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Peinture. D'une approche et d'un style singuliers, Ali Ezouik, les flots de narration — l’art de la cellule rassemble les aquarelles de cet artiste libyen.

Tableaux de l'humain

Publiée par le Centre international des études et des recherches du livre vert, la série Gamaliyat vise à familiariser le lecteur avec les arts plastiques et visuels et leurs différentes tendances en Libye.

Le livre rassemble en fait une cinquantaine d’aquarelles, sur un arrière-fond blanc, signées par Ali Ezouik depuis les années 1990 jusqu’à présent. Les tableaux se suffisent à eux-mêmes. Ils expliquent, commentent l’expression particulière d’Ezouik, ce pionnier de l’art libyen, âgé de 57 ans. Au départ, le peintre dessinait les palmes, les villages de son pays, le désert, les maisons en argile … Mais, petit à petit, le besoin d’exprimer les sentiments les plus profonds chez l’artiste libyen augmentait. C'est dans les aquarelles qu'il trouve le meilleur médium : « Je me libère à travers les aquarelles. Huit ans de cauchemars brûlants, de peur et de déplacement pour supporter l’hostilité de rester dans un seul endroit. C’est le chagrin hérité des misères passées, qui ont parfois ces moments de joies raffinées. Le tréfonds, l’intérieur … Je me suis éloigné temporellement et psychologiquement de mes tableaux précédents », souligne l’artiste dans l’introduction de l'ouvrage.

Ezouik puise dans les couleurs, les traits humains et le métaphysique pour créer ses expériences singulières. Ses tableaux sont issus de ses rêves, ou plutôt de ses cauchemars. Ils traduisent son inquiétude, son dépaysement et sa dénonciation de la société d’aujourd’hui. Ezouik est sans doute influencé par les tendances occidentales très plongées dans le subjectivisme, comme l’explique le critique Assad Orabi. Ses aquarelles oscillent entre l’abstraction et la personnification et stimulent l’imaginaire du récepteur. Ezouik se contente de provoquer par son art postmoderne.

Alors, pourquoi l’art de la cellule ? Parce que chaque peinture est en fait une forme cellulaire unique. Parfois, elle se suffit à elle-même, parfois elle est associée à d’autres éléments de nature morte. Parfois sanguinaires, les couleurs se fondent l'une dans l'autre. Elles nous plongent dans le mystère.

Certains tableaux ont des titres relatifs aux effets sonores et à la voix humaine : le sanglot, les pleurs, les voix du village isolé, souffler dans l’oreille de l’amant. Des aquarelles qui prennent vie par les lignes et les couleurs et qui traduisent le bruit entendu.

L’Utérus, L’Echo des caprices et Des Baisers chaleureux sont, elles, des peintures sensuelles qui traduisent les désirs humains.

Cette introduction aux tableaux d’Ali Ezouik est un voyage non seulement dans son univers propre, mais aussi au-delà, dans celui de l’être humain .

May Sélim
 

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