Avec l’espoir de se qualifier pour la première
fois de son histoire. |
En
marche pour une action d’éclat |
«
Le hockey égyptien n’a encore jamais réussi à se qualifier
pour la Coupe du monde. On a disputé les Olympiades et
toutes sortes de tournois internationaux, mais la participation
à la Coupe du monde reste un objectif qui n’a pour l’instant
pas été réalisé dans l’histoire du hockey égyptien »,
souligne Hicham Qorani, superviseur général des sélections
égyptiennes de hockey, qui prépare l’équipe aux éliminatoires
de la Coupe du monde, qui auront lieu du 11 au 19 avril
en Chine.
Et
la fédération n’a pas lésiné sur les moyens. Elle travaille
d’arrache-pied depuis plus d’un an pour que l’équipe fasse
peau neuve. Depuis le début 2005, l’agenda de la sélection
hommes de hockey ne désemplit pas. Il ne passe pas un
mois sans qu’elle ne parte disputer un tournoi ou qu’elle
accueille des équipes européennes de niveau supérieur
au sien, avec qui elle dispute des tournois amicaux. La
sélection a en effet disputé 20 matchs internationaux.
Une première en matière de préparation pour la sélection.
Cette dernière s’est frottée à des équipes importantes,
à l’instar de celles d’Italie ou d’Ecosse. « Un contact
qui n’a jamais été offert auparavant. Au début, l’équipe
a montré une faible performance. Mais peu à peu, nous
avons réussi à combler nos lacunes et profité du fait
que ces mêmes équipes sont celles qui vont nous affronter
lors des éliminatoires de la Coupe du monde. C’était une
bonne occasion d’observer attentivement leur niveau »,
note Amr Abdel-Fattah, capitaine de la sélection. Ce dernier
compte parmi les éléments les plus expérimentés de l’équipe
égyptienne, mais une bonne moitié est composée de juniors
qui disputent pour la première fois un tournoi international
avec la sélection A. Une composition audacieuse qui reflète
l’état d’esprit des responsables égyptiens de hockey.
« Nous avons de bons éléments âgés et expérimentés, comme
Bilal Hussein, du club de Sayadine, et beaucoup d’autres.
Mais nous avons insisté à recourir à de jeunes joueurs.
Nous devons penser à l’avenir », explique Chérif Kamal,
entraîneur de la sélection. |
Directeurs
techniques étrangers
|
Par
ailleurs depuis huit mois, la fédération a recours aux
services de deux directeurs techniques étrangers, des
Hollandais qui se sont bien entendus avec les joueurs
dès leur arrivée. La preuve en est les résultats de l’équipe,
qui se sont nettement améliorés. « L’un d’eux s’occupe
seulement des gardiens de but, alors que l’autre se charge
du reste de l’équipe. On avait de grosses lacunes en défense
et au tir au but. Maintenant, l’équipe a progressé à 80
% dans ces deux domaines », renchérit Chérif Kamal. Une
évolution qui était indispensable à l’équipe, si elle
veut percer lors des éliminatoires du groupe A qui comprend
de puissantes sélections telles que la Belgique, l’Angleterre,
le Canada, l’Irlande et le Pakistan. La sélection ayant
déjà disputé des matchs amicaux avec la Belgique et l’Irlande,
seules les sélections d’Angleterre et du Pakistan sont
à craindre. C’est pourquoi les joueurs devront fournir
un énorme effort et choisir la meilleure tactique afin
de se qualifier pour la Coupe du monde, d’autant plus
que les deux premiers de chaque groupe seront automatiquement
qualifiés. Les autres auront à poursuivre le long trajet
de la compétition pour réussir à décrocher un ticket pour
l’Allemagne où se déroulera, en septembre prochain, la
Coupe du monde. « D’habitude, seules quatre équipes se
qualifient pour la Coupe du monde. Cette fois-ci, ils
ont donné la chance à une 5e équipe de chaque groupe.
Ainsi, l’on espère bien qu’avec un effort soutenu de 12
mois, durant lesquels le hockey égyptien a été refaçonné,
l’on fera oublier les déceptions de ces dernières années,
où la sélection était systématiquement éliminée des premiers
tours durant les grands événements », conclut le capitaine
de l’équipe. |
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«
Je suis ébloui et fier du niveau des joueurs » |
Mohamad
Chahine, président de
la Fédération égyptienne de hockey, évoque les moyens
mis en œuvre pour ces éliminatoires et les chances de
qualification de la sélection. |
Al-Ahram
Hebdo : Etes-vous satisfait de la performance actuelle
de la sélection égyptienne de hockey, qui part en Chine
bien déterminée à se qualifier pour la Coupe du monde
?
Mohamad
Chahine :
Il y a peu, je n’étais pas encore convaincu que le niveau
de la sélection lui permettrait de réaliser un exploit.
Mais après le tournoi d’Akhbar Al-Yom qui s’est achevé
en mars dernier, j’ai été comblé. Ensuite, la sélection
belge est venue avec ses principaux joueurs disputer 5
matchs amicaux. J’ai été vraiment content de la performance
des joueurs. Ils ont battu la Belgique à deux reprises
et ont fait un match nul, contre deux défaites. Indépendamment
de ces résultats, je suis maintenant ébloui et fier du
niveau des joueurs. Ils évoluent en grande harmonie et
toutes leurs anciennes lacunes ont été comblées.
—
A quoi doit-on ce revirement ?
—
En Egypte, on se contente de préparer au maximum les sélections,
un ou deux mois avant n’importe quelle compétition. Mais
tous les deux mois, et pendant un an, l’équipe organise
un camp de préparation avec une équipe étrangère, avec
qui elle dispute 4 ou 5 matchs. Ce qui a énormément influencé
la sélection. Cela n’était que pur hasard. Cependant,
j’ai fait un grand effort pour convaincre les responsables
au ministère de la Jeunesse de me fournir le budget nécessaire
pour une bonne préparation et plus précisément pour une
excellente formation de la sélection égyptienne.
—
Vous avez eu recours à deux entraîneurs hollandais lors
des 8 derniers mois de préparation. Pourquoi ?
—
Les entraîneurs égyptiens sont d’un très haut niveau et
je l’ai constaté pendant la première période de préparation.
Malheureusement, mes ambitions avec la sélection, qui
passe par une période de transition critique, m’ont poussé
à avoir recours à ces entraîneurs étrangers. D’ailleurs,
ils sont excellents. On souffrait toujours du problème
du jeu collectif ; ils ont comblé cette lacune. On possédait
un excellent gardien de but : Mohamad Mabrouk, mais on
n’avait pas de remplaçants. Maintenant, on a deux gardiens
de but remplaçants du niveau de Mabrouk. Les joueurs ont
assimilé des techniques et des tactiques de jeu européennes
et ils les appliquent maintenant facilement. Tout cela
me convainc du fait que je suis sur la bonne voie.
—
Avec tous ces moyens accordés par les responsables, ne
risquez-vous pas de perdre tout soutien si vous échouez
à vous qualifier ?
—
Non. Premièrement, j’ai préparé l’équipe avec un très
maigre budget. J’ai fait le tour du monde pour convaincre
les sélections de Belgique, d’Irlande, de Pologne, d’Italie,
etc. de tenir un camp ici en Egypte. Nous avons ainsi
pu économiser des sommes énormes. Deuxièmement, il ne
s’agit plus d’un pari, car on se prépare aussi à d’autres
tournois qui sont très importants tels que la Coupe du
monde d’Allemagne, au cas où nous nous qualifierions,
et les Jeux africains, qui auront lieu en Algérie. Le
plus important est que j’ai réussi à convaincre la Fédération
internationale de hockey de tenir pour la première fois
un Championnat arabe, afin d’avoir une équipe arabe qualifiée
pour disputer les Olympiades 2008. Le Championnat arabe
sera une nouvelle compétition figurant sur l’agenda du
hockey. Ceci contribuera à son tour à promouvoir le hockey
dans cette partie du monde et à faciliter la tâche à l’Egypte
pour établir un contact quasi gratuit avec les pays voisins.
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